Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Huitième partie: Honda CB 500 X, ma petite Africa Twin - Comparatif avec la Honda 600 Transalp

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Je voudrais rendre un hommage à mes Transalp en leur offrant un essai comparatif avec ma nouvelle moto.

Cela me permettra de tourner la page. Non, le terme est impropre. C'est un gros livre qu'il me faut fermer après ces longues années à rouler au guidon de cette superbe moto. Cela commença en 1993 et s'arrêta en 2007, pour reprendre en 2014 et se terminer définitivement (?) fin 2018. Des centaines de milliers de kilomètres, des traversées de pays magnifiques, des souvenirs à jamais gravés dans ma mémoire, des émotions d'une intensité extraordinaire, mes Transalp m'ont fait vivre des années incomparables.

Je crois que c'est un peu pour cela que j'ai accumulé les kilomètres avec ma CB 500 X dès son acquisition. Tout au fond de moi, il y avait, au delà de l'envie de rouler, ce besoin de m'en imprégner rapidement pour tenter d'oublier ma Transalp.

En ce dimanche 28 avril 2019, je crois pouvoir dire que c'est le cas. Hier, après huit jours sans avoir pu me mettre à son guidon, j'ai enfin pu m'offrir un peu plus de cent kilomètres avec elle et ce fut un moment de bonheur. Il y avait comme une évidence, je la conduisais sans réfléchir, tout se déroulait naturellement, l'osmose entre nous deux était totale. Freinage, mise sur l'angle, passage des vitesses, accélération, tout était harmonie. J'écoutais le moteur, qui  tour à tour, ronronnait à bas régime, rugissait lors d'un dépassement dynamique ou se stabilisait à 5500-6000 tours/minute dans les lignes droites. Et,ce matin, un réveil matinal m'a donné envie d'aller voir mes montagnes. 200 kilomètres.Col du Soulor, Luz Saint Sauveur et route de Gavarnie au programme avant le repas de midi. Là encore, beaucoup de plaisir à la clef.

Il aura suffi de 2500 kilomètres pour m'approprier ma nouvelle monture.

 

La différence la plus évidente entre la Transalp 600 et la CB 500 X, c'est le moteur. Le V-twin est d'une onctuosité exceptionnelle et le bicylindre de 471 cm3 n'offre pas le même velouté. Je ne pense pas que ce sont les 112 cm3 de plus qui font la différence; d'après moi, cela vient plus de la conception même du moteur, le bicylindre en V qui offre un équilibre parfait, grâce aux manetons du vilebrequin décalés. En tout cas, même si le moteur de la CB 500 X se révèle souple, j'ai un ressenti différent avec lui. C'est surtout à faible vitesse que je le ressens, il est plus "râpeux" (cela risque de faire rire les propriétaires de motos de caractère comme les Ducati ou les KTM) et le frein moteur plus important participe à cette impression. C'est un peu ce qui distingue les deux motos. C'est d'ailleurs toujours à faible allure, au démarrage, que le bicylindre vertical fait le plus ressentir sa plus faible cylindrée. Puis, avec la vitesse, cette impression disparait. 

En ce qui concerne le couple moteur, mon impression initiale était que la Transalp possédait de meilleures reprises. Maintenant que le rodage est bien entamé, je suis moins formel. Je trouve que le petit bicylindre tracte vraiment bien, notamment à partir de 4000 tours/minute. Pour dépasser une voiture qui roule à 80 km/h, nul besoin de rétrograder, il suffit de solliciter la poignée de gaz pour se retrouver très rapidement à 6000 tours/minute à 125 km/h avec un moteur qui ne demande qu'à continuer à monter dans les tours. J'ai multiplié ces dépassements, ce qui a fini par avoir une incidence sur la consommation. Les deux derniers pleins  ont révélé une consommation moyenne de 3,48 litres et 3,40 litres, ce qui reste malgré tout très raisonnable! En moyenne, comparée à celle de ma Transalp, la consommation moyenne a diminué de 33%, un excellent résultat. Du côté de la boîte de vitesses, je mets les deux motos à égalité; elles sont précises, douces et rapides sur les deux motos. La petite dernière fait juste la différence avec son levier d'embrayage d'une douceur incroyable.

