Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Suzuki V-Strom 800 SE

 

 

 

Il y a 8 mois, je faisais un rapide essai de la nouvelle Suzuki 800 V-Strom nouvellement arrivée sur le marché, quasiment en même temps que sa rivale désignée, la Transalp 750.

J'avais été séduit par cette moto très homogène à laquelle j'avais juste reproché la hauteur de selle trop élevée et le poids assez conséquent.

La sortie récente d'une seconde version moins axée tout-terrain avait donc retenu toute mon attention et j'avais lu avec intérêt les essais de la presse spécialisée, unanime pour reconnaître les qualités de la machine. J'étais malgré tout resté un peu frustré car je n'avais pas trouvé grand chose, voire rien sur les effets des débattements de suspensions en forte baisse en ce qui concerne le confort. A priori, les journalistes ne s'étaient polarisés que sur les qualités routières.

En qualité d'utilisateur quasi exclusif des routes "secondaires", je suis très souvent confronté à leurs revêtements douteux et les qualités d'amortissement des suspensions me paraissent essentielles sur une moto. Je me posais donc quelques questions après avoir constaté un débattement de 150 mm seulement, très loin des 220 mm de sa soeur.

Ce mardi 23 janvier, après avoir rendu la Transalp 750 prêtée par mon concessionnaire ce week-end, je fais une halte à la concession Yam 65 dont le propriétaire a récemment changé. L'occasion de voir que le magasin a une autre allure. Les locaux n'ont pas changé mais l'ambiance oui. C'est plus aéré, plus chaleureux et il y a beaucoup plus de motos exposées. Bref, cela donne envie de s'y attarder, d'autant que la version SE est là. Un modèle à l'intérieur et un dehors, prêt à être essayé.

Je donne donc suite à la proposition de Thomas de venir faire un tour sur cette moto.

Le moteur chauffe pendant que j'enfile mon casque. Une fois installé, je note immédiatement une hauteur de selle enfin raisonnable. J'adore les trails (depuis plus de 30 ans...) mais j'aime aussi être maître de la situation dans les manoeuvres au pas, les demi-tours et certaines motos dépassent le seuil au delà duquel je me retrouve en difficulté (Yamaha Ténéré 700, Ducati Désert X, Husqvarna Norden 901, Suzuki V-Strom 800 DE).

J'enclenche la première, l'embrayage se révèle très doux. La position de conduite est légèrement différente comparée à la DE, avec un guidon plus étroit, un peu plus bas. J'ai lu que les repose-pieds ont été un peu relevés et reculés et, au final, la position de conduite est un peu moins "ouverte". Mais elle est agréable et plutôt naturelle. Je monte les rapports, le sélecteur est doux et précis. La sonorité du moteur est discrète, moins présente que sur la Transalp que j'ai quittée il y a quelques heures. Je sors de Juillan en 6ième. A 5000 tours/minute, le compteur très lisible indique 112 km/h (132 km/h à 6000 tours/minute). Sur la rivale Honda, la vitesse est de 139 km/h et 166 km/h  aux mêmes régimes! Sacrée différence. Pour autant, la moto ne donne pas l'impression de tirer court avec ce bruit feutré qui s'échappe du pot. A cette vitesse, le pare-brise moins minimaliste que celui de la DE offre une protection convenable.

Clignotant à gauche, la moto s'engage avec une grande facilité dans le rond-point. La roue de 19 pouces offre moins d'inertie que la 21 pouces de sa soeur.

La route se fait sinueuse pour mon plus grand plaisir. Que serait la moto sans les virages? Un morne ennui, c'est certain. A cet instant, je n'en éprouve aucun car je me sens en phase avec cette Suzuki. Le nouveau bicylindre est une vraie réussite. Il a une rondeur indéniable. Et il faut voir dans ce mot un compliment appuyé de ma part. Car je me régale de sa disponibilité dès les plus bas régimes, de sa discrétion sonore, de son couple solide mais sans une once de brutalité. Je ne suis pas un adepte du shifter mais celui installé sur la moto est d'une grande efficacité sans aucune violence.

 

Nul besoin de monter haut dans les tours pour rouler à un bon rythme sur cette route qui offre bien des possibilités de prendre de l'angle. Et cela tombe bien car la moto aime cela. Cela se fait naturellement, sans qu'il me soit nécessaire de me concentrer plus que cela. J'aime les motos qui se font oublier et cette V-Strom en fait partie; a son guidon, je me surprends à en rajouter un peu dans les inclinaisons. Elle a un coté joyeux, cette moto.

