Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Enfant, j’ai très vite éprouvé une attirance pour les motos. Elles avaient quelque chose de différent qui me fascinait. Je regardais avec respect et envie ceux qui les pilotaient quand je les voyais, munis de leur casque et de leur blouson de cuir. A travers eux, je pressentais un monde merveilleux mais qui me paraissait inaccessible.

Puis, après avoir beaucoup roulé à vélo, je suis tout naturellement passé au cyclomoteur et j’ai commencé  à percevoir les joies procurées par ce mode de transport. J’ai découvert le plaisir de prendre la route, d’enchaîner les virages, le contact direct avec la nature environnante. J’ai découvert aussi que, parfois, les éléments extérieurs pouvaient se mettre en travers de mon chemin ; le froid, la pluie, la neige parfois s’invitaient lors de mes sorties et tentaient, en vain, de me décourager. Peine perdue, j’avais adopté le monde merveilleux du deux-roues motorisé.

J’ai alors commencé à fréquenter les concessions dans lesquelles des dizaines de motos étaient exposées. Derrière leur moteur, leur pot d’échappement chromé et leur compte-tours, elles semblaient me promettre un avenir radieux. Mes visites dans ces magasins alimentèrent ma foi et me permirent de calmer mon impatience jusqu’à ce jour merveilleux où je suis venu prendre possession de ma première moto, le samedi 30 août 1980 après deux longs mois de travail dans un snack-bar lourdais. Ce jour-là, je rentrais dans la famille des motards. Après avoir rêvé devant la vitrine de mon concessionnaire, après avoir examiné sous toutes les coutures les motos exposées, après avoir discuté avec lui et les mécanos de tel ou tel modèle.

J’insiste sur le rôle joué par mon concessionnaire car je réalise que, lorsque l’on parle du milieu de la moto, on s’attarde sur les constructeurs qui conçoivent les machines, on s’extasie devant les performances de pilotes qui les font gagner sur les circuits, mais on oublie souvent ceux qui ont un lien direct avec les motards. Or, chez ces concessionnaires, j’en ai rencontré qui, au-delà de l’acte de vente, avaient la passion chevillée au corps. Ils avaient fait le choix d’une vie professionnelle à part, toute entière tournée vers le monde si passionnant du deux roues motorisé.

L’idée m’est venue de conter l’histoire de ces personnes qui ont participé au développement de la moto. J’ai eu envie de rentrer un peu dans leur vie, de comprendre ce qui les a poussés à se lancer dans une telle aventure.

 

Pour commencer, car il faut un début à tout, c’est vers mon concessionnaire que je me tourne. Je suis impatient de connaître les événements et anecdotes qui ont jalonné son parcours.