Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Balade en famille autour de la mer noire (version en différé par Christian) - Roumanie

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Qu'allons nous trouver en Roumanie? Nous avons encore en tête la déception qui fut la notre en 2005, lors de notre retour de la mer rouge. 

 Tristesse, indifférence .... et routes en piteux état, voilà ce que nous avions rencontré lors de notre traversée de la Roumanie.

 Bon, pour rentrer en Roumanie, il faut d'abord sortir d'Ukraine, et ce n'est pas simple. Quand le douanier nous fait signe de sortir les motos de la file, nous comprenons qu'il y a un problème. Un des dix préposés à la douane d'Illichivs'k m'a attribué la VTR et Marie est devenue propriétaire d'un magnifique side-car rouge.  Après beaucoup de patience et la présence d'un douanier moins obtus que sa collègue, nous finissons par être autorisés à quitter le territoire. 

Nous voilà en Europe, presque à la maison, en définitive!

Un revêtement lisse me donne le sourire. Enfin des conditions de conduite normales.

Nous dormons dans un endroit calme, près d'un monastère. Manon est heureuse de passer la nuit dans une habitation à sa taille. Nous faisons la rencontre d'un couple de Français, Gilles et Jocelyne, en Dacia qui sont venus faire visiter son pays à leur voiture.... Repas sous les arbres, avec du saucisson corse et du pâté, c'est le bonheur!

Dragomirna

Dragomirna

 

Dragomirna

 

 Sur leurs conseils, nous allons le lendemain dans un charmant village, Ciocanesti. Il se confirme que les chose sont bougé depuis huit ans. La route est superbe. Dans une grande côte, entrecoupée de virages serrées, je suis Marie, concentré sur mon pilotage, je me fais plaisir mais je n'amuse pas le terrain pour la suivre. Le soir, elle m'apprend qu'elle roulait sans forcer, à sa main.

Maintenant, j'en suis sûr, notre camion en est vraiment un; avec les performances qui vont avec!

 

 Vladimir nous accueille dans sa pension. Le cadre est paradisiaque. Notre intention première était de monter la tente mais, devant la pluie qui s'invite à notre arrivée, nous optons pour une chambre.

Vladimir parle français, s'occupe seul de cette pension, a connu divers métiers dans sa vie. Il est généreux, terriblement généreux et nous nous sentons bien, immédiatement.

Au lieu des deux jours prévus, nous en passons quatre. Très vite, je n'ai plus l'impression d'être un client, mais un invité. Il me permet de faire la vidange de la VTR, bricole un vieux vélo pour Manon.

Il travaille le bois, quand il en a le temps. Il a aussi un vieux Combi Volkswagen de 1965 qui semble attendre son heure. Il nous dit qu'effectivement, il a l'intention de le retaper et de partir en voyage en France avec.

Derrière son atelier, il y a une Trabant qu'il a achetée après la chute du mur avec trois moteurs de rechange. "Un dans le coffre" me dit-il " en cas de panne, je peux le changer sur le bord de la route en 30 minutes. Quelques boulons à dévisser, un moteur de 30 kilos seulement, c'est facile à changer". On est loin du tout électronique de nos voitures actuelles!

Autour de nous, la vie s'écoule, harmonieusement.  Oui, c'est cela, tout est harmonie, ici. La nature environnante, les maisons si bien décorées, les hommes et femmes qui travaillent dans les prés avec leurs outils manuels, les longues charrettes en bois tirées par les chevaux. Même la météo se met de la partie avec la brume du petit matin qui s'efface doucement devant l'insistance du soleil levant. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au revoir, Vladimir! Et à bientôt en France, au volant de ton Combi!  

 

 Nous partons motivés, prêts à affronter les 80 kilomètres horribles que nous ont promis les voyageurs rencontrés. Nous sommes presque déçus (bon, là, j'exagère peut-être un peu!) car, en roulant doucement, voire très doucement pour le side-car (d'ailleurs Marie a pris les devants et nous attend régulièrement), ça passe. Bien sûr, par endroits, c'est au pas qu'il faut aborder les trous plus ou moins gros et la voie de gauche est autant utilisée, voire plus, que la droite.

Il y a parfois des plans qui ne veulent pas fonctionner. Là, c'est une adresse d'un Roumain musicien qui tient une pension dans le village de Viseu de Jos, que m'avait donnée un copain accordéoniste.  Chou blanc. Impossible de mettre la main dessus malgré l'aide attentionné d'un monsieur à qui nous posons la question. Il téléphone à droite à gauche et nous dit que l'homme est inconnu au bataillon. Voilà qu'un orage s'invite; c'est le déluge et nous trouvons une pension chez l'habitant au bout d'un chemin gorgé d'eau, avec, à la clef, un passage de gué qui donne quelques sueurs froides à  Marie. Avec le side et sa stabilité naturelle, c'est juste amusant.

Un couple d'Allemands est présent. Je remarque aussitôt la vieille BMW 100 GS, cette moto que j'ai failli acheter en 1993. Le propriétaire avec lequel je lance la discussion m'apprend qu'il vit dans ce qui était l'ex Allemagne de l'Est, tout près des anciennes usines MZ. Justement, il me parle du bouleversement lors de la chute du mur avec toutes ces usines qui ont mis la clef sous la porte mais il reconnait qu'au final, cette liberté dont il était privé auparavant a un goût incomparable.

Nous arrivons le lendemain dans un petit village du nom de Botiza, et c'est la femme du curé qui nous accueille dans sa pension, une magnifique maison traditionnelle en bois. Située en plein centre, elle est un endroit stratégique pour observer la vie qui s'écoule. Nous avons droit en deux jours à un mariage,un enterrement et des messes interminables dont tout le monde peut "profiter" vu que le curé installe un haut parleur à l'extérieur de l'église. Et, que ces prêches durent longtemps; une véritable performance sportive!

Ici, comme il y a quelques jours en Bucovine, chez Vladimir, le maintien des traditions est naturel. Pas de mécanisation, avec des tracteurs inexistants; on voit très fréquemment les hommes partir aux champs avec la faux accrochée au cadre du vélo. Dans cette région de Maramures,  les femmes revêtissent la tenue traditionnelle et cela ne concerne pas que les plus âgées d'entre elles.

 

Botiza

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous quittons à regret cette très belle région. La seule chose que nous ne regretterons pas, ce sont les routes et leur état déplorable par endroits.

Peu à peu, nous retrouvons une forte chaleur inhabituelle alors que nous nous dirigeons vers la frontière hongroise. Nous apprenons le soir à la télé installée dans le salle de restaurant de l'hôtel que la Roumanie est atteinte par un courant d'air chaud avec des températures ayant grimpé jusqu'à 47 degrés à Bucarest!