Fin des années 70: on assiste à une véritable course à la cylindrée et à la puissance chez les quatre constructeurs japonais.
Chacun fourbit ses armes. Honda a opté pour le prestige avec un magnifique moteur 6 cylindres, Suzuki est restée dans le classicisme en commercialisant une 1000 qui ressemblait à la 750 GS, beau succès de la marque, Kawasaki a présenté une 1000 Z1R, ultime évolution de la 900 arrivée en 1972.
Chez Yamaha, c'est une grosse 1100 qui est chargée de rentrer en concurrence avec le reste de la "bande des quatre".
Malgré une présentation tonitruante avec Jean Claude Olivier au guidon, le patron de Yamaha France, qui a malheureusement trouvé la mort dans un accident de voiture il y a quelques jours, en ce mois de janvier 2013, l'orientation grand Tourisme semblait avoir prévalu dans la conception de la moto. Machine imposante, cardan, selle généreuse.
Moto Journal, fidèle à sa réputation avait concocté un dossier Essais complet de cette machine.
Comme souvent, la moto était passée entre les mains de nombreux journalistes. Ce qu'il en ressortait, c'est que, malgré son poids conséquent (280 kilos), la moto restait saine et efficace. Sa force, c'était ce gros quatre cylindres au souffle inépuisable, souple, coupleux qui avait enthousiasmé les essayeurs. Il y avait aussi ce freinage très puissant rassurant avec une moto aussi rapide.
Une bonne partie de l'essai était consacrée à la tenue de route, à la stabilité à haute vitesse. Cela permet de réaliser les progrès réalisés depuis cette période car le rédacteur de l'article indiquait que l'important n'était pas de savoir si la moto bougeait à haute vitesse, mais comment elle bougeait. Car, écrivait-il, toutes les motos louvoient à de telles vitesses.
La conclusion était brutale pour Christian Lacombe, malgré les indéniables qualités de la moto: "c'est un superbe camion, mais c'est un camion quand même" .
On sentait les essayeurs dubitatifs devant cette moto si lourde, dont les qualités semblaient surtout tournées vers les longs parcours, à grande vitesse, tout en assurant le minimum sur les départementales. Une sorte de TGV de la moto.
La dernière phrase de l'article montre cet enthousiasme modéré: "Au fond, c'est une sorte de plaisir ... est-ce le vôtre?"
Fenouil, qui adorait les défis, avait rallié Alger à Tamanrasset ( 2000 kilomètres) au guidon de cette moto à 175 km/h de moyenne, ce qui confirmait les prédispositions de cette moto au tourisme (très) rapide! Et lui, à priori, n'avait pas été gêné par les louvoiements à haute vitesse relevés par les journalistes....
En tout cas, contrairement à ce que voulait nous faire croire la roue arrière de JCO, la XS 1100 était en fait une excellente grande routière, qui se révèlera en outre très fiable. Et elle connaitra les faveurs des side-caristes, enchantés par son généreux moteur.
