Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Première partie: Honda 125 CG, la belle vie d'un petit mono - Premier voyage

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Un évènement survint. C’était le 31 décembre 1980. La réunion de famille se terminait doucement en fin de nuit. Ce fut le moment que choisit ma cousine et son mari Tunisien pour proposer à mon frère, lui aussi motard et à moi-même, de venir les rejoindre l’été prochain dans leur maison à Jerba. Dans l’euphorie du moment, les deux frangins acceptèrent.

Quelques mois plus tard, je me retrouvai , bien seul avec mon amie, pour organiser ce premier grand voyage, le petit frère ayant décidé que, en définitive, il avait d’autres projets moins lointains et moins incertains…..

C’est ainsi que le petit mono reçut un chargement peu raisonnable sur son porte bagages et dans ses sacoches en skai noires, en cette fin du mois de juillet.
Le départ fut épique ; la direction trop légère se " baladait " tant que l’on avait pas atteint la vitesse de 30 km/h . Chaud !

Nous avions un mois devant nous et nous prîmes la direction de la côte méditerranéenne.

Le deuxième jour, un wheeling involontaire nous fit comprendre que la répartition du poids n’était vraiment pas optimale ! Un arrêt sur le bord de la route, d’abord pour récupérer de la frayeur occasionnée, ensuite pour revoir le chargement, fut nécessaire.
Ensuite, ce fut la route au quotidien, la découverte permanente. Pise, Rome, Naples, Pompéï, l’Etna.

Honda 125 CG Camping de Pompéï

La moto se révélait être une infatigable voyageuse . Les amortisseurs Koni installés avant le départ jouaient pleinement leur rôle.


La consommation se limitait à 3 litres tous les 100 kilomètres.

A Trapani, nous avons attendu notre bateau plusieurs heures, dans une ambiance très italienne, un mélange de désorganisation et de bonne humeur. Nous avions alors déjà parcouru 3000 kms.

Honda 125 CG Port de Trapani

Après une nuit ventée sur le pont, nous avons posé les roues de notre petit mono sur le sol africain. L’émotion était immense.

Route tunisienne

Puis, ce fut le premier bivouac sur le bord d’un chemin ; nous avons installé la tente, un peu tendus. En fait, nous avions peur, peur de l’inconnu. Aussi, c’est avec un brin de méfiance que nous avons vu passer ce Tunisien avec sa mobylette bleue qui rentrait du travail.
Il nous demanda si tout allait bien, s’inquiéta de savoir si nous avions assez à manger pour le soir, nous signala qu’il habitait à quelques kilomètres de là et qu’il pouvait nous héberger car, nous dit-il, la météo annonçait la pluie pour cette nuit. Tant de sollicitude nous paraissait presque suspecte et nous déclinâmes l’invitation.
Il ne nous en tint pas rigueur et revint, quelques heures plus tard avec un plat contenant un mélange de pâtes et de morceaux de mouton et quelques fruits, nous souhaita bon appétit et bonne nuit, et s’en retourna dans sa demeure.

Nous venions de découvrir l’hospitalité tunisienne.


Honda 125 CG Ile de Jerba


Le voyage se poursuivit dans ce beau pays. Jerba, Tozeur, Nefta, le sud nous emballa malgré la chaleur extrême. Heureusement, notre petite moto ne donnait aucun signe de fatigue.

Honda 125 CG Ile de Jerba


Le retour se fit par la Sardaigne et la Corse.

7000 kilomètres . Du bonheur plein la tête.

Cette petite Honda 125 CG, en dépit de son frêle aspect, avait révélé ses capacités de grande routière.

 

 


Une petite fuite au joint de culasse quelques semaines après vint me rappeler que rouler des jours durant par des températures de plus de 40 degrés pouvait laisser des traces. Ce fut l’occasion de découvrir l’accessibilité et la simplicité de cette mécanique.

La récupération d’une fourche avant complète avec le disque mécanique sur une de ses sœurs, la Honda 125 S3, mise en épave, permit au freinage de redresser la tête. Finies les railleries des copains devant le ridicule petit tambour.

Pour parfaire son équipement, elle reçut un tête de fourche acheté 30 francs dans une vente aux enchères, le genre de truc tellement laid que personne n’en voulait. Cette fois, ma moto ne ressemblait plus à celle des facteurs, mais se rapprochait des « GT » de l’époque !



Honda 125 CG