L'esprit léger, je profite de la vue sur les Pyrénées, magnifiques sous le soleil levant.
A Tarbes, je décide d'emprunter la route de Goudon. Peu de circulation, des dénivelés, beaucoup de virages, rien de tel pour me mettre en appétit. Et ma recherche des axes routiers peu fréquentés va se poursuivre.
J'arrive quelques heures plus tard aux environs de Carcassonne, je sens que je me trompe dans la direction choisie mais il y a comme une petite voix dans ma tête qui me pousse à poursuivre mon chemin malgré tout. Et elle a raison. La route se fait étroite, un peu piégeuse parfois, et je sais que j'aime ça, les surprises qui m'obligent à me concentrer. C'est ce que je fais en passant à Lastours et en mettant du rythme dans mon pilotage. Mon voyage a alors vraiment commencé.
Puis je rejoins la D 612 entre Mazamet et Clermont l'Hérault. La fraicheur matinale s'en est allée depuis longtemps. Mes arrêts sont brefs: quelques photos, deux-trois dattes avalées, une gorgée d'eau. Quand je roule seul et que je me sens bien, je n'ai pas envie d'interrompre le charme.
J'ai en outre rendez-vous avec André, propriétaire de la même moto que moi et il m'a fait savoir qu'il aimerait tester mon amortisseur Fournalès. Nous nous retrouvons peu avant la fin de journée et échangeons nos montures pour une trentaine de kilomètres. Il possède un modèle 2022 et j'apprécie très vite sa fourche inversée en progrès par rapport à la mienne et le double-disque avant plus incisif mais pas violent pour autant. Je trouve même à son moteur un caractère plus onctueux dans les bas régimes. Mais, je vois André bifurquer. La route que nous empruntons est défoncée et rien de tel pour se faire une idée précise de la qualité des suspensions.
Et je réalise tout de suite que l'amortisseur d'origine est mauvais en détente; il n'y a aucun frein et je suis balloté au gré des bosses alors que ma Honda, devant, semble imperturbable. Dans les virages accidentés, je perds en sérénité avec cet amortisseur qui rebondit en induisant des trajectoires plus aléatoires.
Nous arrivons à Pignan, dans la banlieue de Montpellier et c'est le moment d'échanger nos impressions respectives. "Bluffant et hallucinant" sont les deux termes que je retiens d'André. C'est toujours intéressant d'avoir un point de vue extérieur sur un produit que l'on finit par connaître sur le bout des doigts au point d'en perdre parfois son objectivité. Mon ami ne fait que confirmer ce que je ressens , à savoir un mélange de confort et de rigueur très agréable et sécurisant. Il faut noter que mon Fournalès a déjà 60 000 kilomètres et il fonctionne à la perfection. Il ne fait que confirmer les impressions que j'avais eues avec mes Transalp 600 équipées d'un amortisseur de la marque. Je me dis que, avec la fourche du modèle 2022, cela doit donner un duo très efficace.