Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Balade en famille autour de la mer noire (version en direct par Marie)

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Vendredi 3 mai 2013: le départ est imminent....

 

 

J-3

 

 

 

 

J-1: L'itinéraire prévisionnel  pourrait se voir modifié. Nous avons conscience que c'est Manon, du haut de ses cinq ans, qui dictera le rythme du voyage.

C'est un voyage avec un peu plus d'incertitude que d'habitude qui s'annonce, mais l'envie de partir est bien là!

Vivement le départ!

 


 

Mercredi 8 mai 2013

 

Demain, c'est le départ.

Dedette, Manon et moi retrouverons Christian et JR qui sont arrivés à Cannes cet AM et qui feront l'étape Cannes-Padova demain.

La nuit est courte, hantée par l'obsession de ne rien oublier, les dossiers du bureau, les inquiétudes par rapport à Manon, qui va être seule dans le panier du side-car, exposée au bruit, au chaud, au froid, aux risques de la route...

Vivement le départ et que nous nous posions sur le plancher des vaches...quoi qu'il n'y ait sans doute pas beaucoup de vaches à Venise !

Marie-France 

 P.S petite précision, pour contacter un membre de la troupe, écrire à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. (Christian n'étant pas très assidu dans la lecture de ses mails en ce moment...)

 

 

 


 

Jeudi 9 mai

 

Manon, qui monte pour la première fois dans un avion, est ravie. Même pas peur ! Voir les nuages comme des moutons tout blanc, en dessous de nous, c'est magique...

Venise vue d'avion, ce n'est pas mal non plus...Arrivées à l'aéroport Marco Polo, nous attendons un bus qui doit nous amener à Padova.

Le bus fait un crochet par la ville de Venise, puis à l'approche de Padova, 40 kms plus loin, il faut se faire indiquer l'arrêt le plus proche de l’hôtel...heureusement, 3 italiens se mettent en quatre pour nous aider : lire le plan, téléphoner à l’hôtel, solliciter le chauffeur du bus...adorables ces Italiens !

JR et Christian nous rejoignent un peu plus tard, un peu plus fatigués que nous...

Christian a du adapter la conduite du side, chargé comme un mulet, à la circulation des autoroutes italiennes. De plus, il semble que l'amortisseur du side soit très fatigué... à surveiller...

 

 

 


Vendredi 10 mai 

 

 On récupère ma VTR, qui a fait le voyage dans un camion, bien fixée sur un socle et emballée comme un cadeau de Noël. 

Elle se reposera encore jusqu'à demain... 

 

Venise n'est pas loin, mais la perspective de devoir faire l'aller et retour en bus nous fait préférer une petite ballade dans Padova ...

Cette journée n'est quand même pas dépourvue de sensations fortes...les bus de ville de Padova, c'est déjà l'aventure ! Mieux vaut bien se tenir... 

 

Padova



Samedi 11 mai 

 C'est le jour du bateau Venise-Igoumenitsa ; premiers tours de roue pour moi, premiers moments de voyage dans le panier pour Manon. Dedette aussi a pris place dans le panier.

Le système de radio met du temps à se mettre en marche mais une fois en route, c'est pas mal du tout...

Quelques ratés au niveau du péage de l'autoroute mais nous arrivons largement à temps pour le bateau.

En attendant que le bateau arrive, puis soit déchargé de son contenu et de ses passagers, nous faisons connaissance avec quelques uns des motards ; notamment deux allemandes qui rêvent de partir en Mongolie mais ne trouvent personne pour les accompagner...l'idée n'est pas pour déplaire à Christian...

A bord, on fait connaissance avec une famille du Mans qui est partie en camping-car pour 4 mois ; on va peut-être se recroiser en Turquie...

Venise 

On profite aussi d'un moment musical avec une cornemuse et deux tambourins qui font danser et chanter un groupe de jeunes grecs...ces voix aiguës me donnent des frissons...



Dimanche 12 mai

 Un peu plus de 24 heures de traversée et vient le moment de débarquer...

On sait que le bateau ne fait qu'une escale à Igoumenitsa et continue jusqu'à Patra, et qu'il ne faut pas traîner...

Oui mais voilà, aucune information ni explication préalable, et la désorganisation semble totale...tant bien que mal, tout le monde finit par sortir, non sans quelques suées et coup de gueule !!!

Manon et Dedette sont sorties du bateau à pied, évitant ainsi la cohue, la chaleur et les gaz d'échappement des cales...

 

La VTR et moi sommes les premières à sortir après les camions et les voitures, pas peu fières...Christian ferme la marche avec le side, attendu avec impatience par Manon ! 

On dit au-revoir aux camping-cariste, et nous faisons nos premiers tours de roues sur la terre grecque...


 

Mardi 14 mai


Nous voici aux Météores, sortes de pitons rocheux sortis de terre, et abritant en leurs sommets des monastères, autrefois accessibles seulement par l'escalade.


Quelques uns sont visitables, à condition, pour les dames, de se déguiser en mettant une sorte de jupe, histoire que l'on sache bien qui est homme et qui est femme (?) ; c'est vrai qu'en ces temps troublés, on a besoin de repères...


L e panorama est superbe vu du monastère...

Météores

Autre vue des Météores...

Météores vues par Manon 

15 et 16 mai


Nous quittons les météores, en mettant le cap sur la Turquie, avec une petite appréhension par rapport à Manon, parce que les étapes qui vont suivre vont être longues, et peut-être pas très agréable (beaucoup d'autoroute en perspective).


Et bien il n'y avait pas de quoi appréhender !

Manon s’approprie bien le side-car, s'autonomise, est de très bonne humeur et ne semble pas trouver le temps trop long ; pour preuve, elle nous chante dans les oreilles !


Petite précision, nous avons une radio qui fonctionne à trois, Christian, Manon et moi, qui nous a semblé indispensable pour qu'elle ne se sente pas seule et puisse exprimer ses besoins.


Nous avons accroché cette radio aux casques de moto, et pour Manon, à un casque antibruit (elle n'a pas de casque de moto, son siège est retenu par une ceinture et comporte lui-même un harnais)

L'intérieur du panier est assez bruyant, quoique Christian l'ait bien amélioré, aidé par quelques copains...merci Richard, Bruno...


Le souci, c'est que Manon ne peut pas mettre les lunettes de soleil une fois le casque sur la tête...un pare-soleil sur le pare-brise compense.


Finalement, elle s'est vite affranchie du casque,qui lui fait un peu mal derrière les oreilles à la longue, nous dit qu'elle se protège du bruit grâce à son foulard de Venise, et ne se sert du système de radio que pour chanter au micro !

Bref, c'est un gros soulagement de voir que pour elle, la vie est belle ! pour les autres, ça va aussi du reste ! 

 


 

16 mai

 

Aïe ! Christian va souffrir sur les routes turques  avec le side-car ! Les routes sont moins lisses que celles qu'on a empruntées jusqu'ici...il paraîtrait qu'elles auraient des déformations longitudinales, qui feraient dévier le side...ça plus l'amortisseur fatigué, ça n'a pas l'air facile à conduire ; Manon, bien calée dans son siège, ne semble pas ressentir la différence...


Étape à KESAN, où Christian mange sa première Chorba (soupe de lentilles rouges). A la fin du repas, on nous propose le nettoyage des mains à l'eau de Cologne...nous sommes bien en Turquie !


Au petit dej, le matin, en plus du beurre et de la confiture, il y a fromage, concombre, tomate, olives et œufs durs...de quoi tenir quelques heures !! Il y a aussi le thé turc, noir, très bon, qui se laisse boire à toute heure.

Dans la cour de l'hôtel, motos et side-car, pourtant poussiéreux, sont très admirés ; un monsieur sur une charrette tirée par un cheval vient chercher du matériel...que de nouveautés pour Manon !

 


 

17 mai

En route vers le détroit des Dardanelles !


Nous faisons une pause à Bolayir, charmant petit village aux maisons blanches.

A la sortie du village, pour monter sur la butte, nous empruntons une petit chemin bordé de cyprès, et de là, nous apercevons, à gauche, la mer de Marmara , la partie asiatique de la Turquie et le début du détroit des Dardanelles, à droite, la mer Égée...c'est ici qu'ont eu lieu les fameuses batailles des Dardanelles qui ont fait tant de morts, en 1915, qui n'ont fait l'objet que de quelques lignes dans mon livre d'histoire...à l'époque, comme il s'agissait de la guerre contre les Allemands, je situait les Dardanelles à peu prés en Alsace !!!


