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CHAPITRE 4: DE DEUX A TROIS ROUES
L’idée peut paraître saugrenue à certains, mais l’installation d’ un side-car a traversé notre esprit et même un peu
plus, vu que, six mois après notre retour, notre moto s’est retrouvée avec une masse noire de 100 kgs à trimballer en plus de ses deux passagers quotidiens.
« C’est pour me remercier de m’être si bien comportée ? » grommela-t-elle à travers ses deux cylindres.
Si, pour elle, ce fut une nouvelle expérience, je dois avouer que, côté pilote, ce ne fut pas évident. J’ai eu l’impression de réapprendre à conduire.
Pour résumer, compte tenu de l’absence de frein sur le side-car, l’attelage manifestait son désir de virer à gauche en cas de freinage ; par contre, à l’accélération, c’est la moto qui voulait dépasser le side et s’inscrivait à droite. Tout un poème !
Bref, une conduite très physique qui me permettra de parfaire la musculation de mes bras !


L’avantage de ce side-car « à l’ancienne », c’est que l’on pouvait dételer l'ensemble en vingt minutes environ et je ne me privais pas de cette facilité pour retrouver, de temps en temps les joies du deux roues « libre ».
D'ailleurs, c’est ce que nous fîmes à l’occasion d’un dernier voyage avec cette moto jusqu’en Turquie.
10 000 kms en un mois ; nous avons retrouvé la route folle de Yougoslavie, et découvert un pays très attachant et superbe, que ce soit Istanbul, la côte méditerranéenne, les sites historiques ou la Cappadoce.
Le moteur, avec 80 000 kms au compteur, commençait à consommer un peu d’huile ( bizarre, il avait toujours fonctionné avec des températures inférieures à 50 degrés et un poids total sous les 500 kgs....) et une petite dose de Métal 5 permit d’accomplir le voyage sans devoir faire le plein d'huile en même temps que celui d’essence.
Le premier changement des plaquettes de frein avant, protégées des agressions climatiques, à 80 000 kilomètres prouva que la technique du frein in-board était excellente.

Quelques mois plus tard, c’est avec une grande émotion que nous vîmes partir notre attelage entre les mains de son nouveau propriétaire, un certain Olivier, si je me souviens bien. Il avait alors 95 000 kms et il partit terminer sa vie dans les rues polluées de la capitale ; je suis sûr que notre moto regretta alors la tôle ondulée et le sable algériens.
Un autre V-twin allait prendre sa place . Mais ceci est une autre histoire.