D’ailleurs, une opération fut mise en place par Honda France pour aligner 50 Honda Africa Twin lors du Paris-Dakar suivant. 400 candidats pour 49 sélectionnés. La moto, après quelques modifications mineures, allait courir en catégorie marathon, proche des motos de série.
Dans le Moto Journal du 22 décembre 1988, le poids élevé de l’engin était mis en avant. Il est vrai que, à l’époque, les privés roulaient avec des monocylindres, plus simples et plus légers. Le défi était de taille. Pourtant, les résultats seront à la hauteur avec une victoire en catégorie marathon pour Patrick Toussaint et dix- huit motos à l’arrivée, malgré un Paris-Dakar difficile.
L'année suivante, Moto Journal, peu avant le Paris Dakar, publiait un article sur la catégorie marathon, dans laquelle, de nouveau, Honda présentait un nombre important de motos.
Cinquante Africa Twin avaient été spécialement préparées, dont vingt-cinq pour la France. Réservoir de 35 litres à l’avant, 17 litres à l’arrière, roues renforcées, fourche avant d’origine mais revue au niveau des ressorts et de l’hydraulique, amortisseurs modifiés, embrayage renforcé, deuxième ventilateur pour le moteur d’origine, mais ayant bénéficié d’un montage soigné. La moto ainsi préparée coûtait 89 000 francs, soit un peu moins de 14 000 euros.
Avec elle, l’heureux élu avait droit, en sus, à un stage de pilotage, un équipement pilote complet et l’assistance Honda. L’estimation du coût global pour une participation au Paris-Dakar en catégorie marathon était de 160 000 francs, soit un peu plus de 24 000 euros.
J’étais partagé. Mes deux voyages en Algérie m’avaient enthousiasmé. J’avais été sous le charme de ces étendues désertiques, ces dunes à perte de vue, cette atmosphère si particulière.
L’article sur cette Africa Twin marathon aiguisait mon envie, mais le coût, la difficulté de l’épreuve étaient un sacré frein à mon enthousiasme. Je crois, que, sans me l’avouer, j’avais déjà décidé de rester un simple spectateur de cette épreuve grandiose et un acteur principal de mes voyages. D’ailleurs, à l’aube de ce nouveau Paris-Dakar, mon projet de me rendre à Djanet, où les concurrents de l'épreuve étaient passés à deux reprises, murissait doucement.
En tout cas, Honda avait réussi son coup. Cette moto faisait rêver avec son esthétique si proche des Honda d’usine qui avaient remporté quatre victoires d’affilée dans l’épreuve africaine.
Elle était intimement liée à cette épreuve mythique dont les photos publiées par Moto Journal me faisaient rêver.