Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

France-Pakistan - Sous le charme

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Ispahan

Je me suis senti bien dès mon entrée dans cette ville il y a quelques jours. En plus, j’ai trouvé un hôtel très accueillant avec sa petite cour intérieure et ses nombreux voyageurs de toutes nationalités. Et, tout naturellement, j’ai décidé de me poser.

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Ispahan

 

Ispahan Royal enfield de Jens

Depuis j’alterne les longues discussions avec Francesco, l’Italien, les quatre jeunes Suisses qui ont décidé de faire une pause avant de poursuivre leurs études, Christoph et Jens, deux allemands qui ont acheté deux Royal Enfield en Inde et rentrent au pays à leur guidon, un Australien bondissant en voyage longue durée. Ce qui est merveilleux, c’est que nous nous comprenons immédiatement. Les mêmes envies nous portent et nous sommes sur la même longueur d’onde.

Ispahan

Ispahan

Il règne une douceur de vivre à Ispahan ; je suis sous le charme et c’est avec grand plaisir que je multiplie les marches au hasard des rues, dans le bazar et au bord de la rivière traversée par cinq vieux ponts superbes, sous lesquels se trouvent des maisons à thé. Qu’il est plaisant de se poser dans l’une d’entre elles et de savourer un bon thé alors que l’eau de la rivière s’écoule à mes pieds.

Mosquée d'Ispahan


Le matin, je passe chez le boulanger du quartier acheter du sangak, ce pain iranien cuit sur un lit de cailloux ; ensuite, je retourne à l’hôtel où je trouve toujours quelqu’un pour partager mon petit déjeuner dans le calme de la cour intérieure.
Tous les jours, je signale au propriétaire de l’hôtel que je vais rester une nuit de plus. Peu à peu, j’oublie le but de mon voyage, aller à Katmandou. Je me laisse envahir par une douce quiétude.

Régulièrement, je vais m’installer sur la place Imam Khomeney. J’aime cet endroit plein de vie où les Iraniens se retrouvent en fin de journée. Entourée par deux majestueuses mosquées, il se dégage de cet endroit une atmosphère extraordinaire. Le petit matin, particulièrement, alors que la ville se réveille. Les couleurs de bleu et de vert des mosquées sont magnifiées sous les rayons du soleil levant.

Ispahan


Tout près, il y a un parc très calme dans lequel sont disposées quelques tables-échiquiers. Quelques Iraniens s’installent et font plusieurs parties d’échecs.
La vie s’écoule paisiblement. Parsemée de petits moments de bonheur au quotidien.


Lars, un jeune Allemand, parvient à me convaincre de l’accompagner au cimetière de la ville. Au moment où nous pénétrons dans ce lieu, nous nous retrouvons à marcher au milieu de 80 000 tombes ; devant chacune d’entre elles, il y a la photo de la personne morte au combat car tous ces Iraniens ont péri lors de la guerre entre l’Iran et l’Irak. Nous restons silencieux, sous le choc. Après la rencontre avec le frère de Sharam, cette guerre si proche de nous manifeste à nouveau sa présence.

Shiraz (19 avril 2002)

Avec Vincent et Stéphane que j’ai retrouvés il y a quelques heures, nous sommes attablés dans un petit resto. C’est alors qu’un jeune se met à chanter de doux poèmes en s’accompagnant avec un tambourin. Autour de lui, les clients fument la pipe à eau, mangent un abkousht. J’avais entendu dire que les Iraniens avaient une profonde admiration pour leurs poètes, qui, perpétuent la culture et la langue du pays. Cette soirée en est le témoignage. Lors de cette soirée, mon esprit s’envole. Je suis heureux.

Bam (22 avril 2002)

Hier, avec mes nouveaux compagnons, nous avons vécu une superbe étape entre Sirjan et Djiroff. Ce fut ma plus belle journée de route. Nous nous sommes rapidement élevés jusqu'à frôler les 3000 mètres; la route serpentait à n'en plus finir. Les sommets les plus hauts suivaient notre progression dans ce paysage superbe où l'ocre des montagnes contrastait admirablement avec le très beau vert des prairies. Le revêtement de rêve permettaient toutes les fantaisies au point que j'imaginais très bien les copains sur leurs motos sportives venir se faire plaisir dans ce paradis motard. Pendant des heures, nous avons roulé avec du bonheur plein la tête.

Iran

 

Iran
Aujourd’hui, c’est notre dernière halte avant notre entrée au Pakistan.
Très tôt le matin, Stéphane m’accompagne dans la vieille ville de Bam. Un site d’une rare beauté, installé au milieu du désert. Je suis ébloui par cette citadelle en terre, inhabitée aujourd’hui mais dont il est aisé d’imaginer la vie il y a quelques centaines d’années ; les boutiques des marchands tout d’abord à l’entrée de la citadelle et, eu fur et à mesure que l’on s’élève le souverain du lieu et son entourage.

Bam

 

Bam

Il y une ambiance extraordinaire dans notre petit hôtel, peuplé de voyageurs chouchoutés par un propriétaire très attentionné. Justement, Nils, un anglais, vient de quitter le Pakistan. C’est avec passion qu’il nous décrit la Karakoram Highway, une route qui s’enfonce dans les montagnes du nord jusqu’à la frontière chinoise, à plus de 5000 mètres d’altitude. Devant son enthousiasme, je songe à modifier mon itinéraire et, peut-être oublier mon intention première de rejoindre Katmandou. Je me sens complètement imprégné par mon voyage, à mille lieux de la France. Je ne sais plus quel jour je suis et cela m’importe peu. Sensation délicieuse.

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