Arrivés à Gélibolu, point de passage en bac, vers la partie asiatique de la Turquie, ce n'est pas le port typique et tranquille que j'espérais, mais plutôt une ville bruyante et moderne, où ne subsistent que de rares vestiges de l'architecture d'autrefois, dont le bâtiment abritant des bains turcs, à l'abandon.


Le confort de l'hôtel laisse plutôt à désirer, et c'est sans regret que nous le quittons.. 

 

  


18 mai

Le bac nous amène de Gelibolu à Lâpseki. Le temps de prendre un thé à bord et nous sommes arrivés.


Une fois sur les motos, nous longeons pendant un moment le détroit des Dardanelles, à notre droite cette fois, et la péninsule de Gelibolu au loin. Très agréable point de vue.


Au bout du détroit, nous retrouvons la mer Égée...

Détroit des Dardanelles

voir la carte pour ceux qui sont perdus !

 

 Tiens, le cheval de Troie ! Le site de l'ancienne ville de Troie n'est qu'à quelques kilomètres, et une réplique du fameux cheval trône au bord de la route...ça m'aurait plût d'aller voir ce qu'il en reste, mais bon, on ne peut pas tout faire...et puis je crois que je suis la seule intéressée...

Dans un restaurant, une photo rappelant les batailles des Dardanelles

 

La route longe la côte en longues courbes sinueuses, je me régale...

Hélas, nous arrivons à une partie de côte très bétonnée, des traversées de villes interminables, le tout sous un soleil ardent (une pensée pour les Pyrénéens qui se gèlent et se mouillent...)

Pour faire patienter Manon, c'est pratique les feux avec le compte à rebours qui s'affiche : 5, 4, 3, 2, 1 et feu patate !!! mais déjà, à 2 secondes du feu vert, les moteurs vrombissent et s'impatientent, à 0, ça klaxonne !!!

  


 

 19-21 mai

Les images remplacent les mots...les esprits (et les corps), se reposent à Ayvalik, ancien village grec sur la côte Égéenne...

Ayvalik

Les habitants grecs de cette ville ont été évacués en 1923, lors d'un échange avec les turcs de Crète.
La vieille ville, dont la moitié des maisons sont en ruines, a beaucoup de charme.
Notre hôte, Nedim (ci-dessous à gauche), est adorable. Sa maison est décorée de multiples papillons, et lui-même a beaucoup de gout, puisqu'il aime la clarinette...
Il me fait écouter quelques airs traditionnels, où la clarinette est très présente. 
 
 
 
 
 

 
 
Petit saut de puce à Pergame, sous un soleil brûlant...
 
Pergame 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
22 mai
 
Nous voici pour quelques jours à Selçuk au pays des cigognes
 
 
 
 
 Vendredi 24 mai 2013

 

Nous voilà depuis 3 jours à Selçuk, à 50 kms au-dessous d'Izmir, et sans doute pour au moins 3 jours encore...

Nous attendons que nous soit livré un amortisseur pour le side, que l'on a commandé en France ;

Du coup, on reprend des forces, on fait la lessive, Christian bricole la radio sur son casque, qui ne marche pas très bien, Manon peut faire des siestes et des grasses matinées ; et puis surtout, visite d’Éphèse, qui est à quelques kms, de l'église Saint-Jean de Selçuk où il a été enterré, du jardin de la mosquée, dans un ancien caravansérail, de l’Artémision, de l'Aqueduc romain, des boutiques, et de la campagne environnante...

EgliseSaint-Jean 

 

Apéro le soir sur la terrasse de l'hôtel, avec vue sur la campagne, en mangeant les pignons de pins trouvés sur le site de l'église Saint-jean... 
 
 
4 photos prises par Manon:
 
Eglise Saint-Jean 
 
 
 Photo de rue de Selçuk
 
 
 
calèche promenant les touristes, du côté de la grotte des sept dormants, Selçuk 
 
 
 ballade dans la campagne
 
 
 Dedette, JR et Christian nous ont ramené quelques images d’Éphèse
 
 le théâtre 
 
la bibliothèque de Celsus 
 
 
 ils ont même eu droit à un spectacle sur l'époque antique...en anglais (sic!)
 
Le repos...
 
 
 Dimanche 26 mai

 

La nécessité de remplacer l'amortisseur nous oblige à rester pour l'instant à Selçuk, en attendant qu'il soit livré. Christian a pensé qu'il valait mieux pour la livraison avoir une adresse d'hôtel que de camping, donc nous voilà pensionnaire d'un petit hôtel d'une dizaine de chambre, tout prés de la mosquée Isabey Camii.

 partie de carte à l'hôtel                                                                                    

Cette halte forcée n'est pas pour me déplaire, ça laisse le temps de découvrir petit à petit la vie de cette petite bourgade, de trouver des itinéraires différents pour aller au restaurant, de commencer à connaître les commerçants du coin, de tester les quelques mots de turcs qu'on connaît.

 

Frustrée de ne pas savoir ce qu'il y a sur la carte, vu que les serveurs se contente de débiter à toute vitesse les noms des 3 ou 4 plats que sont censés préférer les touristes, j'ai ouvert mon petit guide de conversation en turc...

 

En entrée, des soupes, de poulet, de lentilles ou plus rarement de légumes, des salades de tomates ou des mezze tels que feuilles de vignes ou poivrons ou tomates farcies ; après, des brochettes, lamelles ou boulettes de viande accompagnées de boulgour, ou riz, ou frites ; en dessert, melon vert ou pastèque ; et pour finir, bien sur, un tchaï...

 

Munie de mon guide, je suis également partie à la recherche d'un salon de coiffure pour dame...et bien c'est beaucoup plus difficile à trouver qu'un salon de coiffure pour homme ! La proportion semble être à Selçuk de 2 pour 6 ! Après le brushing, bavardage et tchaï obligatoire...

 

Tout au long de la journée, depuis la terrasse de l'hôtel, outre les vols de cigogne, nous voyons défiler les cortèges de bus déversant leurs flots de touristes, qui s'en vont visiter la mosquée et ses jardins, et acheter vite-vite quelques souvenirs, avant de s'en aller sous d'autres cieux.

Nous voyons aussi depuis la terrasse la seule colonne encore debout du temple d'Artémis (il y en avait 127 à l'origine; certaines ont fait le chemin jusqu'à la mosquée Isabey Camii)

 

 A quelques pas de l'hôtel, des anciens bains turcs abandonnés, sortes de dômes en briques et en terre.

 

 

Côté budget, nous ne dépensons presque plus rien côté essence, et ce n'est pas rien vue que le litre d'essence est à 4,64 lires turques, soit 2,03 euros....de l'autre, l'hôtel est bien sur plus cher que le camping, et c'est quand même un endroit très touristique...

Un changement notable par rapport à 2005 : nous ne sommes encore pas allés dans un café internet : nous avons notre ordi, et jusque là, tous les hôtels où nous sommes allés ont une connexion internet wifi ; donc, plus besoin de s'enfermer dans ces endroits enfumés !

  

 parcours sportif turc

 

 
 29 mai


Dedette et JR sont repartis hier vers la France, après une étape dimanche à Pamukkale...

Ambiance tristounette...la prochaine fois, il faudrait qu'ils fassent plutôt la fin du voyage avec nous, ça serait moins dur...

C'est d'autant plus dur qu'on est dans l'inaction, coincés à Selçuk...bon, c'est sûr, il y a pire, comme endroit, mais pour un roule-toujours comme Christian, une semaine entière au même endroit, c'est inconcevable ! et puis c'est pas fini !!!

Dedette et JR, si vous croisez Monsieur Chronopost, dites-lui de ne pas trop traîner...


Apprenant que l'amortisseur n'était finalement parti de l'usine qu'hier (!), qu'il n'arriverait que, au mieux, dans 3 jours, et qu'on pouvait s'éloigner de l'hôtel sans craindre de rater Monsieur Chronopost, nous avions décidé d'aller aujourd'hui à la plage.

C'était sans compter le vent de sud qui s'est levé aujourd'hui, chaud et soulevant la poussière.

En plus, Manon est patraque...mieux vaut rester au frais, mais l'inaction commence à peser...

J'en profite pour mettre quelques photos de plus sur le site, dans les pages précédentes...



La rue de l'hôtel

 

31 mai

L'amortisseur est à Istamboul depuis avant hier soir, et on attend de savoir combien on va devoir payer de taxes pour le dédouaner et qu'il puisse finir d'arriver jusqu'à nous.

