L'essai était différent des autres. Le journaliste faisait un article sur SA moto.
Je ne suis pas sûr que l'on verrait ce type d'essai maintenant car on reprocherait au journaliste son manque d'objectivité.
Mais, là, pas d'inquiétude, Paul Salvaire n'hésita pas à égratigner cette moto qui lui avait tapé dans l'oeil alors qu'il venait essayer la Morini 250 chez l'importateur.
Les premiers impressions du journaliste avec cette moto atypique (sélecteur à droite, pédale de frein à gauche, clef de contact sous le réservoir, kick à gauche, deux(!) commandes de starter pour les deux carbus) dont le point mort se révéla introuvable, les pneus exécrables et le frein inexistant sous la pluie, montrèrent qu'il n'avait pas oublié son objectivité.
L'avantage de cet essai, c'est qu'il dura longtemps et cela permit de voir l'évolution de la mécanique, avec une boîte de vitesses qui s'adoucissait, un point mort moins absent, des pneus un peu moins mauvais après un coup de lime dessus,des suspensions moins raides.
Cela permet de réaliser que, à l'époque, les motos, surtout les européennes, demandaient un rodage méticuleux et aussi un brin d'attention avant de révéler leurs qualités. La différence avec les motos japonaises était alors flagrante; ce n'est plus le cas aujourd'hui.
Les critiques continuaient avec une finition légère, un éclairage nul.
Malgré cela, l'essayeur paraissait enchanté de sa moto à la partie cycle excellente.
En outre, l'insuffisance du freinage l'avait conduit à adopter un frein français de marque Luchier qui se révèlera très efficace.
J'avais beaucoup aimé le ton de cet essai avec un Paul Salvaire à la personnalité bien marquée. Ce n'est pas pour rien qu'il avait adopté cette Morini et qu'il aimera également la MZ 250 au point d'en acheter une attelée.
Et le bonhomme savait manier le guidon si l'on se fie à la belle photo prise plein angle à la première page de l'essai!
