Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

MV Agusta: la diva des circuits

 Voilà un essai unique.

 Parce que c'était une fabuleuse moto de course qui était concernée, la MV Agusta.

Ensuite parce que c'est son pilote, Phil Read, qui avait, à son actif 7 titres de Champion du Monde dans trois catégories différentes ( 250 cm3: en 1964,1965,1968 et 1971; 125 cm3: en 1968; 500 cm3: en 1973 et 1974), qui le réalisait.

C'est donc à l'issue de son premier titre en 500 cm3 au guidon de cette MV 4 que les lecteurs de Moto Journal eurent droit aux impressions du pilote sur sa machine, un peu comme si Dani Pedrosa ou Jorge Lorenzo livraient les secrets de leur monture à la fin de la saison.

A l'époque, il y avait l'opposition entre les moteurs quatre temps et deux temps et Phil Read reconnaissait que la MV était plus difficile à piloter que la Yamaha. Et, il disait qu'il était impossible de piloter à fond pendant toute la durée de la course.

Il la comparait également à la MV 3 cylindres qui avait la préférence de Giacomo Agostini, car plus légère et maniable. Mais lui adorait le moteur de la quatre cylindres, utilisable de 6500 à 11000 tours/minute. Il racontait même qu'il avait dû lui sortir les tripes, lors de la course d'Hokenheim en le poussant jusqu'à 14500 tours/minute (il n'y avait pas de rupteur à l'époque) et que le démontage du moteur avait révélé que les ressorts intérieurs des soupapes étaient tous cassés!

A noter qu'une 500 délivrait alors 85 chevaux, ce qui peut sembler faible aujourd'hui. Mais quand je vois la taille des pneus et des freins, je me dis que c'était largement suffisant....

Ce grand pilote n'hésitait pas à rentrer dans le détail (freins, suspensions et même la pression des pneus!).

Il indiquait notamment qu'il existait deux cadres, dont un dessiné par un ordinateur. Nous n'étions pourtant qu'en 1973.

On sentait aussi à travers cet article la forte opposition entre Phil Read et Giacomo Agostini qu'il n'hésitait pas à égratigner en indiquant notamment sa technique pour aborder les sauts de manière plus efficace que le champion italien; car les circuits étaient beaucoup plus bosselés que maintenant, notamment celui d'Imatra en Finlande, surnommé le circuit de cross le plus rapide du monde par Mike Hailwood.

Cet article a un côté suranné; il est le témoignage d'une époque révolue où les circuits étaient bien loin des normes de sécurité actuelles et où la mort frappait régulièrement les pilotes en cours de saison. D'ailleurs, Read parlait de Saarinen et de sa Yamaha, alors que le pilote finlandais avait trouvé la mort lors du Grand Prix de Monza en 1973.

 

Moto Journal 25 octobre 1973

 

Moto Journal 25 octobre 1973

 

Moto Journal 25 octobre 1973

 

Moto Journal 25 octobre 1973

 

Moto Journal 25 octobre 1973

 

Moto Journal 25 octobre 1973

 

 Moto Journal 25 octobre 1973

 

 

 En complément de cet "essai" , j'ai retrouvé ce bel article dans Moto Journal du 25 juillet 1996 qui raconte l'histoire de la MV 350 4 cylindres.

Le journaliste Alan Cathcart, qui a le don pour essayer les plus belles motos du monde, eut, là encore, une chance inouïe, en pilotant sur quelques tours de circuit, cette merveilleuse machine de course.

A travers ces quelques lignes, on retrouvait que disait Phil Read en 1973, à savoir que Giacomo Agostini avait une nette préférence pour la 3 cylindres beaucoup plus facile à piloter. 

Et l'on apprenait que la dernière victoire de la MV Agusta remontait à 1976 après une carrière exceptionnelle de la marque avec 75 (!) titres de champion du monde, 275 victoires en Grands Prix et 3000 courses gagnées.

Pour avoir eu la chance d'entendre tourner cette moto mythique sur le circuit Paul Ricard en 2011 avec Monsieur Agostini à son guidon, je peux vous assurer que la musique sortant des tuyaux d'échappement est unique; elle vous transperce le corps. 

 

 

 

Moto Journal 25 juillet 1996

 

Moto Journal 25 juillet 1996

 

 

Moto Journal 25 juillet 1996

 

Moto Journal 25 juillet 1996

 

Moto Journal 25 juillet 1996