Quant à nous, le vent étant tombé, et la brume s'étend dissipée, on va peut-être pouvoir aller à la plage !

Hier, l'atmosphère était un peu irréelle, avec une brume épaisse sur les collines autour de Selçuk, et un soleil voilé ;


Manon se trouve bien dans cet hôtel, et elle aimerait bien y rester...elle est un peu moins « roule toujours » que son papa...

Mais je pense qu'une fois qu'on aura repris la route, elle sera contente de voir de nouvelles choses.


En attendant, elle prend plaisir à sentir les odeurs du dehors : lauriers en fleurs, roses, géraniums, citrons...

Ce matin, elle a pris en photo l'un des cadres suspendus dans notre chambre.


Les murs de l'hôtel sont décorés de tableaux de ce style représentants la vie dans ce qui semble être un harem...étonnant...

Voici le trajet qu'on a fait jusqu'à présent en Turquie...

 

 

 
 Lundi 3 juin


Samedi, c'était jour de marché à Selçuk , un marché immense;

Les producteurs de légumes et de fruits de la région sont là en très grand nombre, du matin jusqu'au soir, mais aussi des vendeurs d'épices, de graines, de bonbons, de patisseries, de bijoux, des brocanteurs...

A u cours d'une petite ballade hier jusqu'à un village à une trentaine de kilomètres de Selçuk, nous voyons un petit garçon de 7 ou 8 ans, habillé comme un prince, sur un cheval, et derrière lui, une ribambelle de voitures remplies de gens, foulards au rétroviseur, klaxonnant à qui mieux mieux... fête religieuse, circoncision ?


Après avoir mangé une excellente galette garnie de pommes de terres, la dame du restaurant, maman d'un petit garçon de 3 ans tente de nous expliquer la signification du nom de son enfant, à l'aide d'un dictionnaire ; pas évident mais je crois qu'il s'agit de Uçak, qui veut dire platane...

C'est un exemple parmi d'autres des contacts provoqués par la présence de Manon.

Christian trouve que les turcs ne font pas très attention à nous ; ce n'est pas l'impression que j'ai parce que quand je me promène avec Manon, ce n'est pas rare que des dames nous abordent pour nous offrir des fruits, pour dire un mot à Manon...


Le side-car intrigue beaucoup de monde ; certains ne résistent pas à l'envie de monter dedans pour se rendre compte...

De retour à Selçuk pour manger une glace, on observe la rue...

Une femme et son bébé dans le coffre de la voiture, en plus des 5 personnes installées sur les sièges..

3 personnes sur un scooter, un enfant à l'avant sur le tablier (pas plus de 2 ans), un enfant à l'arrière..

Une dame à l'arrière d'un scooter en amazone …


Les véhicules roulant dans les rues de Selçuk sont très variés ; on peut voir beaucoup de 125, quelques 150 HONDA, beaucoup de scooters électriques, et divers véhicules en tout genre : des tracteurs, des triporteurs, pour Madame des vélos à 3 roues (à l'arrière, 2 roues et un large panier pour les courses), etc.. Christian en dira sans doute plus, un jour...

 
 
 Dernière minute : on entend parler des événements à Istamboul et dans d'autres villes; notre  hôtelier semble penser que c'est n'importe quoi et critique les casseurs; un monsieur nous aborde en ville et nous explique que le gouvernement doit dégager; en tout cas, Selçuk ne semble pas touchée, hormis une petite manif samedi après-midi en ville.
 
 Mardi 4 juin


Ballade hier à 8 kms de Selçuk, jusqu'à un petit village perché sur une colline, Sirence ; on s'enfonce sur une petite route dans la vallée au milieu des pêchers, puis des oliveraies ; plus haut la route monte en lacets entre les vignes, et on arrive au village ;

Beau panorama sur la vallée depuis le village, mais à première vue, nous voilà dans un endroit peuplé uniquement de touristes et de marchands qui vendent tout et n'importe quoi ;

Heureusement, ce n'est pas que cela ; d'abord, il y a vraiment des produits locaux, tel que le vin de Sirence ; ensuite, si on monte un peu dans le village, on découvre qu'il est vraiment habité, que le tourisme n'est pas la seule activité, et on découvre aussi des maisons de style ottoman, (enfin !) ; dommage que Dedette ne soit plus avec nous, elle qui souhaitait tant découvrir l'habitat traditionnel...

Une photo pour mon papa                                                            

 Manon crapahute sans souci dans ces ruelles aux pavés incertains.                                           

 Eglise grecque abandonnée aux hirondelles, et son fronton

 

 Mercredi 5 juin

14h53 : l'amortisseur vient d'arriver...ouf !!! 

Il a finalement été livré...par un gars en scooter...je vous jure que c'est vrai ! pas étonnant que ça ait mis du temps à arriver ! 

 

Christian, en train de monter l'amortisseur en pleine rue, très entouré...

Il m'explique que un gars qui passait par là l'a aidé à monter l'amortisseur, mais il lui a aussi montré un autre problème : un jeu dans le bras oscillant ; ce gars étant mécano lui a proposé de le dépanner, et voilà Christian parti jusqu'à son garage avec lui...

  

Etat de la Paneuropéan ce soir à 19 heures...misère !...

 

On voit ci-dessous le bel amortisseur Fournales tout neuf

 

Du coup la moto sera prête demain soir...et nous ne partirons de Selçuk que après-demain, avec quelques centaines de lires turques en moins dans nos poches, mais pour une tenue de route nettement meilleure et plus de danger, à priori, que ça casse sur les routes roumaines ou arméniennes...on croise les doigts pour que cette fois-ci soit la bonne !

Une photo de jeune cigogne dans le nid pour finir la journée...                                    

 

 Jeudi 6 juin

On part !!! le side est réparé, Christian est dans les starting blocs... demain, on file plein est !!!

Dernière image de Selçuk : une vieille dame édentée, qui habite au bout de "notre" rue, à l'air sévère, que l'on voyait tous les jours assise sur son carton (parfois il y avait un petit coussin sur le carton) et qui ne répondait jamais à notre "Merhaba"; hier soir, elle attendait notre passage pour donner à Manon une friandise, et quand elle lui a tendu, j'ai trouvé son sourire magnifique...

 

 



Vendredi 7 juin Selçuk Pamukale


Ce matin, beaucoup de monde assiste aux préparatifs du départ, dans la rue devant l'hôtel.

Il y a Hibo, le gars qui tient l'hôtel, son frère, son père, le voisin d'en face qui tient aussi un hôtel, un copain du précédent, et d'autres voisins.

C'est un nouveau départ pour nous ; ça fait un mois qu'on est parti de la maison, mais on a passé la moitié du voyage ici !

Dernières accolades, poignées de main et coup de klaxon, et nous voilà partis...


Quel bonheur de reprendre la route !


Nous traversons encore aujourd'hui beaucoup de vergers, de plantations de noyers.


Christian revit : non seulement on reprend la route, mais en plus dans de bien meilleures conditions : avec l'amortisseur tout neuf, il est plus facile de maîtriser le side, quand la trajectoire est déviée à cause des déformations de la route ; du coup, il est beaucoup moins tendu en conduisant.


Pamukale nous apparaît au loin comme une montagne aux versants blancs crème.


Le camping où nous nous arrêtons est plein de français (Christian en profite pour jouer quelques valses et faire danser les dames).

On est content de monter pour la première fois la tente et de se faire notre popotte ; on en a un peu marre de manger toujours la même chose.

Dans notre souvenir, autant à Christian qu'à moi, les plats proposés dans les restos étaient plus variés que ce que l'on a trouvé jusque là. Brochette de poulet, boulettes de viande, ou doner (viande en lamelle) avec riz pilaf, boulgour ou frites. Les légumes, quand il y en a, sont dans les mezze (poivrons, tomates, ou feuilles de vignes farcies) ; il y a aussi des plats de légumes (ratatouille ou aubergine) servis avec de la sauce au yaourt.

Autre « souci » : la cuisine est souvent très relevée ; soit on voit le piment dans l'assiette soit c'est en goûtant que l'on a la surprise. Dans tous les cas, l'assiette est devant nous et c'est trop tard !

En plus, ça ne sert pas à grand chose de demander si tel plat est piquant parce que les turcs sont habitués à une cuisine épicée, et pour eux, c'est normal.

Les lokantas (petits restaurants avec des plats mijotés tout prêts, que l'on peut choisir dans la vitrine), se font rares. La soupe de lentilles n'est pas souvent au rendez-vous, et quand elle est là, la saveur n'est pas toujours extraordinaire.

