Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Honda NCX 700 et 750: 25 ans après, l'enfant de la Transalp

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NCX 700 : sous cette appellation  peu parlante, Honda met en vente une moto qui, je dois l’avouer, a fait plus que m’interpeler.

D’abord, ce fut une surprise pour tout le monde.

 

Depuis des mois, les journalistes, sur la base d’une photo de prototype « volée », annonçaient l’arrivée prochaine d’un roadster de moyenne cylindrée sans levier d’embrayage. Mais, semble-t-il, personne ne se doutait que le premier constructeur mondial allait lancer toute une gamme de deux roues sur une même base mécanique, ni que des choix techniques très particuliers, à l’encontre de tout ce qui s’était fait jusqu’à présent, allaient être mis en œuvre.

 

Même si j’ai senti comme une certaine interrogation lors de la présentation du produit par Honda chez certains (le motard va-t-il adhérer à une moto aussi peu puissante ?), de mon côté, j’ai tout de suite été avide d’informations techniques.

Ce moteur simplifié, compact, économique, destiné à tourner à bas et moyens régimes, c’était en fait ce que j’attendais sans vraiment le savoir. A croire que Honda était venu me demander mon avis avant de se lancer dans la production de cette moto ! En fait, non, car, sinon, le cardan, la béquille centrale, la bulle haute et le bouchon de réservoir sur le côté auraient été sur la liste de mes désidérata.
Mais, hormis ces quelques points, j’ai vibré en voyant les premières photos de cette moto, alors que Moto Journal faisait sa une sur l’ « extraordinaire » Ducati Panigale. Oui, comme quoi, tous les motards ne rêvent pas de motos sportives, à la technologie embarquée digne d’un Airbus, à la puissance inexploitable.

A partir de là, je suis parti à la pêche aux informations, mais il a fallu attendre l’essai de présentation organisé par Honda sur les routes du Portugal pour en savoir un peu plus sur cette moto. Cent quatre vingt  petits kilomètres, c’est peu, mais j’ai compris que cette NCX 700 me correspondait vraiment …. et que, d’après moi, elle signait l’arrêt de mort de la Transalp, cette moto que j’aimais tant.

Car, elle paraissait dans la lignée de sa grande sœur, même si elle abandonnait un peu plus ce qui était la marque de fabrique de la Transalp 600, une polyvalence route-tout terrain, polyvalence qui avait été mise à mal au fil de l’évolution de ce modèle du fait du peu d’intérêt manifesté par la très grande majorité des possesseurs pour ce type d’utilisation. Seul l’abandon du V-twin me chagrinait un peu, mais je sentais l’impatience me gagner avant d’essayer.

J’ai la chance d’avoir un concessionnaire dynamique qui a été un des premiers à recevoir cette nouveauté dans son magasin. Encore plus de chance de me voir confier cette moto fraîchement débarquée du Salon de la Moto de Paris, avec 20 kilomètres au compteur. Le résultat fut positif, très positif. Une journée ensoleillée, un itinéraire comme sait nous en offrir notre belle région et une moto qui m’a vraiment séduit. Mon essai en est le reflet.

Mais, au-delà des qualités objectives, il y a ce petit plus dont j’ai pris conscience, trois semaines plus tard. C’est ce doux sentiment d’avoir trouvé chaussure à son pied, de se surprendre à rêver de voyages à son guidon, d’imaginer déjà quels équipements installer dessus pour l’améliorer. Bref, se voir déjà propriétaire d ‘une telle machine même si la réalité familiale actuelle m’a fait acheter un side-car, il y a un peu plus d’un mois.

Signe que je suis tombé amoureux de cette moto, j’ai pesté contre mon Moto Journal hebdomadaire quand j’ai constaté que son numéro de reprise après les vacances de Noël ne parlait pas de ce modèle, mais du nième sujet sur les roadsters et que rien n’était prévu pour la semaine suivante non plus.
J’aurais imaginé un essai dans le style de celui réalisé, vingt cinq ans plus tôt, lors de la sortie de la Transalp, qui avait été confiée à une grande partie des journalistes dans le cadre d’un essai marathon de 11000 kilomètres, ou un comparatif avec des motos concurrentes proches (roadster, trail).
A priori, cette moto les interpelle beaucoup moins qu’à moi.

Elle semble pourtant intéresser beaucoup de monde vu le nombre de visites que j’ai sur mon site depuis ce 25 décembre où j’ai mis en ligne mon essai. Egalement, ça discute fort sur le forum de Moto Station et l’on sent à travers les réactions des motards, qu’elle leur « parle », cette moto.