En ce qui concerne le châssis, avec la CB 500 X, j'ai le sentiment à faible vitesse d'une moto plus petite. Elle se révèle d'ailleurs plus maniable, plus vive dans les changements de direction. Est-ce seulement dû à la roue de 19 pouces au lieu de 21 pouces avec une inertie moindre? Je pense que la géométrie joue aussi son rôle. Par contre, avec ma nouvelle moto, j'ai perdu l'exceptionnelle auto-stabilité de la Transalp qui permettait de rester un bref moment à l'arrêt en gardant les bottes sur les repose-pieds.

Quand le rythme augmente, c'est la "petite" qui se montre la plus efficace. J'ai pu comparer sur certaines portions de route que je connais par coeur. Ce sont notamment les endroits où je ne me sens pas complètement à l'aise qui sont révélateurs. Je ne sais pas d'où ça vient, mais il y a quelques kilomètres, ça et là, sur lesquels je n'arrive pas à me lâcher. Je suis toujours sur la réserve. Ainsi, après Lembeye, il y a cette descente que, même dans mes meilleurs jours, je n'arrive pas à aborder complètement relâché. Lorsque je suis revenu de Lectoure où j'étais allé essayer la très séduisante Moto Guzzi V 85 TT, j'ai tout de suite vu que tout était plus facile au guidon de la CB 500 X; je n'avais pas la retenue habituelle, je laissais la moto prendre de la vitesse, l'inscrivait avec autorité dans les courbes, quitte à freiner si celle-ci se refermait et cela sans aucune appréhension.

Avec ma nouvelle moto, j'ai ce sentiment de pouvoir enchaîner des successions de virages sous contrôle total de ma part. La Transalp faisait cela très bien mais la CB 500 X a haussé le niveau. Elle permet encore plus l'improvisation, accepte avec plus de facilité d'alterner les virages gauche-droite. L'impression de sécurité s'en trouve grandie et c'est très confortable pour le pilote. J'ai noté que les débattements plus faibles de ma nouvelle monture n'avaient pas d'incidence sur les portions de route accidentées. Bien sûr, dans de telles conditions, les inégalités sont un peu moins absorbées, mais dans des limites raisonnables. L'amortissement reste bon et c'est d'ailleurs ce domaine dans lequel la moto a le plus progressé et c'est entre autre ce qui m'a convaincu d'acquérir cette CB 500 X. Sur l'ancien modèle, c'était franchement plus ferme.

A cela s'ajoute une faculté à freiner en virage sans réaction parasite de la moto. Au final, cela donne un comportement routier de haut niveau sur les routes sinueuses que j'aime fréquenter. Je tire quand même mon chapeau à la Transalp 600 dont la conception remonte à plus de trente ans et qui est loin d'être larguée par la jeunette. Elle s'incline mais avec les honneurs, preuve de la justesse de sa conception générale. Ce n'est pas un hasard si elle a pu traverser les années (jusqu'en 1999) avec juste quelques modifications mineures.

En ce qui concerne le freinage, il est plus réactif sur la CB 500 X donnant ainsi une plus grande sensation de sécurité, d'autant que la plongée de la fourche est beaucoup moins forte que sur la Transalp. Et il y a bien sûr l'ABS comme garde-fou dans les cas d'urgence sur sols glissants.

La grande soeur se rattrape quand on s'intéresse aux aspects pratiques: garde-boue avant très protecteur, sabot enveloppant, larges pare-mains très efficaces pour dévier le vent et les gouttes d'eau quand il pleut, selle spacieuse, repose-pieds du passager bas. Pour la CB 500 X, c'est moins bien; je vais devoir installer des pare-mains et un sabot de protection, j'envisage aussi l'achat d'un prolongateur de garde-boue. J'ai également trouvé des soufflets de fourche (provenant d'une Royal Enfield Himalayan) pour faire plus Transalp (!), mais surtout pour protéger les joints spis de fourche.

Au niveau de la robustesse, la Transalp a fait ses preuves, elle est exceptionnelle.Quand je pense à ce que j'ai fait subir à mes motos, je reste admiratif devant un tel degré de solidité. La CB 500X a une très bonne réputation. Je n'ai plus qu'à accumuler les kilomètres avec elle pour me faire une idée plus précise.

Enfin, il est clair que la Transalp emporte haut la main la manche dédiée au tout-terrain. Je ne l'ai pas beaucoup utilisée dans de telles conditions, sauf en 1996, et elle avait montré de véritables prédispositions aux pistes marocaines.

 

 

 

Quelle est la gagnante de ce comparatif? Je les mets à égalité car aussi bien l'une que l'autre génère beaucoup de bonheur à la conduite.