C'est un peu compliqué dans ces conditions de faire manger des légumes à Manon ; si elle mange du riz tous les jours pendant 2 mois, elle aura peut-être quelques soucis...

On essaie de se rattraper un peu en mangeant des fruits, qu'on trouve à profusion sur les marchés.

Le soir au camping, nous avons droit à un sulfatage par tracteur de produit anti moustique autour des tentes. Aussitôt, tout le monde se met à tousser ; ça me déclenche une rhinite, qui ne se calmera qu'au bout d'une bonne heure...sympa comme méthode !

Nous avions vu que ça se pratiquait aussi à Selçuk, à la nuit tombée ; un tracteur passe dans les rues pour diffuser l'anti moustique ; le tout est de ne pas se trouver dans la rue au mauvais moment...

 

 Samedi 8 juin Pamukkale

 

sans commentaire...

 

Pamukkale veut dire « château de coton » en turc.

Des sources d'eau chaude coulent de la montagne, déposent sur les rochers, au fil des années, un dépôt de calcaire blanc et forment des bassins.

La montée se fait les pieds nus dans l'eau, ce qui plaît beaucoup aux enfants.

 

Ces eaux calcaires semblent aussi provoquer une curieuse réaction chez certaines pimprenelles, qui se prennent tout à coup pour des stars et prennent des poses à n'en plus finir au milieu des bassins tandis que leur compagnon prend la photo...


Arrivés en haut, il y a le site de Hierapolis, dont nous n'avons vu qu'une petite partie, miss Manon commençant à fatiguer...


Le soir, au camping, viennent s'installer à côté de notre tente, une famille de Langon, avec deux filles adorables...

C'est l'occasion pour Manon de jouer avec des filles de son age, qui parlent français (ça c'est chouette!) et même de faire de la patinette à 2 roues...

 

 Lundi 10 juin Du lac d'Egirdir à Yunak

Peu à peu, nous quittons les paysages méditerranéens et les vergers et nous grimpons sur le plateau de l’Anatolie centrale, en douceur, mais jusqu'à 1200 mètres d'altitude environ.

Nous sommes au milieu des champs de céréales verts et or, entourés par les montagnes, c'est magnifique.

Invitation à boire le thé, dans une station service

 


Mercredi 12 juin Beypazari


Beypazari est une ville ottomane, pleine de charme.

 

L'entrée du caravansérail en cours de restauration 

 

 

vitrine prise par Manon 

 

Le marché

 

Vu depuis l'hôtel 

 

Lors d'une visite au musée des enfants, Manon a l'occasion d'essayer une technique de peinture traditionnelle turque, l'ébru.

 

Dans un bac, il y a un liquide , résultat d'une plante inconnue pour nous qui a longuement bouilli dans l'eau; Manon projette la peinture aux couleurs de son choix en tapotant le pinceau contre sa main 

ensuite elle passe un grand peigne sur toute la longueur du bac

avec un bâtonnet très fin , elle dessine les motifs de son choix

 

 

Enfin, une feuille a été déposée sur ce liquide, enlevée aussitôt et voilà le résultat.

 
 

 


Lundi 17 juin 2013

 

Nous sommes à Ankara depuis jeudi dernier, chez des amis.

Heureusement que Medar est venu nous chercher dans la banlieue à l'arrivée, et que j'ai remplacé ma 125 cm3 par la VTR 250, parce que sinon, je tournerais encore autour d'Ankara...Ici, il faut être vif, et pouvoir se dégager rapidement...

BMW de Medar

 

Ankara est une ville moderne de 5 millions d'habitants; les amis qui nous hébergent vivent au 11eme étage d'une tour...ça fait un choc quand on vient de traverser une partie du plateau de l’Anatolie centrale, très peu peuplé...

Leur quartier 

 

Vue depuis la citadelle

 

 

Un joueur de saz dans la citadelle

 

 Et toi maman, laquelle tu préfères ?

 

On a découvert ici une nouvelle façon de manifester son mécontentement : tous les soirs, c'est un concert de casseroles et de klaxons, et lumières qui s'allument et qui s'éteignent dans les appartements; c’est comme ça depuis plus de 15 jours; ça a démarré peu de jours après Istamboul.

Ce dont on se rend moins compte  depuis le quartier où l'on est, c'est de l'ampleur des manifestations qui se déroulent chaque soir dans Kizilay, un quartier du centre d'Ankara.

Il semble y avoir ici un ras le bol de la population face aux mesures prises par le gouvernement, notamment celles visant à "encadrer" certaines libertés, telles que l'avortement ou la vente de boissons, et le sentiment que le 1er ministre méprise et insulte tous ceux qui critiquent sa façon de gouverner.

La seule réponse pour l'instant face aux manifestations, c'est la répression policière.

Quant on traverse Kizilay la journée, on voit un nombre de cars de police impressionnant, de blindés, dans l'attente des manifestations qui se déroulent en soirée. On voit aussi tout le mobilier urbain qui a été détruit.

Lorsqu'on participe à une manifestation, on a vite fait de se retrouver en prison pour la nuit, et traité presque  comme un terroriste.

Lles réseaux sociaux montrent ces jours-ci des images de gens ayant participé aux manifs, dont la peau aurait été marquée par le contact avec un produit chimique qui aurait été rajouté dans les véhicules alimentant les lances à eau; on voit également les bidons des produits en question, et des policiers versant le produit dans les réservoirs des véhicules...

On verra dans quelques jours si le mouvement est limité aux très grandes villes, ou si ç'est plus étendu...

 

Demain, direction la Cappadoce... 

On part avec des motos toutes propres, puisqu'on a profité de cet arrêt de quelques jours pour les laver un peu...si, si, c'est bien la VTR...

 


Vendredi 21 juin


Nous sommes en Cappadoce depuis 3 jours, dans un camping à Göreme.

Il a fallu souffrir pour arriver jusque-là, et Christian a bien cru que le side-car se disloquait en montant le rampaillon sur des pavés défoncés ; ça faisait un bruit horrible...

Du coup, nous avons posé les motos pour la durée du séjour...

Depuis le camping, qui est sur les hauteurs, nous avons un panorama de toute beauté :au pied du camping, des petites parcelles de vignes, des vergers ; plus loin, la vallée rose, le village de Göreme, et le soir, un soleil rouge écarlate se couche sur ce petit paradis.

 

Le camping regorge d'arbres fruitiers, abricotiers, cerisiers, dont nous profitons à volonté ; une tonnelle de vigne nous fait de l'ombre ; la piscine est là pour nous rafraîchir si besoin ; une cuisine commune équipée est à notre disposition ; enfin, il nous suffit de contourner le camping pour partir en ballade dans la vallée, à la recherche de pigeonniers, d'habitations troglodytes et d'églises, taillés dans la roche.

 

Les sentiers passent au milieu des parcelles de légumes, et des vergers ; on s'enfonce dans les gorges, on passe sous des tunnels; on s'arrête mille fois pour admirer les fleurs, pour écouter les oiseaux ;

 

 

  

Les églises sont un peu compliquées à dénicher, les indications étant assez imprécises, et une fois localisées, les derniers mètres peuvent être un peu périlleux, car il faut escalader les rochers, et on glisse facilement sur cette roche très friable. Trop compliqué pour Manon, et même pour moi qui suit mal chaussée...tant pis, de toute façon, Christian nous ramène les photos qu'il a prise...

Comme dirait Manon, "ça c'est de la montade !"

 

On est content d'être à l'écart du village, dans lequel les boutiques à touristes se multiplient, loin aussi du muezzin...

Même au fin fond de la Cappadoce, on peut faire des crêpes... 

 

Et surtout des belles ballades

 

 

Nous rencontrons au camping un couple de Nay (!) qui nous dit que Nay est sous 1 mètre d'eau (!!!) ; on se dit qu'on a vraiment bien fait de partir ! Ici, mis à part le vent qui est très présent depuis plusieurs jours, il fait très beau.

 

 

Nous sommes toujours à 900 mètres d'altitude, et nous apercevons un mont enneigé depuis le camping.


Le voyage réussit bien à Manon ; on découvre qu'elle s'amuse avec rien, qu'elle est bien partout où on se pose ; elle s'habitue à être interpellée par les gens qui lui demandent son prénom, son âge ; Les turcs adorent faire des bisous ou pincer les joues mais Manon sait aussi faire comprendre quand on l'embête de trop...

