Pour qu’une moto fonctionne bien, il lui faut un bon moteur, des suspensions à la hauteur, une partie-cycle équilibrée et des freins efficaces. Mais il y a quelque chose à ne pas oublier, essentiel même, c’est la petite bande de gomme qui relie la moto au ruban de bitume ou de terre.
Actuellement, on peut dire sans trop se tromper que les fabricants de pneus proposent tous des produits de qualité même si j’émets quelques réserves pour certains pneus installés en première monte parfois ; j’ai encore le souvenir du comportement aléatoire de pneus TVS équipant une petite Honda CBF 125 avec, à la clef, des glissades intempestives sur route mouillée!
Ce qui est indéniable, c’est que chaque pneu possède son caractère propre et qu’il est important pour le motard de trouver chaussure à son pied. Car, contrairement à l’automobiliste, il y a en permanence ce risque de la chute au-dessus de sa tête. Un dérapage quand on est au volant, c’est juste une petite alerte enregistrée par son cerveau, quand on est derrière un guidon, cela peut générer une belle frayeur à minima ou un contact brutal avec l’asphalte et son environnement.
Pour ma part, j’ai connu toutes sortes de pneumatiques et certains, moins performants, surtout dans des conditions difficiles (froid, pluie) m’ont très vite incité à adapter ma conduite à leurs caractéristiques. Il y en a d’autres qui mettent en confiance, avec lesquels je suis en phase et qui m’autorisent un pilotage un peu plus incisif.
Avec ma CB 500 X, après avoir usé mes pneus d’origine (des Dunlop satisfaisants aussi bien sur le mouillé que sur le sec), j’ai opté pour des Bridgestone A 41 dans l’espoir d’une longévité meilleure. C’est le pneu arrière qui a eu droit au premier changement à 10 500 km et, il y a trois jours, ce fut au tour du pneu avant à 16 500 km. Ce dernier aurait pu parcourir 2000 km de plus environ mais, avec les conditions hivernales actuelles, j’ai préféré jouer la sécurité. Avec le pneu arrière, j’avais senti immédiatement une vivacité moindre mais une stabilité impériale très rassurante. Une fois sur l’angle, le pneu donne un sentiment de confiance totale en lui.
Avec le pneu avant, j’ai là aussi constaté un changement de comportement par rapport au Dunlop. Dès les premiers tours de roues, j’ai ressenti une inertie supplémentaire lors de la mise sur l’angle. Cela s’est confirmé au fil des kilomètres parcourus (200 km à ce jour). En fait, j’ai l’impression que je suis passé d’une roue avant de 19 pouces à une de 21 pouces ! J’exagère un peu en disant cela, disons que c’est une plutôt une roue de 19,5 pouces qui a pris la succession! C'est flagrant, je la sens physiquement, cette roue en apparence plus grande, en train de tourner, devant moi,sous le pare-brise de ma moto.
Par ce fait, je me suis un peu plus rapproché du toucher de route que j’ai pu avoir des années durant au guidon de ma XLV 750 tout d’abord et de mes Transalp 600 successives. Il est quand même étonnant de constater une telle différence après un simple changement de pneu mais les faits sont là, le train avant est moins vif et j'ai le sentiment d'avoir une roue avant plus fine. Comme l'a dit mon concessionnaire un brin moqueur quand je lui faisais part de mes impressions " Tu as maintenant une Africa Twin!".
Bref, les 100 kilomètres parcourus hier sur route sinueuse ont eu un goût différent. Mon pilotage était plus progressif et j'avais le sentiment de prendre moins d'angle. Pourtant, le rythme était soutenu et je pense que tout cela restait du domaine du ressenti. J'avais le sentiment de plus enrouler les virages, avec des changements de cap moins vifs. Je donne mes impressions dans la foulée car je sais que je vais très vite intégrer les caractéristiques de ce nouveau pneu. Le corps a une faculté d'adaptation extraordinaire et, bientôt, je sais que je ne me poserai plus de questions à son sujet.
Mais, pour conclure, un tout petit peu moins de vivacité et un train avant au comportement plus trail, c'est tout à fait ce qu'il me fallait. Si ce Bridgestone se révèle endurant, je l'adopte!
Vendredi 20 décembre 2019. 22 heures. Je viens de rentrer de Tarbes. Pluie tout au long des 45 kilomètres. Ce fut une chance car j'ai pu juger de la tenue de mon nouveau pneu sur le mouillé. Et le résultat est excellent. Rivé au sol, il a généré un très grand sentiment de sécurité au point que, progressivement, j'en ai rajouté un peu dans les mises sur l'angle pour le tester vraiment. Impressionnant d'aisance dans de telles conditions. Marié au même pneu arrière, cela donne un superbe ensemble. La moto a gagné en stabilité et me parait moins sensible aux tous petites mouvements que je peux parfois ressentir en ligne droite. Elle est ancrée sur le bitume désormais.
Il n'y a plus qu'à rouler pour juger ce nouveau pneu dans la durée....
PS: j'enviais les rares motos munies de valves coudées permettant de vérifier aisément la pression des pneus. Mon mécano m'ayant appris qu'il pouvait m'en installer une, j'ai profité de ce changement de pneu pour que ce soit fait. Une petite facilité de plus au quotidien....
Samedi 28 décembre 2019: une petite virée en Dordogne avec 700 km parcourus m'a permis de confirmer mes premières impressions. Le train de pneus Bridgestone A 41 convient très bien à ma petite Honda CB 500 X. La moto se révèle plus stable, l'adhérence des pneus est excellente au point que j'ai à plusieurs reprises eu envie de prendre encore plus d'angle sur les nombreuses routes sinueuses que j'ai empruntées. Un régal!
Le pneu arrière a maintenant 7000 km et n'est pas marqué ce qui me fait dire qu'il devrait durer plus que le Dunlop d'origine (10 500 km pour ce dernier).
En conclusion, je dirais que ces pneus ont élevé d'un cran les qualités routières déjà excellentes de ma CB 500X.
25 février 2020: le pneu arrière a dépassé les 10 000 km et ne présente toujours pas d'usure prononcée.
12 juin 2020: changement du pneu arrière à 14 000 kilomètres. J'espérais qu'il durerait plus longtemps mais il a essentiellement roulé sur des routes de montagne plus abrasives.
7 janvier 2021: le pneu avant n'est pas complètement usé mais son usure génère un comportement beaucoup moins précis du train avant. Je me sens moins en confiance et la mise sur l'angle est beaucoup moins naturelle. Sur les routes hivernales fréquemment mouillées, j'ai parfois des mini-pertes d'adhérence. j'ai donc décidé de le changer à 34 500 kilomètres. Il aura donc parcouru 18 000 kilomètres. J'en profite pour changer l'arrière qui aurait pu tenir un peu plus mais j'ai 2000 kilomètres à parcourir la semaine suivante, à priori essentiellement sous la pluie et, dans de telles conditions, il est rassurant de pouvoir compter sur ses pneus. Le pneu arrière n'aura donc fait que 10 000 kilomètres. Habitué à des durées plus longues quand j'étais au guidon de mes Transalp chaussés de Michelin T 66 puis Anakee, je suis un peu déçu. Mais il est vrai que l'adhérence offerte par cette nouvelle génération de pneus est excellente et garantit un excellent niveau de sécurité. J'ai envie d'essayer le Michelin Anakee Adventure lors du prochain changement car j'ai toujours été très content des pneumatiques du manufacturier français.