Certains ont d’ailleurs écrit qu’ils étaient sur la même longueur d’onde après mon message dont voici la teneur :

« Pour en revenir à la NCX 700, elle me rappelle étrangement la Transalp 600 (j'en ai eu trois). une moto discrète, sans esbrouffe, qui cache son jeu en révélant de réelles qualités à la conduite ( les 500 kilomètres que j'ai parcourus me l'ont montré).

D'ailleurs, Moto Station a déjà commencé à la comparer avec deux motos différentes, comme Moto Journal le faisait à l'époque avec la Transalp ( Honda Transalp: naissance d'un mythe ), preuve qu'elle ratisse large.

S'il est vrai que son positionnement l'éloignera d'une catégorie de motards dont le plaisir des montées en régime est essentiel, je suis certain qu'elle va convenir à beaucoup d'entre nous. J'en connais pas mal dans mon entourage n'utilisant jamais la deuxième partie du compte tours.
J'ai le sentiment que cette moto n'est pas sortie par hasard et que Honda a eu l'intelligence d'écouter une catégorie de motards que l'on entend peu et qui ne correspond pas à l'image que certaines revues motos donnent de ce milieu en parlant toujours de puissance, en se plaignant de la limitation à 100 chevaux, en publiant de photos de motos en wheeling ou avec le pneu qui patine dans un beau nuage de fumée.

Est-ce bien ça la réalité d'une majorité de motards?

Pourtant, 50 chevaux, c'est amplement suffisant pour se faire plaisir, que ce soit sur un filet de gaz ou à l'attaque sur les petites routes, pour effacer d'un coup de gaz la voiture devant. Quand la partie cycle et le freinage sont à la hauteur, et c'est le cas sur la NCX 700, on peut enfiler les virages à un bon rythme, sans se sentir dépassé par une moto trop puissante.

Pour ma part, je dis bravo à Honda de proposer enfin une moto "différente", d'autant que cela s'accompagne d'un tarif plus que raisonnable et d'une consommation très basse.

En tout cas, elle fait causer, cette discrète moto.

Est-ce la preuve que Honda a visé juste?

L'avenir nous le dira, mais, quant à moi, j'ai été séduit ».


Car, à travers cette moto, il y a la prise en compte des désirs de cette catégorie de motards dont l’on parle peu, ceux qui effectivement ne s’enflamment pas pour la dernière moto full power capable de vous emporter vers le septième ciel … ou dans le mur d’en face si vous n’y prenez garde !   

J’y ai vu comme une reconnaissance du motard moyen ( et ce n’est pas péjoratif, puisque je me mets dedans) qui sait très bien que 50 chevaux sur une moto, c’est une puissance largement suffisante que peu sont capables d’exploiter sur route ouverte, qui s’agace de voir, systématiquement, sur les photos des revues motos, des motards en wheeling, en travers, le genou par terre pour illustrer des essais, alors que la réalité est toute autre, qui continue à s’agacer quand les mêmes revues tentent derrière, dans un beau numéro d'équilibriste, de défendre le monde motard face à la répression du gouvernement contre les deux roues, qui apprécie les moteurs doux, les motos faciles à conduire, qui sait que les avis des motards sur des motos « poussives », parce que limitées à 100 chevaux, font plus partie d’un positionnement qu’il de bon ton d’avoir; bref j’ai eu l’impression que les attentes de certains d’entre nous étaient enfin prises en compte.

Je suis très attaché à la liberté de chacun, dans le respect de celle des autres, j’aime aussi cette variété que nous offrent les marques de motos ; chez elles, on peut trouver tout ce dont on a besoin ou envie. Et, justement, cette NCX 700 propose enfin une autre alternative. Et le fait qu’elle réponde à mes attentes et à celles de motards de mon entourage me fait dire qu’elle a été murement réfléchie, après des études précises sur le motard moyen.  


J’ai été tellement séduit par cette Honda NCX 700 Tourmalet que l’envie m’est venue, hier, de m’intéresser à son évolution, comme je l’avais fait pour la Transalp. Car, ainsi que je l’ai écrit dans mon essai, elle est pour moi celle qui succède à la Transalp et je crois que l’on assiste malheureusement à la fin de cette moto mythique qui m’a permis d’accomplir de si beaux voyages.

Avec 228 malheureuses ventes sur le territoire français (alors que la Crossrunner 800 s'est vendue à 535 exemplaires), elle n'a guère brillé en 2011 et je ne la vois pas résister à sa petite soeur quand 1800 euros les séparent au détriment de l'ancienne.



Alors, place à la jeunette, j’ai nommé Miss NCX 700 Tourmalet !