Dimanche 23 juin Göreme-Sivas


Hier, nous avons visité Avanos ; nous y allions pour rencontrer un artisan potier qui nous a été recommandé par nos amis d'Ankara, et nous sommes surpris de découvrir une très belle ville, aux maisons en pierre, calme et accueillante.

 

 

Détail de rideau de porte vu par Manon

 

L'atelier de Erdogan le potier

 

 

Manon et moi se faisons inviter pour boire le thé et manger des fruits, alors que nous attendons Christian devant une boutique.

Et comme à chaque fois que nous faisons mine de chercher quelque chose, quelqu'un arrive et nous propose son aide.

L'attraction de la ville semble être notamment son pont suspendu, qui bouge quand on marche dessus ; on y va en famille pour se faire peur...au dessous, dans l'eau, des canards et des oies en pagaille, et aussi des gondoles, comme à Venise !

 

 

Détail vu par Manon 

 

Aujourd'hui, la journée a commencé par un petit dej franco-turc ; hier soir, une famille de touristes turcs a posé sa tente à côté de la notre, et ce matin, nous avons partagé le repas dans la cuisine commune : ils nous ont offert du thé, des olives, du fromage et des noix, et nous leur avons donné des crêpes...dans lesquelles ils ont mis leur fromage...

On regrette un peu de quitter cet endroit, où il y a tant à découvrir, mais la mer noire nous attend...


La route est exceptionnelle aujourd'hui : un béton lisse, sans bosse ni trou, ni déformation, pendant 250 kms !!! un pur bonheur...


Nous avons en point de mire pendant très longtemps le mont Eciyes, qui culmine à 3915 mètres.

Nous sommes toujours sur les plateaux anatoliens, et nous passons un col à 1300 mètres sans s'en rendre compte, tellement la montée est progressive.

Nous traversons des étendues immenses sans voir de villages ; juste des champs de céréales, et au loin des montagnes pelées.

 


Arrivés à Sivas, nous avons à peine arrêté les motos que déjà on nous invite à boire le thé, manger des gâteaux, et pour finir, une petite fille m'offre son bouton d’œillet...la halte à Sivas s'annonce bien...

Le marché aux fruits et légumes

 

 


Lundi 24 juin

 


Entre Sivas et Tokat, un col à 1650 mètres

La vieille ville de Tokat

 

Aussitôt arrivés à Tokat, un bijoutier motard nous souhaite la bienvenue et veut absolument nous faire entrer dans sa bijouterie, tout simplement pour parler voyage, étant lui-même voyageur. Nous répondrons à son invitation le lendemain matin, une fois douchés et reposés...

 Détail pris par Manon

 

Il nous prend en photo au moment du départ, pour insérer un article dans le journal local.

C'est arrivé souvent depuis le début du voyage : nous, les touristes, sommes pris en photo par les locaux ! c'est le monde à l'envers ! il faut dire qu'avec le side-car, nous ne passons pas inaperçu...c'est aussi grâce au développement du téléphone portable, qui permet de prendre des photos n'importe où, n'importe quand.

Quand je suis au guidon de ma VTR, derrière le side (souvent, il se traîne, donc il faut bien que je soit derrière pour aller à son rythme !), je vois les gens qui regardent passer le side, amusés ou étonnés, qui se retournent pour le suivre du regard, qui font des commentaires.

Les turcs semblent apprécier l'engin; ils lèvent le pouce ou font signe qu'ils aiment; et quand ils voient qu'il y a un enfant dedans, alors là c'est le top du top !

 

Nous aimons d'emblée Tokat ; on y découvre un quartier populaire aux maisons traditionnelles, dont certaines un peu défraîchies, une vie dans les ruelles, les gens assis dehors sur le devant de leur porte, la laine de mouton qui sèche devant la porte, les enfants qui jouent dans la rue...

Le magnifique Caravansérail sert aujourd'hui de galerie marchande, mais il a gardé son cachet.

 

Nous mangeons dans un restaurant qui ressemble à une église ; notre copain le bijoutier nous confirme que c'est très possible que ça soit une église géorgienne.

 

 

Sur la route qui nous amène de Tokat à Unye, au bord de la mer noire, on nous offre à la fin du repas une "petite" assiette de fruits...

 

Plus loin, des turcs de passage dans le café où nous nous étions arrêtés, nous ont simplement demandé d'ou on venait et  sont partis en payant nos thés...


 

Mercredi 26 juin


Pour rejoindre Unye, au bord de la mer noire, on emprunte une route magnifique, dans des montagnes boisées et verdoyante...pas de doute, on a définitivement quitté les hauts plateaux anatoliens...la dernière partie du trajet est difficile, parce que la route est en travaux et qu'il faut louvoyer entre les cailloux et le goudron, et éviter les morceaux de briques qui tombent d'un camion qui nous précède...


Ça y est, nous avons rejoint la mer noire...qui est bleue...


Unye nous semble bruyante, animée, comme une ville de bord de mer en été, ce qu'elle est d'ailleurs !


Nous renonçons au camping en bord de mer (avec musique à fond toute la journée) mais aussi en bordure de la 4 voie, pour nous installer en ville dans un hôtel rustique mais avec des gens très serviable ; en arrivant, il n'y avait pas d'eau chaude ; au retour du restaurant, c'est réparé mais le radiateur marche aussi...qu'à cela ne tienne, nous nous installons dans la chambre d'à côté ! Il y a toujours moyen de s'arranger !

 


Jeudi 27 juin


En route pour Trabzon. Nous longeons la mer noire par la 4 voie, ce qui est pratique pour arriver rapidement à destination, mais cela a un prix ; nous apprendrons plus tard que mis à part Unye, et la ville voisine, qui se sont battues pour conserver leur plage, cette 4 voies toute récente a été construite en bordure de mer et le béton a remplacé la plage...

La mer noire, plage de Trabzon...

 

A Trabzon, nous sommes hébergés dans une résidence universitaire. C'est un peu loin de tout mais le cadre est magnifique : sur la colline, dans un écrin de verdure, avec vue sur la mer...


La route pour arriver au monastère de Sumela, à 40 kms de Trabzon, est magnifique. Les derniers 16 kms de montée sont un régal pour motard ! Une route qui s'enfonce dans des gorges verdoyantes, des grandes courbes, le torrent qui serpente en contrebas, la fraîcheur, au fur et à mesure de la montée...

 

Je me fais quelques frayeurs dans 3 virages en épingles particulièrement serrés ; du coup, je me dégonfle et je monte dans le panier du side...en fait, on était quasiment arrivés !

Encore 300 mètres à faire à pied et on arrive au monastere...

 

 

 

Les peintures sur les murs de l'église sont magnifiques ; dommage qu'il y ait des graffitis un peu partout.

 

J'ai retrouvé mes pimprenelles de Pamukale...je ne savais pas que se faire photographier devant un monastère était aussi fun !!!

 

 

 

 

Aqueduc alimentant le monastere

 

Samedi 29 juin


Il est temps de quitter Trabzon, la résidence universitaire où nous étions hébergés, et Esra et son mari, pour filer vers la frontière...peut-être à une autre fois...


D'un côté la mer, de l'autre côté les collines boisées. Vers Rize, nous apercevons les plantations de thé ; ces rangées de buissons sont cultivées sur des terrains très pentues, et celles que nous apercevons sont juste au dessus de la 4 voies ; ça ne doit pas être très facile d'accès...

Nous apercevons aussi les usines à thé, dont certaines ont des grandes cheminées qui fument...ça donne envie d'aller voir comment c'est fabriqué...c'est le métier qui ressort !

Enfin quelques plages, presque à la frontière !

 

avant-avant dernier repas turc, sur le pouce 

On nous avait bien dit qu'il ne fallait pas passer la frontière un samedi...ça se confirme ! À vue de nez, vu le bazar que c'est et la file de voiture et de camion, il va y en avoir au minimum pour 2 heures en plein soleil ! On reviendra demain...on retourne sur nos pas, pour dormir à Hopa.

Dernier matin en Turquie 

 

 


Dimanche 30 juin


Coup de chance, le préposé à la circulation nous fait signe, non pas d'aller faire la queue, toujours longue, mais de passer dans la file des camions, où il n'y a pratiquement pas d'attente...du coup, on sort de Turquie et on rentre en Géorgie en 20 mn tout compris...

La frontière 

Premières images de Géorgie : une église à la frontière, du vert partout, des vaches en liberté sur la route...


Les Géorgiens ont leurs propres règles, au volant, et ils aiment la vitesse...en gros, il faut regarder partout à la fois !


