Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Suzuki V-Strom 650 XT

Cela faisait longtemps que j'avais envie d'essayer cette moto. Un trail de moyenne cylindrée avec un V-twin et une bonne réputation de fiabilité ne pouvait que m'attirer.

Je passe donc chez le concessionnaire Suzuki de Pau voir cette V-Strom qui vient d'être remaniée. C'est le modèle XT qui est à l'essai. Cinq cents euros plus cher que la version de base, il offre en plus des jantes rayonnées, un sabot de protection et des pare-mains. 

Je m'installe au guidon  un peu plus étroit que celui de ma Transalp. Cela me gêne ... l'espace d'un instant. Cinq cents mètres plus loin, je n'y pense plus. Je monte les rapports, la boîte est idéale, douce et précise, aussi bonne que celle de ma Transalp. C'est un point essentiel pour moi. Le moteur est souple avec un bruit discret et agréable à mes oreilles.

Premier rond-point, la Suzuki est à peine moins vive que ma moto.

J'accélère en me limitant naturellement à 4-5000 tours/minute sur les rapports. Je sens que ce V-twin va me plaire.

 Une ligne droite jusqu'à la côte de Morlaàs me permet de me stabiliser à 5000 tours/minute à 110 en 6ième. Il y a un indicateur du rapport engagé au tableau de bord; je me souviens que ce constructeur avait été le précurseur de cet équipement il y a ...très longtemps, lors de  la sortie de la très réussie 750 GS en 1976.

 

 A l’époque, je roulais en Peugeot 102 MS, mon premier deux roues à moteur.

Le régime moteur correspond grosso modo à celui de ma Transalp. J’aurais pensé qu’il tournerait moins vite avec une sixième vitesse et un peu plus de cylindrée, mais il est vrai que la zone rouge est située bien plus haut à 10 000 tours/minute au lieu de 8800 tours/minute pour la Honda.

Juste après la courbe débutant la montée, il y a un espace pour doubler la voiture devant moi ; je reste volontairement sur le dernier rapport et la moto avale la voiture sans coup férir. Bien !

Je commence à bien l’aimer, ce moteur. Il a une belle rondeur et on sent malgré tout le V-twin vivre sous le réservoir. Il ressemble à celui du Transalp dans son comportement.

 Autant dire que je me sens chez moi, avec une partie-cycle qui, elle aussi, recueille mon assentiment. Elle est facile à placer en courbe.

 Je réalise que je conduis cette moto avec quasiment autant de naturel qu’avec ma Transalp, ce qui représente un sacré compliment pour moi ! C’est exactement ça, je me sens comme à la maison.

J’enchaîne les successions de virages de plus en plus nombreuses avec plaisir, tant la moto est évidente. 

 Les freins répondent présents sans être violents.

 Cette Suzuki est un bel ensemble homogène. La première V-Strom est arrivée sur la marché en 2003 et elle a subi depuis des évolutions tout en gardant la même base, notamment ce V-twin. Cela se ressent, on a une moto aboutie, avec un équilibre entre toutes les éléments qui la composent.

 Le tableau de bord a gardé une aiguille pour le compte-tours, ce qui n’est pas pour me déplaire.

 Je bifurque à droite pour tester la moto sur des routes plus défoncées. Première cassure, ça réagit fermement au niveau de la fourche avant ; je continue et cela se confirme, on est loin de la souplesse de ma Transalp ou d’une Africa Twin de la nouvelle génération. Dommage, je pensais que les débattements étaient plus importants mais, à priori non. Il faudra que je vérifie sur la fiche technique à mon retour.

On est loin des réactions trop vives qui m’avaient tant déplu sur la Yamaha Tracer 700 et d’ailleurs la moto ne se désunit pas comme cette dernière mais il y a ce ressenti d’une certaine fermeté qui se rapproche de celle d’une NCX 750. Je m’attendais à quelque chose de plus moelleux en voyant cette moto plutôt haute (hauteur de selle équivalente à celle de ma Transalp) et équipée d’une roue de 19 pouces à l’avant. C’est le petit hiatus dans ce bel ensemble.

La position de conduite est idéale pour moi avec des jambes bien dépliées et un guidon haut, le pare-brise protège plutôt bien.

C’est un signe pour moi, elle me donne envie de prendre la route et je me verrais bien passer une journée complète à son guidon pour me faire une opinion plus précise.

De retour, je m’autorise un 7000 tours/minute en 5ième pour un dépassement rapide ; le moteur est bien rempli et les vingt chevaux de plus que ma Transalp doivent être agréables au quotidien. Je teste la souplesse dans des virages serrés que j’aborde en 4ième, la moto reprend bien à 2000 tours/minute, en douceur mais aussi avec un certain entrain. Ce V-twin est vraiment très agréable et il doit se faire oublier au quotidien quand on a envie de lâcher prise et de laisser faire la moto parce que l’on est fatigué par exemple. Il est dans la lignée du V-twin Honda.

Je ramène la moto au concessionnaire. Je n’ai pas besoin de me forcer pour lui dire tout le bien que je pense de cette moto avec juste le petit bémol concernant les suspensions.

Je viens de vérifier les débattements des suspensions ; ils confirment mes impressions avec 150 mm à l’avant (comme sur la NCX 750) et un peu plus à l’arrière (169 mm).

Un peu plus d’une demi-heure d’essai, c’est court, quoique chez nous, c’est tout de suite avec des routes à moto qui tournent dans tous les sens et permettent de se faire une idée rapide des qualités de la moto. Mais, cela est suffisant pour savoir si je suis en phase avec la moto essayée. Et ce fut le cas avec cette V-Strom d’une très grande homogénéité.

J’ai passé un excellent moment en sa compagnie.