Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Freddie Spencer: l'extraterrestre

 Entré très jeune dans le monde des Grands Prix, ce pilote a marqué les esprits.

 Il est vrai que son arrivée dans le championnat du monde en catégorie 500 a été remarquable et remarqué.

Deux ans auparavant,en 1980, je l'avais découvert lors de grand Prix de Spa, au guidon d'une Yamaha. Il avait réalisé d'excellents essais ( 4iéme temps si je me souviens bien mais, hélas, un accrochage avec un autre pilote au départ avait mis prématurément fin à sa prestation.

L'année suivante, il avait fait une apparition, à Silverstone,en Angleterre, pour le compte de Honda qui l'avait embauché, après avoir réalisé l'énorme potentiel de ce pilote. Mais, c'était la difficile époque de la la NR 500, extraordinaire moto sur le plan technique, avec ses pistons ovales et ses huit soupapes par cylindre , mais pas du tout compétitive face aux deux temps.

 

 

 

 

 

En 1982, il fera une saison complète, et quelle saison! 

D'emblée, dès le premier Grand Prix, il se bat aux avants postes avec les grands champions du moment, Kenny Roberts, Barry Sheene, et le champion du monde en titre, Marco Lucchinelli, son coéquipier chez Honda. Je crois même que ce dernier a réalisé ce jour là qu'il avait dans sa propre écurie un adversaire de taille.  

A ce sujet, j'ai retrouvé une interview de cet attachant pilote italien qui disait ceci de Spencer, en 2002: "Quand il est arrivé, Spencer allait très très vite. Mais si je n'étais pas tombé au second Grand Prix à  Salzbourg, dans le dernier tour, tout aurait pu s'enchaîner autrement. Spencer était incroyable, il enchaînait les GP 250 et 500 et gagnait les deux. Il allait vite, partout, tout le temps, avec n'importe quoi". 

Moto Journal 1er avril 1982 Argentine

 

Moto Journal 1er avril 1982 Argentine

 

Moto Journal 1er avril 1982 Argentine

 

La course suivante montra que ce jeune américain, si calme et réservé, était une sacrée pointure en pilotage. Là encore, il se battra avec les meilleurs sur le circuit de Salzbourg dans un Grand Prix fantastique. Lucchinelli chutera à trop vouloir s'accrocher aux premiers et Spencer cassera; la Honda était encore en phase de mise au point.

Moto Journal 6 mai 1982 GP de Salzbourg

 

Après ces deux premières courses haletantes, je je faisais une joie d'assister à la manche française, tout près de chez moi, à Nogaro. Je rêvais de voir ce Spencer à l'oeuvre. Malheureusement, une grève des principaux pilotes mis fin à mes espoirs.

 

Pôle position au GP d'Espagne, record du tour aux deux GP suivants en Italie et en Hollande, et enfin sa première victoire bien méritée en Belgique; ce jeune pilote de 20 ans était en train de marquer les esprits. Ce qui m'étonnait le plus, c'était cette facilité apparente, ce calme dont il faisait preuve. La photo de couverture de Moto Journal le montrait plein angle, les yeux fermés! Christian Lacombe, qui suivait les Grands Prix, avait remarqué cela, et il avait enfin réussi à immortaliser l'instant. Ce n'était pas un simple clignement des yeux mais il s'agissait d'un mouvement volontaire de fermeture des paupières qui démontrait le relâchement dont faisait preuve ce pilote américain.

 

 Le journaliste de Moto Journal qui suivait les grands Prix semblait impressionné par le talent du jeune Américain:    "C'est un pilote véritablement impressionnant par l'aisance de son efficacité; c'est un séducteur par son pilotage, cette trajectoire idéale qu'il vous fait sentir toute naturelle, celle que l'on tracerait avec un papier et un crayon. Et on a l'impression que la Honda lui va parfaitement, qu'il court dessus depuis dix an. Quand en plus, à 21 ans, on découvre tous les circuits d'Europe avec cette facilité, il est certain qu'ici Honda a fait le bon choix".

Moto Journal 9 septembre 1982

 

Fin de la saison 1982: le résultat est sans appel pour les deux coéquipiers , Katayama et Lucchinelli. Ils sont à presque 30 points de Spencer, soit l'équivalent de deux victoires et pourtant ce dernier totalise cinq abandons.  Il termine 3ième à seulement 4 points du second.

 

 

 

L'année 1983 montra que les espoirs que je misais sur ce jeune pilote ( et je n'étais sûrement pas le seul!) étaient justifiés. Nous assistâmes à un splendide mano à mano entre le grand Kenny Roberts et sa Yamaha et celui qui voulait lui succéder. Jugez plutôt: 12 courses et six victoires pour chacun des deux pilotes; les autres durent se contenter des miettes... 