Arrivés à Batumi, qui se trouve en bord de mer, on se perd un peu dans les faubourgs, avec des routes toutes cassées.

 


 

A Kobuleti, toujours en bord de mer, arrivés dans le quartier de la grand-mère de Nino (que nous avions rencontrés à Pau), nous tombons sur des obsèques : devant, la voiture mortuaire, derrière, des enfants qui portent le couvercle du cercueil, puis la morte qui est portée dans son cercueil ouvert, et les gens qui suivent...


La grand-mère n'est pas dans sa maison, mais ses voisins, très chaleureux, nous offrent le thé (vert de Géorgie), en l'attendant... 

Mérie arrive, et nous accueille très chaleureusement ...

 

 

 

Parties de rigolade dans le hamac avec Marie, la voisine

 

 

Mérie nous fais aussi découvrir la très bonne cuisine géorgienne, avec les produits de son jardin 

 

 

 

 

Beaucoup d'émotion au moment du départ, 3 nuits plus tard...mais on va se revoir... 

 

 

Nous avions retardé notre départ pour Tbilissi d'une journée, en raison des fortes pluies qui tombaient sur Kobuleti.

En route pour Tbilissi, entre Kobuleti et Kutaïssi, on se prend quand même de belles rincées...les gants, blousons et chaussures vont mettre une bonne journée à sécher...

Sur la route... 

 

 

 

 

Hormis le fait que nous ne voyons plus ni drapeaux,  ni mosquées (ou quasiment plus), nous sentons vraiment que nous avons changé de pays...

L'essence est 2 fois moins chère, et ce n'est un détail pour personne : au lieu d'être à 2 euros le litre, c'est à peu prés 1 euro...

On sent qu'il pleut beaucoup ici, tellement c'est verdoyant...le guide disait que le climat était subtropical; A des journées de chaleur moite succèdent des fortes pluies... 

Les tenues sont plus légères... 

On voit des cochons en liberté sur le bord de la route (et on en mange aussi !), ainsi que des vaches (une ou deux, rarement un troupeau), des chèvres, et toute sorte d'animaux...

Ce qui nous frappe surtout, c'est que les gens semblent devoir se débrouiller avec pas grand-chose; beaucoup de maisons sont délabrées, ou rafistolées avec des tôles, faute de moyens; d'un autre côté, une partie de la population roule dans des 4/4 flambants neufs ou autres véhicules très chers...

On ne trouve pas beaucoup de restaurants entre Kobuleti et Tbilissi, et les quelques qu'on trouve sont plutôt pour les riches... peut-être n'avons nous pas su dénicher les petits restos (ce n'est pas toujours facile de s'y retrouver (l'alphabet est différent, il n'y a pas toujours de vitrine bien identifiée)...

Quant aux routes, mis à part la 4 voies avant d'arriver à Tbilissi (sur laquelle nous croiserons tout de même une vache), elles sont en bien mauvais état, du moins c'est le point de vue d'un side-cariste que je connais bien...

Du coup, nous décidons de rester sur les axes principaux... 

 


Mardi 9 juillet

 

Nous sommes à Tbilissi depuis 4 jours, d'abord dans un hôtel prés du centre historique, très beau et très bien rénové, puis hébergé dans la famille d'un ami de Nino, sur les hauteurs de la ville, prés de la "mer" de Tbilissi, grand lac très prisé des habitants de Tbilissi pour se rafraîchir un peu.

 

Il faut dire que Tbilissi est dans une cuvette, et que la chaleur Y est étouffante.

  

 

 

 

Mis à part cette belle vitrine, Tbilissi, c'est aussi (surtout ! ) des quartiers plus populaires.

L'atelier du boulanger

 

Les deux ouvertures en bas, c'est l'endroit où l'on peut apercevoir le boulanger qui fait cuire son pain, et acheter ses pains plats si bons...

 

 

 

 

 

La vie semble très dure pour pas mal de monde ici; beaucoup de gens, même très âgés, vendent des bricoles dans la rue pour gagner un peu d'argent ;

On les voit traînant des paquets parfois très lourds, marchant sur les trottoirs défoncés en hélant les passants, ou rester des journées entières dans la rue, en plein cagnard, devant leur marchandise.

 

 

Photo prise par Manon, dans un café

 

 

Petite étape à Mtskheta, village prés de Tbilissi 

 

 

Il nous faut partir demain de Tbilissi; alors que nous filions vers l'est depuis le début du voyage, nous changeons  de direction et entamons notre trajet retour, non sans regrets...

Mais avant de partir, Levan improvise un petit barbecue et une soirée musicale avec des copains...

 

 

 Une dernière photo le lendemain matin avant de partir, prise dans le jardin de Levan

 

J'ai admiré, chez les personnes qui nous ont accueillis en Géorgie, la faculté de tirer parti de tout ce que la nature peut offrir : que ce soit le sirop de cerise qui sert de boisson au cours des repas, la sauce salée à base de prune, les herbes aromatiques  en pagaille (beaucoup de coriandre), ou les fruits qu'on met à sécher au soleil pour ne pas les perdre...

Cette fois il faut vraiment y aller... 

Nous ne sommes restés que 2 nuits dans la famille de Levan mais nous avons pu apprécier toute leur gentillesse...on garde dans nos têtes le souvenir de la bonne humeur de Levan, des beignets russes de sa maman, dont elle nous a montré la recette, et de pleins d'autres bonnes choses que nous avons partagé ensemble...

Nous voici de retour chez Mérie, à Kobuleti, où nous nous sentons comme à la maison; Mérie s'est procurée pendant notre absence un guide de conversation russe-français, en plus du guide géorgien/français qu'elle avait déjà, pour qu'on puisse échanger quelques mots; malheureusement, les thèmes de conversation du guide sont un peu décalés quelquefois par rapport à nos besoins, et on sent Mérie frustrée de ne pas pouvoir échanger plus; nous aussi, nous aimerions lui poser des tas de questions, notamment comment était la vie au temps de l'URSS, comment les gens vivent maintenant, mais pour ça il va falloir qu'on apprenne le géorgien et qu'on revienne la voir quand on sera au point...

Je crois comprendre que la Géorgie de maintenant ne lui semble pas aller dans le bon sens...

On sent que la vie ici doit être dure, mais que l'entraide entre voisins est très forte et vitale...

Nous avions quitté Kobuleti, qui nous était apparu comme une petite ville calme et presque tristounette, pendant une dizaine de jours, et nous sommes surpris de la retrouver animée, pleine de touristes et de petits magasins juste ouverts pour le début de la saison; pas mal de gens du quartier louent des appartements aux touristes; Kobuleti a revêtu son costume de ville balnéaire...

 

Manon apprend à jouer avec les vagues... 

 

et à se méfier des méduses... 

 

A nouveau, nous quittons Mérie et Atchiko, mais cette fois-ci, direction le port de Batumi, où nous allons prendre le bateau pour l'Ukraine...

 


Lundi 15 juillet

 

Le bateau prenant tout son temps pour se préparer au départ, nous avons le temps de découvrir d'autres voyageurs : une famille belge en camping-car, un couple en moto, un italien à pied, un allemand à vélo... 

 

 enfin, nous sommes à bord, et les cheminées fument...

 

 au loin, c'est Kobuleti.

 

Batumi qui s'éloigne 

 

enfin un livre en français ! merci Francesco ! je n'avais plus rien à lire depuis Selçuk ! 

Manon a trouvé des copines qui parlent français...cette traversée s'annonce très bien... 

 

 En fait, le bateau transporte surtout du fret, camions et wagons, et le transport de passagers n'est qu'accessoire; pour autant, nous sommes bichonnés, et l'organisation est tip-top;

l'ambiance sur le bateau est sympa, entre les camionneurs, très attentionnés, et les voyageurs de tout poils qui parlent...de voyages...


Mercredi 17 juillet

Nous voilà ce soir à Odessa, un peu déboussolés dans ce pays dont nous ne connaissons pas l'alphabet...les panneaux indicateurs sont rares  et quand ils existent, ils ne sont pas traduits dans notre alphabet...mais on va y arriver, c'est sûr !...


Samedi 20 juillet


Quatrième et dernier jour en Ukraine.

Les premiers pas sur le sol Ukrainien ont été un peu compliqués...

1er contrôle sur le bateau avant l'arrivée au quai : passeports, cartes, grises, 2 ou 3 questions...normal ; sauf que les policiers sont des policières, et que c'est une première depuis le début de notre voyage...

