Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Essai de la Honda CBF 500 Championne De france Promosport 2013


J’ai lu des essais, dans Moto Journal, qui avaient un goût d’inaccessible. C’étaient ceux des motos de course. L’un d’entre eux m’avait particulièrement marqué, celui de la Honda NSR 500 de Freddie Spencer. Réalisé par Alan Cathcart, journaliste qui avait eu la chance de piloter de multiples motos de course. Ce dernier en était ressorti impressionné au point d’écrire : « "Pour emmener une bécane pareille, Freddie Spencer mérite amplement son surnom d'extraterrestre" ». Avec 145 chevaux pour 120 kilos, on pouvait facilement imaginer le côté explosif de l’engin.

Samedi 19 octobre 2013. Je repense à cet essai hors normes alors que je quitte Pau, à 8 heures. Je me dirige vers les Pyrénées éclairées par le soleil levant alors qu’une barre de nuages noirs domine la plaine. Le contraste est très beau, mais cela m’inquiète un peu.
Car, moi aussi, je vais mettre mes fesses sur la selle d’une moto de course, et j’aimerais éviter un revêtement mouillé.

En attendant, je me régale au guidon de la VTR 250 qui se jette avec allégresse dans les nombreux virages jusqu’à Aucun, charmant petit village des Hautes Pyrénées. En outre, il présente l’énorme avantage de se situer dans un endroit discret, peu fréquenté.

Car, c’est là que j’ai rendez-vous avec Alex Sarrabayrouse, le dernier champion de France Promosport 500 au guidon de sa Honda CBF.

Oui, comme Alan Cathcart, je vais moi aussi essayer une moto de course ! Je sais, le rapport poids/puissance sera un peu moins performant que celui de la Honda de Freddie Spencer mais, vu mon niveau de pilotage, de conduite devrais-je dire, c’est préférable !

Alex arrive. Il sort sa moto de la camionnette. Je la trouve belle dans sa livrée bleue, soulignée par des touches de blanc et de rouge. Le pot d’échappement se dresse vers le ciel.

 



Je remarque l’amortisseur EMC aux multiples réglages. Mais, globalement, elle respire la simplicité, cette moto. Il faut dire que la base est connue, c’est celle de la Honda CBF 500, apparue en 2004, qui n’était qu’une évolution de la première CB 500 de 1993. Elle a fait le bonheur de nombreux motards car  c’était une moto bonne à tout faire. Le coursier en ville, la petite sportive sur les routes départementales ou enfin la routière économique. Elle s’est forgé une réputation de moto increvable, ce que peuvent confirmer les pilotes de la coupe Honda de l’époque ou ceux du Promosport actuel.



L’essai sera bref, non pas que je me dégonfle devant la fine bande de mousse faisant office de selle.




 Mais, même si elle a sa carte grise, il lui manque quelques  accessoires pas vraiment indispensables sur circuit, comme des clignotants, des rétroviseurs, un phare et un feu arrière ou encore une plaque d’immatriculation. Et il serait bon d’éviter une rencontre inopportune avec les agents des forces de l’ordre qui risqueraient de ne pas être séduits par le côté exclusif de la machine.

La batterie est déchargée mais le moteur se réveille après quelques mètres de poussette. Ah ! On l’entend bien, le bicylindre, raison de plus pour éviter de croiser les gendarmes du coin.

La position de conduite est naturelle, avec un guidon légèrement relevé. J’entame la montée du col de Couraduque et, hormis le pot d’échappement très présent, je pourrais me croire au guidon de n’importe quelle moto de série. Bien sûr, il y a ce « tableau de bord » réduit à sa plus simple expression, mais je me sens déjà comme chez moi sur cette championne de France. Les vitesses passent comme dans du beurre, les suspensions réagissent au quart de tour, le moteur répond présent avec douceur.


La moto s’inscrit avec facilité dans les multiples virages menant au sommet. La position droite me permet de conduire en toute décontraction en profitant du magnifique paysage de montagne.

Le bruit est enivrant ; c’est beau, un bicylindre qui respire bien !   

Arrivés au sommet, la moto a droit à une petite séance photos.

 



Alex, puis moi-même, faisons quelques allers-retours, chacun à son rythme et je vous laisse deviner lequel des deux roule le plus vite….




Ce que je note, c’est que, hormis le nombre de décibels au dessus de la norme, cette moto me parait d’une polyvalence totale au point que je fais un test inhabituel pour une moto de circuit, celui de la capacité de chargement.

Et, au final, je trouve qu’elle lui va très bien cette nouvelle tenue de baroudeuse !





Comme Alex l’a mise en vente, il ne me reste plus qu’à faire le chèque et ensuite, je pourrai aller la tester sur les routes marocaines. Seul gros inconvénient, l’absence de béquille. Il faudra juste que je trouve quelqu’un pour m’accompagner et transporter la béquille d’atelier….