Moto Journal 7 avril 1983

 

Moto Journal 7 avril 1983

Moto Journal 28 avril 1983

 

Moto Journal 11 mai 1983

Moto Journal 7 juillet 1983

 

Moto Journal 7 juillet 1983

 

 

 

 

 Moto Journal 1er septembre 1983

 Moto Journal 8 septembre 1983

 

Moto Journal 8 septembre 1983

 J'avais été impressionné par se pilote tout au long de l'année. Son pilotage était d'un haut niveau, mais c'était surtout cette impression de facilité qui m'étonnait.

Lors du Grand Prix d'Espagne, voilà ce qu'en disait Bruno Gillet, de Moto Journal, dans sa description du duel avec Kenny Roberts, ce très grand pilote qui fut le premier, dès 1978, à détrôner les Européens. "Face à Spencer, c'est le jour et la nuit : Kenny rentre comme une brute dans les virages, une trajectoire large et tirée, un angle pas possible et pas la moindre hésitation, si ce n'était pas lui, on jurerait qu'il n'en ressort pas. Freddie, lui, arrive tout droit en plein freinage bien à l'intérieur, puis laisse basculer la moto en ne touchant plus à rien, redresse au plus tôt et ouvre ne grand; il décompose complètement son virage en trois phases et ne se soucie que d'une chose: réduire au maximum le laps de temps où il ne peut ni freiner et pas encore accélérer. cette technique intrigue fort dans le paddock, et il en sourit chaque fois qu'on en parle, prenant un air impuissant et démuni quand il faut donner une explication". 

 

 

 

 

 

 Après cette éblouissante saison 1983 et la retraite de Kenny Roberts, je m'attendais à une domination de Freddie Spencer au cours de la saison 1984.

Mais, les choses s'avérèrent plus compliquées pour le jeune champion du monde.

D'abord, une violente chute aux essais du premier Grand Prix à Kyalami en Afrique du Sud après la casse de sa roue arrière en fibre de carbone. 

 

L'Italie lui sourit un peu plus puisqu'il retrouva le chemin de la victoire.

Moto Journal 19 avril 1984

Moto Journal 30 mai 1984

Suivirent deux autres Grands Prix blancs suite à une blessure. Même s'il aligna trois autres victoires en Allemagne, France et Yougoslavie; Eddie Lawson ne l'avait pas attendu pour caracoler en tête au championnat.

Malgré ces déboires, je sentais bien que, lorsqu'il n'était pas blessé, Freddie Spencer survolait les débats.

J'avais pu  m'en rendre compte lors du Grand Prix de France auquel j'avais assisté. C'était l'époque où le V4 Honda était en cours de mise au point et son pilotage semblait requérir une sacrée technique. J'ai encore le souvenir de  cette moto qui paraissait indomptable,tel le cheval sauvage tentant de désarçonner son cavalier et Spencer, dessus, qui, avec calme et détermination, parvenait à mener sa Honda si rétive. C'était véritablement impressionnant!

Moto Journal 14 juin 1984

 Bruno Gillet profitait du Grand Prix de Belgique pour s'interroger sur le pilotage de Freddie Spencer.

 "Spencer est un cas, faut-il le répéter? A défaut de le croiser entre les caravanes dans le parc, on s'applique à aller l'observer sur la piste, vers les endroits difficiles. La chicane par exemple, juste avant "la source". Là, Freddie rentre comme les autres, c'est tout juste si sa trajectoire semble plus incisive, moins hésitante, plus nette. Mais c'est la sortie qui bluffe. La moto est couchée et Dieu sait si la V4 prend de l'angle avec son réservoir sous le moteur. La moto couchée, il réaccélère comme un malade, sur l'angle, sans couper, c'est comme si l'arrière était obligé de suivre l'avant avec lui, c'est pour ça que Spencer ne craint que la glissade de l'avant: c'est comme ça qu'il a chuté à Donnington, comme ça qu'il s'est fait décrocher à Assen l'an dernier. On croirait que son pilotage se concentre sur l'avant, qui donne l'axe à la moto. l'arrière, c'est juste pour passer la puissance, et il essaye tout le temps. Vingt fois il est sorti de la chicane comme une balle, vingt fois la roue arrière a patiné par endroits, ça s'entend, comme une perte d'adhérence à l'accélération sur mauvais revêtement, mais là ce sont des glissades. C'est pas pour autant qu'il coupe les gaz, c'est son second secret; beaucoup de pilotes vous diront qu'en théorie, l'idéal en cas de travers est de ne pas couper, juste contre-braquer pour se remettre dans l'axe; ça évite perte de temps, risque de pneu qui raccroche brutalement et catapulte, contrariété brutale sur la trajectoire. La différence c'est que Spencer le fait effectivement sur la piste. il n'est pas en équilibre sur la trajectoire, il regarde loin et on croirait que c'est son regard qui mène sa moto. Pourtant, mille questions restent posées sur ce phénomène du pilotage. est-ce un technique, une grande expérience, une forte acuité aux grandes vitesses? Même lui ne l'explique pas".