2eme contrôle sur le bateau, juste avant de sortir, moteurs des motos allumés : carte grise, passeports, puis on nous fais signe de nous garer à un certain endroit une fois sortis du bateau, pour un contrôle ; bon ;

3eme contrôle à la sortie : papiers, puis on nous demande de montrer le contenu des sacoches et coffre du side ; ok

On se dirige vers la sortie du port, heureux comme tout à la perspective de découvrir un nouveau pays, reposés de la traversée, regonflés par les belles rencontres faites sur le bateau...

Bernique ! Nous croisons Erik, le motard belge, qui a fait demi-tour ; il s'est fait refouler à la sortie du port, car il lui manquait un papier ; il nous explique qu'il faut aller dans un bureau, où on doit nous faire des photocopies des passeports, puis dans un autre, où on nous tamponnera ces copies, et là ça sera fini ; bon, on est un peu déçu de ne pas en avoir terminé maison n'a pas le choix ;

On trouve le bureau tant bien que mal ; la dame n'a pas l'air sure de savoir ce qu'elle doit faire exactement, ça prend beaucoup de temps, mais on fini par y arriver ;

On trouve l'autre bureau où on nous met 6 tampons sur les 6 copies, on signe chaque copie, et on s'en va...

Mais en chemin on recroise Erik, qui nous explique qu'en fait, il faut aller dans un nouveau bureau, où on va nos prendre nos 6 copies, et nous donner un autre document, et là ça sera bon..

ça commence à bien faire l'histoire ! Heureusement qu'on est tous ensemble, les motards, camping-caristes, vélocipèdes et routards, et qu'on le prend à la rigolade...heureusement aussi qu'on n'est pas sortis du bateau à 6 heures du soir...Les enfants ont faim, il est temps que ça se termine ; on n'est pas loin de penser que les Ukrainiens ont conservé la bureaucratie à la soviétique !

Une fois notre sésame en main, on se dirige vers l'ultime barrière avant la liberté...là, Nathalie la Belge, nous dit qu'il faut montrer notre document au bureau d'à côté, avant de passer la barrière...

Et la dame assise à ce bureau refoule Christian parce qu'il manque une signature à un endroit...là, Christian n'est pas loin de perdre patience ! Il lui faut revenir en arrière quémander la précieuse signature...GRRRR

A la barrière, la dame hésite un peu, et semble se demander si elle doit nous laisser passer ou pas...finalement oui...la barrière se lève et nous voilà en Ukraine !!!

 


Nous rejoignons Odessa tant bien que mal, les rares panneaux indicateurs étant en cyrillique ; nous ne verrons de la ville que peu de choses, étant préoccupés par des choses urgentes et terre à terre comme trouver un hôtel, une carte routière du pays, une épicerie, un restaurant...et c'est déjà l'heure d'aller au lit !

Derriere cette belle façade, une cour intérieure, et notre hôtel 

Nous avons décidé finalement d'éviter la Moldavie ; au niveau de la zone frontalière entre l'Ukraine et la Moldavie, il y a la Transnistrie, région sécessionniste revendiquée par les 2 pays, qui semble être une zone de non-droit et de problèmes en tout genre ; donc nous montons vers le Nord, puis nous obliquons ensuite vers l'Ouest, pour entrer en Roumanie par le Nord.

La deuxième journée se passe à filer sur la magnifique mais monotone 4 voies, qui va d’Odessa à Kiev, toute droite, avec des champs de tournesols à droite et à gauche, sans voir de village...


Les 2 jours qui suivent sont beaucoup moins monotones ; nous quittons la route de Kiev pour une route complètement défoncée qui nous oblige à rouler souvent à 40 ou 50 kms/h ; heureusement, la conduite des ukrainiens au volant est très tranquille et prudente...

On se demande pour quelles raisons une route principale comme celle-là est dans cet état ; le pays a l'air d'avoir quand même les moyens d'entretenir les routes...mystère...

 

Nous rencontrons énormément de motards, ukrainiens ou étrangers, contrairement à la Géorgie où nous n'en aurons rencontré que 5 ou 6.

Après Odessa, nous faisons halte dans un petit village tout en longueur ; l'hôtel ressemble plus à une chambre chez l'habitant qu'à un hôtel ; les aubergistes n'en reviennent pas de nous voir débarquer depuis la France, Manon dans le side, moi au guidon d'une moto...

 


 

 

 

Pour la dernière halte dans ce pays, nous nous arrêtons dans un hôtel qui fait penser à un bâtiment soviétique reconverti ; hôtel immense mais quasiment vide ; restaurant à côté idem...ambiance irréelle...

 

Malgré notre ignorance de la langue ukrainienne, nous aurons quand même réussi à nous faire comprendre, notamment pour manger, grâce à la bonne volonté des gens sur place qui demandent l'aide d'un client ou d'un ami au téléphone qui parle anglais.

 

Il n'y a décidément qu'aux frontières que c'est compliqué ; sortir du pays nous aura demandé encore 2 heures : nous apprenons qu'à l'entrée, ils m'ont attribué le side-car, et la VTR à Christian, que du coup l'informatique bloque, qu'il faut rattraper le coup et que ça prend du temps...

 

 

 


Mercredi 24 juillet

 

ça y est, on est revenus en Europe ! Autant l'Ukraine a été compliqué, autant passer en Europe est facile (pour nous...); ça me fait quelque chose de me retrouver sur le sol européen; une impression de familiarité, la maison qui se rapproche...

Pourtant on continue d'être dépaysés...

première nuit roumaine dans une cabane, en Bucovine, dans le nord de la Roumanie; il fait frisquette, on doit être un peu en altitude; nos voisins de cabane sont des Lyonnais qui nous offrent des rillettes et du saucisson corse...

Depuis, on a trouvé un petit coin de  paradis, le village de Ciocanesti; d'ailleurs, on repousse le départ de jour en jour...

 

Les barrières en bois au milieu des champs servent à faire sécher le foin, avant qu'il soit mis en meule 

 

A 850 mètres d'altitude, pension de Vladimir, qui parle bien français, cuisine très bien,  travaille le bois quand les touristes lui laissent le temps...on dirait qu'il a eu plusieurs vies; en tout cas, on se sent très bien chez lui et dans son village...

 ballade matinale de Christian, pendant que les filles roupillent; il faisait 3° C ce matin là au lever du jour...

 

 

 

 

 Dans ce village, les maisons ont des fresques aux motifs géométriques des tissus et vêtements traditionnels

 J'aime beaucoup les petits jardins roumains, bordés de barrières en bois, où les fleurs côtoient les légumes

 A côté de la pension, une église avec des motifs extérieurs

 Nous avons retrouvé les cigognes, en Ukraine, et en Roumanie, mais chez Vladimir, c'est le royaume des hirondelles

Demain, c'est le départ vers les Maramures; tous les voyageurs qu'on a croisé nous ont parlé de la route aux ornières monumentales...80 kms qui vont sans doute nous occuper pour la journée, vu qu'on va rouler au pas...si on passe ! la garde au sol du side-car étant très basse, ça risque de ne pas être évident...

Quand à ma VTR, il ne devrait pas y avoir de problème, le tout étant de s'adapter au rythme du side, vu que je peux contourner les trous et aller beaucoup plus vite que lui..

Décidément, cette moto est quasi parfaite pour moi : elle ne se soucie pas du vent, elle est légère, maniable, elle a un centre de gravité assez bas...et en plus elle est trop belle !

seul bémol :  au bout d'un moment, j'ai mal mal au fesses à cause de la selle, mais ça, ça doit pouvoir s'arranger avec une selle confort au retour...mais ne parlons pas des choses qui fâchent...


 Dimanche 28 juillet


Finalement, la route entre la Bucovine et les Maramures n'était pas si terrible...où alors on s'était tellement conditionné que ça nous a semblé presque facile...il nous aura quand même fallu 2 heures pour faire 80 kms...

 

Je redoutais que Christian se fasse encore arrêter, vu qu'il n'arrêtais pas de faire des zigzags sur la route...ça nous est arrivé en Ukraine : alors que Christian slalomais pour éviter les trous, un policier l'a arrêté pour savoir si par hasard, il n'aurais pas bu, de la vodka ou du vino...ce qui est drôle c'est que les dénégations de Christian ont suffi à convaincre le flic qu'il était bien à jeun, et il l'a laissé filer comme ça !

 

Arrivés à destination, rien ne marchait : on ne trouvait pas la pension, puis on s'est pris un orage sur la tête ! On a fini par arriver sain et sauf dans une pension...après mon premier passage de gué...si le side passe, je dois passer !

