Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Depuis 1980, date de mon entrée dans le monde de la moto, je suis un gros rouleur mais un petit consommateur. Je n'ai ainsi "consommé" que sept motos malgré un kilométrage conséquent qui doit avoisiner le million de kilomètres. Et seulement deux étaient neuves. J'ai très vite privilégié l'achat de motos d'occasion car cela me permettait de ne jamais engager un crédit et d'économiser de l'argent .... que je n'hésitais pas à investir dans des voyages au long cours, véritable bouffée d'oxygène pour moi.

Cette année 2019 sera l'exception qui confirme la règle.

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle était beige, d’une telle discrétion qu’elle se confondait presque avec la mur de ma concession contre lequel elle était béquillée. Pourtant, je ne le savais pas encore, elle allait être à l’origine de grands moments dans ma vie de motard.

Elle portait un beau nom, Transalp, qui donnait des envies d’aller voir de l’autre côté des montagnes

Ce mois de décembre 2011 a un goût différent des autres mois. Parce que tous les vagues projets que l’on peut mettre en place, dans sa petite tête, en espérant les voir, un jour, éclore, sont justement en train de se matérialiser. Et, en même temps. Cela perturbe un petit peu, mais c’est surtout très plaisant de sentir sa vie bouger. D’abord, il vient d’y avoir l’arrivée de ce gros machin rouge que j’ai tout de suite baptisé le camion, un attelage rouge de 18 ans d’âge. Dans la foulée, un stage de pilotage pour apprendre les rudiments de conduite de cet engin si spécial. Et voilà que s’invite une « sauterelle » rouge magnifique, dont les photos nous ont fait rêver, Marie et moi.

 

J’étais allé faire un tour chez mon concessionnaire favori de l’époque. Cela faisait alors quelques semaines que j’avais vendu ma Honda 500 VTE et le manque commençait à se faire sentir.
Tel le fumeur à la recherche d’un bureau de tabac ouvert à 21 heures pour y trouver le réconfort d’une cigarette, j’étais rentré dans le magasin pour regarder quelques motos, monter dessus, bref pour oublier que j’étais redevenu un piéton.

Un réservoir rouge et noir étincelant attira mon attention. Je m’approchai de la moto, un peu fébrile. La moto de mes rêves, celle que je n’avais pu m’acheter, cinq ans auparavant, était là, posée sur sa béquille latérale.

Honda 750 XLV Plareau du Fadnoun

31 juillet 2011. Ce jour est important.

 

Ce qui n'était jusqu'à aujourd'hui qu'un vague projet est devenu bien réel ..... tout au moins dans ma tête.

Pour résumer, nous envisagions, juste avant que Manon intègre le cours préparatoire, une virée à trois pendant trois-quatre mois.

Avec deux véhicules: la petite Honda 250 CBF et notre futur side-car.

Le problème, c'est que, au fur et à mesure que la date fatidique approchait, je réalisais que, financièrement, c'était mal engagé.

C’était un dimanche, une fin de week-end à rouler avec le petit mono.
 
La moto était arrêtée sur le bord de la route, entre Saint Girons et Saint Gaudens, manifestement victime d’un ennui mécanique. Nous nous étions arrêtés. C’était une simple panne d’essence, et nous avions pu dépanner le couple de motards. Pour nous remercier, il nous avait invités à boire un pot un peu plus loin, dans un café.
 
La conversation s’était engagée sur leur moto, une Honda 500 CX, qui me faisait tant rêver.
 
El Goléa In Salah

 

 

 

 

 

Je me souviens très bien de ce Moto Journal "Spécial essais" acheté en juillet 1980, à l'aube de mon entrée dans le merveilleux monde de la moto. Pendant les deux mois de mon travail saisonnier de l'époque, chaque
fois que mon exploiteur de patron m'en laissait le temps, je l'étudiais dans ses moindres détails afin de trouver celle qui serait, je n'en doutais pas, ma première moto, quelques semaines plus tard, une fois amassés mon salaire et les pourboires des clients.

Honda 250 CBF
 

 

 

Elle était bleue. Vingt huit ans après, j’ai un souvenir très précis de l’endroit où elle était garée, dans le magasin.

Je venais de la commander et je me souviens de l’étiquette jaune que le concessionnaire avait collée sur le réservoir : " Vendue ". Elle était à moi, mais je ne pouvais venir la chercher que deux semaines plus tard.

Gorges du Todra