 

D'ailleurs, après avoir tourné avec le V4, Freddie Spencer choisira le V3 plus homogène .... en collant près de deux secondes aux essais à Randy Mamola, muni de la même moto!

Et il remportera la course aisément, malgré un  départ moyen. Il y aura, notamment, un freinage d'anthologie sur ce même Randy Mamola. Du grand art!

Moto Journal 12 juillet 1984

 Moto Journal 21 juin 1984

 Malgré ses blessures à répétition et en dépit de six résultats blancs sur les 12 courses de l'année, Freddie Spencer parviendra  à terminer en quatrième position, grâce à cinq victoires et une deuxième place sur les 6 Grands Prix courus.

Le champion avait été battu mais ne semblait pas abattu puisqu'il annonça qu'il avait l'intention de courir dans les deux catégories 250 et 500 l'année suivante.

 

 

 

1985 fut une année de rêve pour lui. Pourtant, il s'attaquait à une mission dont certains pensaient qu'elle allait s'avérer impossible à assurer. Courir pour les deux catégories 250 et 500.

Elle commença par des victoires dans les trois courses auxquelles il participa dans la célèbre épreuve de Daytona. 250, 500, Superbike, la totale.

 

 

 

A l'aube de la saison de Grand Prix, tout semblait devoir lui sourire mais Bruno Gillet nous révélait que Freddie Spencer souffrait d'une maladie des os dont les conséquences directes était une fragilité accrue de son squelette et une grosse difficulté en cas de fracture à la résorber. Cela expliquait pourquoi il avait refusé de se faire opérer l'an dernier suite à une fracture de la clavicule. et pourquoi il avait manqué plusieurs courses alors qu'il n'avait qu'un petit bout d'os cassé au pied.

Ce pilote surdoué recélait une grande fragilité. 

La saison 1985 se déroula superbement avec un pilote qui enchaînait les courses ... et les victoires sans paraître le moins du monde fatigué. Je pense que ses adversaires ont parfois ressenti un certain découragement face  à Freddie Spencer pour lequel, tout semblait si facile et évident.

Une interview de ce dernier, lors de la course d'Assen, révélait un peu plus ce personnage attachant:

"Beaucoup de gens s'étonnent de mon côté discret, très posé. Cette image est assez vrai, je suis calme, et même timide.Mais j'ai une grande confiance en moi quand il s'agit de courir. beaucoup de pilotes ont besoin d'être en colère pour être motivés, et finalement je pense qu'ils sont trop émotionnels dans la course. Moi, je préfère être calme. La peur? Je ne pense pas à la peur, jamais. Je sais que c'est un métier dangereux, c'est tout, alors je me concentre beaucoup, je pense à ma stratégie de course, je m'applique en fait.J'arrive à croire que la course est naturelle pour moi; quand je roule vite, j'arrive même à me surprendre à penser à autre chose! C'est le moment où je fais complètement corps avec la moto, et je n'ai jamais peur. Les seules fois où mon coeur bat très fort en fait, ce n'est pas quand je me fais une chaleur, un travers, mais c'est quand un autre concurrent fait ça devant moi ou qu'il chute. Mais sur la mot, à faite soi-même ce n'est pas terrifiant. En Yougoslavie, tour à tour, Katayama et Mamola ont chuté juste sous mes roues, j'ai bien failli les écraser d'ailleurs, là j'ai eu un sursaut mais c'est le seul cas. 

En fait, quand je suis complètement à mon pilotage, c'est comme si tout se passait au ralenti, je sens la moto qui dérive, je sais ce que je peux ou ne peux pas faire pour la rattraper; j'ai le temps. C'est d'ailleurs ça la plus grosse différence entre la 250 et la 500, les rapports de vitesse, en 250 j'ai des fois envie de descendre à côté et de pousser le moto...

Je ne sais pas si je referai deux catégories l'an prochain, mais je serai en 500, c'est sûr. La 500 reste la moto la plus passionnante à piloter, justement parce qu'on peut être au maximum de ses capacités. De toute façon, personne n'est imbattable, je crois que mon gros point fort est une grande habileté sensorielle, je n'ai pas de repère de freinage par exemple, ce sont des choses que je sens, tout simplement.

Je crois que c'est dû à un très grand entraînement, car ce  n'était pas comme ça au début de ma carrière. Aujourd'hui, il y a vraiment des choses et des moments que je vois se dérouler au ralenti; je l'ai même découvert au tennis, que je pratique beaucoup: quand mon adversaire smashe en face de moi, je vois arriver la balle grosse et lente....".

