Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Honda GB 350. Long comme un jour sans pain...

 

 

Le titre de l’article n’est pas arrivé par hasard. Il s’impose à moi pour exprimer la profonde frustration que je ressens au guidon de cette pourtant très séduisante Honda GB 350 S.

Car quelle idée est passée dans la tête des décideurs du premier constructeur mondial pour affubler cette petite moto d’une démultiplication aussi longue.

Au point de se demander si, pour que cette moto retrouve un semblant de peps, ce n’est pas seulement une dent de moins au pignon de sortie de boîte qu’il lui faudrait mais aussi quelques dents en plus sur la couronne arrière.

 

 

La sortie de Tarbes m’a déjà alerté mais le passage du virage serré dans la cote à la sortie de Séméac révéle le problème. Négocié en 3ième, je me retrouve avec une moto complètement anémique à la remise des gaz. Un véritable poumon!

Dans la ligne droite qui suit, je me retrouve à 110 km/h sur le 5ième et dernier rapport avec un moteur au régime étonnamment bas (sans compte-tours, je me suis fié à mes sensations). Régulièrement, je note que je passe la dernière vitesse à 90 km/h, vitesse élevée surtout sur une moto de 20 chevaux.

Lors de la traversée du village de Laslades, je tente le 50 km/h sur le dernier rapport. A oublier! Aucun à-coup certes mais également aucune puissance... Moi qui aime les bas régimes, je suis profondément frustré.

Tout cela pour dire que je me sens perturbé au guidon du monocylindre japonais. Je m’attendais à rouler à petite vitesse au rythme tranquille du moteur joliment dessiné et superbement mis en valeur sous le petit réservoir. Un peu comme les Royal Enfield Bullet que j’adore voir passer dans le doux pom-pom distillé par leur moteur intemporel. Et voilà qu’une démultiplication complètement inappropriée m’oblige à solliciter les 348 cm3 plus que je ne l’aurais souhaité.

 

 

 

 

 

 

Bref, je ressens un décalage entre ce que suggère cette moto à la ligne classique et à la simplicité affirmée avec ses modestes 21 chevaux et la conduite un brin dynamique qu’il me faut adopter. En effet, la GB 350 montre de réelles dispositions pour un pilotage soutenu avec une partie cycle acceptant des mises sur l’angle volontaires. Le châssis est très sain et l’on peut rouler à un très bon rythme dans les parties sinueuses. Le freinage répond présent, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, la fourche montre de belles qualités d’amortissement, seuls les amortisseurs sont parfois un peu fermes sur les gros chocs. La moto a l’apparence d’une ancienne mais son comportement routier est très moderne.

Au fil des kilomètres, j’adapte ma conduite en évitant les trop bas régimes. Et ce monocylindre montre de réelles dispositions quand on le sollicite. Honda n’a semble-t-il pas voulu proposer une motorisation trop "vintage", comme peut l’être celle des Bullet. Un simple monocylindre à air certes, mais avec un comportement "moderne", une absence totale de vibrations, des montées en régime assez vives, bien que largement castrées par cette démultiplication vraiment trop longue.

Je m’y sens bien installé, avec un guidon plutôt large. Le tableau de bord est agréable au regard mais je regrette l’absence d’un compte-tours. La selle très esthétique ne peut révéler de manque de moelleux sur un parcours si réduit.

 

 

 

 

 

 

La moto est très bien finie et j’aime particulièrement l’esthétique du moteur. Il se dégage de l’ensemble une réelle qualité de fabrication malgré un prix très compétitif.

La sonorité du pot est très sympathique.

Au final, il n’y a pas grand chose à reprocher à cette moto. Quel dommage de l’avoir affublé d’une telle démultiplication! Cela m’a empêché de profiter pleinement du moteur. Il est vrai que ce n’est pas le style de la maison de solliciter une mécanique, d’autant plus un monocylindre de 348 cm3... 

En rendant la moto, j’ai le sentiment d’être passé à coté de quelque chose, de n’avoir pas su apprécier les qualités de la moto par la faute d’une petite pièce métallique et de ses trop nombreuses dents.

Ma conclusion en rendant les clefs à Sébastien est la suivante: "Si tu veux donner envie aux clients potentiels de l’acheter, change le pignon".

Ce sera le mot de la fin.

PS: mon point de vue peut sembler négatif mais il n’y a aucun problème de conception dans cette moto. Pour un coût dérisoire (prix d’un pignon et d’une couronne), il est facile de se concocter une machine qui, j’en suis sûr, pourra alors pleinement montrer les qualités de son monocylindre au charme indéniable.

 

 

 

 

 

 

Moteur    
Energie Essence  
Cycle (ess) 4-temps  
Type monocylindre  
Cylindrée 348cm3  
Alésage x Course 70 x 90,5 mm  
Rapport volumétrique 9,5 à 1  
Refroidissement par air  
Distribution 1 ACT, 2 soup./cyl.  
Alimentation injection électronique  
Démarrage électrique  
Puissance 21 ch (15,44 kW) à 5 500 tr/min  
Couple 29 daN.m à 3 000 tr/min  
Boîte Boîte manuelle, 6 rapports  
Embrayage à câble, multidisque  
Transmission par chaîne  
Partie-cycle    
Cadre En acier, simple berceau tubulaire  
Suspension Avant fourche télescopique conventionnelle  
Suspension Avant (diamètre) 41 mm  
Suspension Avant (débattement) 106 mm  
Réglage susp. Avant Aucun  
Suspension Arrière 2 amortisseurs  
Suspension Arrière (débattement) 106 mm  
Frein Avant 1 disque Ø : 310 mm  
Etrier(s) Avant 2 pistons  
Frein Arrière 1 disque Ø : 240 mm  
Etrier(s) Arrière 1 piston(s)  
Pneus tubeless  
Pneu Avant 110/90x19  
Pneu Arrière 150/70x17  
Réservoir 15 litres  
Dimensions    
Empattement 1440 mm  
Hauteur de selle 800 mm  
Garde au sol 168 mm  
Poids tous pleins 178 Kg  
Garantie    
Garantie 2 ans  
Assistances et équipements    
Freinage ABS De série  
     

 Prix4 599 euros