De temps en temps, le revêtement de fait un peu plus fripé et la réduction des débattements se fait sentir. Cela reste toutefois convenable. Seul un essai plus long me permettrait d'avoir une idée plus précise sur les conséquences générées par 70 mm de débattements en moins. Ce deuxième modèle de la gamme V-Strom 800 abandonne la polyvalence de la DE avec ses jantes à bâtons, sa garde au sol réduite ( 185 mm soit l'équivalent de celle de ma CB 500 X), l'absence de toute protection sous le moteur. Elle va pouvoir convenir à la grande majorité des possesseurs de trails qui ne mettent jamais les roues en tout-terrain, ni même en tout chemin d'ailleurs.

 

Je poursuis mon petit essai en m'attaquant à la cote de Loucrup au revêtement lisse.La moto est dans son élément et il est aisé d'alterner les virages à droite et à gauche. Elle incite d'ailleurs plus à une conduite enlevée en étant moins sujette à la petite inertie présente sur la DE. Nul doute que l'on doit pouvoir enquiller les kilomètres sur routes sinueuses sans fatigue particulière tant elle montre une extrême facilité à prendre de l'angle. Le freinage puissant et progressif participe au climat de confiance ressenti derrière le guidon d'autant que la pédale de frein très accessible (cela change de celle de la Ténéré 700...) complète efficacement le double disque avant permettant, si besoin est, de garder la corde dans un virage se resserrant.

 

 

 

Je termine ma petite balade en grimpant jusqu'au village d'Astugue. Le demi-tour en pente se fait de manière bien moins tendue qu'avec la DE, le résultat combiné d'une selle plus basse et d'un poids réduit de 7 kilos et moins haut perché. 

 

Sur le chemin du retour, je me régale toujours autant de ce moteur si bien rempli, facilement dosable, vibrant peu et qui a la bonne idée de se révéler discret. Le pot d'échappement n'est peut-être pas esthétique (c'est le moins qu'on puisse dire...) mais il joue bien son rôle dans la sonorité feutré du bicylindre. Ce dernier s'approche de la motorisation idéale telle que je la conçois.

Je ramène la moto avec le sourire aux lèvres. Cette Suzuki fait partie des motos "évidentes", je veux dire par là celles sur lesquelles je me sens immédiatement à l'aise, celles qui concilient facilité ET plaisir du pilotage sur route, celles qui donnent envie de prendre la route, de rouler loin et longtemps. Pendant ce court essai, les Pyrénées au loin semblaient me dire: "Viens nous voir avec ta moto, nous avons une multitude de routes à t'offrir"; et il est vrai que l'envie de prolonger ce moment était très forte, ne serait-ce que pour pouvoir juger dans la durée du confort de la selle, de la protection du pare-brise, de l'efficacité des suspensions quand la route se fait moins prévenante, de la consommation.

Il n'empêche, cette petite heure fut suffisante pour juger cette Suzuki V-Strom 800 SE diablement réussie. Un seul regret, c'est que le constructeur d' Hamamatsu n'ait pas trouvé un designer un peu plus inspiré!

 

 Prix:  10 499 euros

 

Caractéristiques techniques:

 

Moteur

 

Type : Bicylindre parallèle 4 temps / Refroidissement liquide


Distribution : Double ACT, 8 soupapes


Cylindrée : 776 cm³


Alésage x Course : 84 x 70 mm


Rapport Volumétrique : 12.8 : 1


Puissance annoncée : 84 ch à 8 500 tr/min


Couple Annoncé : 78 Nm à 6 800 tr/min


Alimentation : Injection électronique


Démarreur : Électrique


Consommation : 4,4 l/100km


Émission CO2 : 104 g/km

 

 

Transmission

 

 

Boite : 6 rapports


Embrayage : Multidisque

 

 

Partie cycle

 

 

Cadre : Acier


Angle de chasse : 26°


Chasse : 124 mm


Empattement : 1 515 mm


Suspension avant : Fourche inversée Hitachi Astemo Showa SFF-BP, réglable en précharge Débattement 150 mm


Suspension arrière : Monoamortisseur Hitachi Astemo Showa, réglable en précharge et en détente Débattement 150 mm


Jante : À 7 bâtons, en aluminium


Frein avant : Double disque Nissin 310 mm, 4 pistons à montage radial, ABS ajustable sur deux niveaux


Frein arrière : Disque Nissin 260 mm, 1 piston, ABS ajustable sur deux niveaux


Pneu avant : 110/80R19M/C 59V tubeless


Pneu arrière : 150/70R17M/C 69V tubeless

 

 

Dimensions, poids, capacités

 

 

 

L x l x H : 2 255 x 905 x 1 355 mm


Hauteur de selle : 825 mm


Garde au sol : 185 mm


Essence : 20 l


Huile : 3,9 l


Poids : 223 kg tous pleins faits