Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Moto Guzzi 850 Le Mans: l'être le plus extraordinaire

 Elle était rouge, longue et basse, semblait promettre des routes heureuses.

 

C'est ce long essai de la belle Moto Guzzi 850 Le Mans rouge qui me fit aimer la marque.

 Fred Tran Duc avait participé au Tour de France moto à son guidon et il ramena de ces 7000 kilomètres une prose dans laquelle il déclarait son amour pour le gros V-twin italien.

En le relisant 35 ans plus tard, j'ai réalisé je le connaissais quasiment par coeur, ce texte, tellement j'avais du le lire et le relire. L'admiration du représentant de la Jeunesse et des Sports à chaque départ d'étape, la façon très particulière de critiquer ce tableau de bord fantaisiste, " essaie, ô béotien, de rouler sur une machine que tu aimes sans qu'elle puisse te dire, par la voix de son ange gardien qu'est le tableau de bord qu'elle a mal quelque part...." , l'extraordinaire sentiment de sécurité éprouvé à son bord par Fred Tran Duc grâce à l'exceptionnelle tenue de route de la moto et au freinage intégral, spécialité de la marque à l'époque, et la conclusion du journaliste: "Malgré ses défauts typiquement italiens, c'est l'être le plus extraordinaire que j'ai jamais rencontré" .

Je réalise que ce constructeur avait des arguments incontestables face aux motos japonaises en plein essor avec ce châssis au dessus du lot, ce freinage spécifique si efficace qu'il finit par être repris par Honda sur la plupart de ses modèles, un cardan, idéal à l'époque où les chaînes étaient si peu endurantes, un bon niveau de confort.

Il est regrettable que la marque n'ait jamais fait les efforts nécessaires pour offrir des motos avec une finition à la hauteur et une fiabilité qui se rapprochait de celle des japonaises. Je crois qu'elle a fait se détourner d'elle ceux, comme moi, qui voulaient une moto pour rouler, sans avoir à se préoccuper du quotidien, avec des câbles résistants, des ampoules de feu qui duraient, des joints réellement étanches, des peintures résistantes, des pièces qui ne rouillaient pas.

Je me souviens très bien de l'essai que j'avais réalisé en 1982. C'était une Moto Guzzi 850 California qui appartenait à un ami motard. J'avais été impressionné par ce moteur fabuleux, rempli de couple, par ce sentiment de sécurité à son guidon.

Mais je me souviens de ce qu'il m'avait dit quelques temps après: " Même une fois lavée, elle parait sale!" .

 

 

Moto Journal 17 juin 1976

 

Moto Journal 17 juin 1976

 

Moto Journal 17 juin 1976

 

Moto Journal 17 juin 1976

 

Moto Journal 17 juin 1976

 

Moto Journal 17 juin 1976

 

Moto Journal 17 juin 1976