 

Moto Journal 9 mai 1985

Moto Journal 30 mai 1985

 

Moto Journal 30 mai 1985

 

Moto Journal 6 juin 1985

 

Moto Journal 25 juillet 1985

 

Moto Journal 25 juillet 1985

 Moto Journal 11juillet 1985

 

Moto Journal 11juillet 1985

 

Moto Journal 4 juillet 1985

 C'est au cours de cette saison exceptionnelle que le surnom d'ET, l'extraterrestre lui fut donné.

Il m'avait fait pourtant bien peur lors du Grand Prix de Yougoslavie lorsqu'il heurta, au quatrième tour, une botte de paille avec son genou à 140 km/h. Il parvint à se récupérer sans chuter et, oubliant sa douleur (déchirure du tendon de la cuisse) alla jusqu'au bout de la course en serrant les dents et termina deuxième. A l'arrivée, il s'écroulera et s'envolera le soir même pour New York afin d'y être soigné. C'est là que je me rendis compte de sa détermination totale. c'était véritablement un grand champion, capable de se surpasser dans les moments les plus difficiles. 

Moto Journal 20 juin 1985  

 

Résultats de la saison 1985: en 500, 7 victoires et 3 deuxièmes places; en 250, 7 victoires et une deuxième place. 

 

Chapeau bas, Monsieur Spencer!

 

 

Ainsi finit la carrière de ce prodige américain. En effet, en 1986, lors du premier Grand Prix en Espagne il fera comme à son habitude la pôle position, creusera tout de suite l'écart sur ses poursuivants et s'en alla vers une nouvelle victoire .... jusqu'à ce qu'il s'arrête, victime de "crampes au bras droit".*

Moto Journal 7 mai 1986

Malheureusement, ce sera le début de la fin pour lui. Absent lors de la course suivante, présent ensuite mais s'abstenant de courir en Allemagne. Il retourna aux USA pour se faire opérer.

L'année 1987 fut aussi peu réjouissante avec un Freddie Spencer qui débuta la saison blessé ( lors de la course de Daytona), loupa deux Grand Prix, et se blessa à nouveau lors des essais du Grand Prix d'Allemagne et plus tard lors des essais du Grand Prix de Yougoslavie.

Une spirale infernale s'était mise en marche et il annonça en début d'année 1988 qu'il se retirait de la compétition.

Il y eut bien des tentatives de retour avec Yamaha en 1989, puis en 1993, mais sans succès.

 

Il fit donc un passage éclair dans le monde des Grands Prix, mais avec une maestria incroyable.

 

Merci, Monsieur Spencer, pour ces fabuleux moments que vous m'avez fait vivre. 

 

J'ai retrouvé dans le Moto Journal du 21 mars 1985 un article intitulé "Attention, cet homme est dangereux". Il abordait le cas de ce tout jeune pilote qui s'attaquait aux deux titres en 250 et 500 cm3.

Bruno Gillet, le journaliste, se souvenait alors des propos que lui avait tenu Jean-Louis Guillou au sujet de ce pilote qu'il avait découvert en août 1980 sur le circuit de Suzuka:

"Nous étions venus avec deux de nos pilotes officiels, Marc Fontan et Christian Léon, pour travailler sur al Honda d'endurance, et aussi sur le nouveau modèle à suspension Pro-Link. Marc avait fait un très bon temps sur la version classique, mais ni lui ni Léon n'arrivaient à approcher ce temps avec le modèle Pro-Link. Les Japonais étaient perplexes. alors ils ont une idée et ont fait appeler un nouveau pilote américain sous contrat, nommé Freddie Spencer. On a vu ce jeune gars qui ne connaissait pas la moto, et pas plus el circuit que nos pilotes, monter sur la moto et partir pour un tour lancé".

"Au troisième passage, on l'a vu arriver tout en glissades, contrôlant des travers impossibles à la poignée de gaz, se jetant en appui d'une bordure à une autre. On ouvrait de grands yeux, pour nous c'était un kamikaze. puis il s'est arrêté et les Japonais se sont approchés en riant pour nous montrer le chrono: il avait tournée, avec la pro-Link, une seconde et demie plus vite que nos professionnels de l'endurance avec la version standard. Je me souviens, ce soir-là, à table au restaurant du circuit de Suzuka, Fontan et Léon mangeaient l'un en face de l'autre sans relever la tête, abattus; ils grognaient tour à tour: "C'est pas possible,....ça n'existe pas.... de deux choses l'une, soit il va se tuer, ce mec, soit je change de boulot". j'ai vraiment  cru qu'ils n'allaient pas s'en remettre et déclarer forfait pour la course du lendemain". 

Cet anecdote est révélatrice du niveau de pilotage exceptionnel de ce pilote qui avait commencé la moto à quatre ans chez lui et qui avait développé au cours de ses nombreuses années d'entraînement intensif une acuité exceptionnelle dans le pilotage des motos de course.