Le lendemain, on décide d'aller dans le village de Botiza, et sur la route, une dame en vélo, suivie par un camping-car nous fait signe de nous arrêter : il s'agit des Sarthois qu'on avait rencontré sur le bateau entre l'Italie et la Grèce...le monde est petit ! Du coup, on décide de passer un moment ensemble, pour se raconter nos voyages respectifs ;

Sur la place du village, où l'on s'est installé, on nous salut régulièrement, on vient même à un moment nous apporter des gâteaux !

Manon est super contente de trouver des copains de jeux, les garçons sont contents de jouer aussi, de nous raconter leurs aventures, et de faire un petit tour de side-car !!!

La dame de la pension-la femme du curé...orthodoxe- nous explique qu'il y a un mariage le soir même, et qu'on va peut-être entendre la musique cette nuit, la pension étant, comme la salle des fêtes, sur le place...c'est pas bien grave, au contraire, ça fera une occasion d'entendre de la musique traditionnelle !

Les noceurs font le tour du village avant le mariage, en calèche 

 

Les mariés arrivent séparément, au son de la musique : violon, guitare, tambour; les dames ont des jupes qui arrivent au genou, chemisiers et foulards colorés, les hommes sont en pantalon sombre et chemise blanche, et chapeau ; une poignée de personnes accompagne les mariés pour la bénédiction à l'église orthodoxe, puis revient sur la place ; le temps d'une danse avec musique et chant, et tout le monde rentre dans la salle des fêtes, pour une soirée et une nuit de fête...

Manon était ravie de voir tous ces beaux habits, et aurait beaucoup aimé être invitée au mariage...

On aura eu les gâteaux et le musique, c’est déjà pas si mal !


Ce matin, autre ambiance : la messe, avec hauts parleurs extérieurs, dure plusieurs heures ; les gens arrivent à toute heure...


Et cet après-midi, c'est un cortège funèbre qui arrive sur la place : des enfants sont devant portant les couronnes de fleurs, puis viennent les hommes, ensuite le véhicule mortuaire, puis les femmes ;

Après l'enterrement, tout le monde est invité à rentrer dans la salle des fêtes ; les gens ressortent au bout d'un moment avec un pain rond chacun ; mais la famille reste à l'intérieur, et à l'heure où j'écris ces lignes(22 heures), ils viennent juste de finir de ranger la salle et d'éteindre...


Entre-temps, il y aura eu une autre messe, vers 17 heures, toujours avec hauts parleurs...à noter que comme le muezzin, tout le monde en profite, mais ça dure nettement plus longtemps...


Le village avec de nombreuses maisons en bois-y compris les toitures-est situé dans un cadre magnifique à 600 mètres d'altitude ; il est entouré de collines aux pentes aménagées en terrasse avec meules de foin à tous les étages...

 

Chaque maison est fleurie, la pension où l'on dort particulièrement ; cette maison en chêne a d'ailleurs une histoire intéressante ; elle se situait avant la révolution dans un autre village, et a été achetée par un négociant français, pour être démontée et remontée du côté de Chamonix, comme ça s'est beaucoup fait ; finalement, elle ne convenait pas, et c'est notre hôtesse qui a décidé de la racheter, de la faire monter sur la place de son village, à quelques mètres de chez elle, et d'en faire une pension ; elle est meublée avec des objets traditionnels achetés après la révolution dans les maisons du coin …

La pension 

Autres faits depuis la révolution : beaucoup d'usines ont fermé, ainsi que les mines ; les jeunes vont trouver du travail en Italie...


Les régions du nord que l'on a traversé sont agricoles, sans aucune trace de mécanisation : on ne voit que des charrettes tirées par un ou deux chevaux ; quelquefois, ce sont des familles de Roms que l'on voit passer dans les charrettes.


Une dernière ballade ce soir au dessus du village, que l'on va quitter demain matin ; après, on taille la route, vers la Hongrie...on se sentait bien ici, dans ce village et en Roumanie, mais Manon nous a dit qu'il lui tarde maintenant de revoir ses cousins de Dordogne, puis ensuite de jouer avec ses poupées dans sa maison...donc on prend la direction du retour, et le plus court chemin sera le meilleur...


Mercredi 31 juillet


En quittant Botiza, en direction du Nord et de Sighetu Marmatiei, nous suivons une agréable petite route dans la vallée et traversons des villages tout en longueur, puis gravissons un col à 1416 mètres, le tout à une allure inhabituelle pour le side ! Christian se lache ! Il faut dire que depuis le début du voyage, il va à une allure de sénateur, pour ne pas trop secouer Manon et préserver la mécanique...Il faut dire aussi que cette route magnifique est faite pour inspirer les motards...


L'estomac de Manon le rappelle bientôt à la raison...


Après la descente du col, nous arrivons dans la plaine et filons en direction de Baïa Mare et Satu Mare-à l'évocation de ces noms, on se croirait au Brésil-, et là nous retrouvons la chaleur, que nous avions quitté depuis l'Ukraine, et surtout la moyenne montagne roumaine.

Du coup, on ressort le brumisateur et on multiplie les arrêts pour se rafraîchir. Nous entendons parler à la TV du restaurant de la canicule qui sévit dans le sud de la Roumanie et le sud-ouest...de la France...


Depuis, nous avons rejoint l'autoroute hongroise, roulé à des allures dont nous avions oublié que ça pouvait exister - depuis la Géorgie, l'Ukraine et la Roumanie- et rejoint un camping hongrois au bord d'un lac, à l'est de Budapest, prés du point culminant de Hongrie : 1014 mètres...



Étonnamment, il n'y a pas de rocade pour éviter Budapest. Il faut quitter l'autoroute, rentrer dans la ville qui semble être quasiment dépourvue de panneaux indicateurs, trouver quand même la direction de Vienne et l'autoroute.

Nous n'aurons vu de cette ville guère plus que le Danube, que nous traversons à cet endroit.


Nous voyons encore moins de Vienne, que nous contournons.


L'autoroute autrichienne est moins monotone, on traverse de beaux paysages ; par contre, ce sont des hordes de camions ininterrompues.

Halte dans un vignoble à Perchtoldsdf, au sud-est de Vienne, puis repos 2 nuits à Thiersee, à 600 mètres d'altitude, tout prés de la frontière avec l'Allemagne, au pied des montagnes, dans un chalet en bois, avec balcon donnant sur le lac...

 

 

 

 

En moto, il n'y a pas deux jours identiques ; nous quittons Thiersee un dimanche matin, sans les camions qui sont au repos, et la route est encore plus sympathique...


32 tunnels après, dont un de 14 kms après Innsbruck, nous sommes en Suisse.


Nous avions tenté de nous accoutumer aux florins hongrois (1 billet de 10000 valant environ 30 euros), puis retrouvé les euros (et la vie chère!) en Autriche, voici que nous passons aux francs suisses...

Nous dormons à Wattwill, dans un hôtel dont nous sommes les seuls clients, fermé pour congés dès le lendemain...

Magnifique route, entre Will et Wattwill ; je crois rêver quand j'aperçois dans un pré quelques vaches et un homme poussant une brouette remplie de 4 ou 5 bidons de lait...


Nous rejoignons ensuite Bursins, prés du Lac Léman, chez Stéphane (avec qui Christian avait fait une virée au Pakistan en 2002), Dorothée et Léane.

Ici aussi, le cadre est magnifique : des collines, des vignes, le lac et les montagnes...

Manon profite du lac avec grand bonheur, ainsi que de la présence de Léane, et des barbies en quantité...le rêve !

C'est notre dernière étape avant le passage en France...


Vendredi 16 aout

Des 2 jours entre Bursins et la Dordogne, nous retiendrons surtout...la pluie, le froid, le brouillard et le vent...

Je retiendrais aussi la voix de Manon chantant dans le micro la danse de l'ours, et celle de Christian maugréant contre  les intempéries !

Il y a 8 jours (déjà!), nous arrivions en Dordogne; j'ai, en quelque sorte, fini le voyage à ce moment là, puisque j'y ai laissé ma VTR, pour reprendre la voiture.

Christian, lui, a prolongé un peu l'aventure puisqu'il a continué avec le side, mais sans Manon (celle-ci a préféré la voiture pour faire les 300 kms restant...)

De retour à Pau depuis hier soir, il nous reste les bagages à défaire, la maison et le jardin à remettre en état, et pleins de souvenirs dans la tête ou/et à raconter...

Finalement, nous avons réalisé cette aventure jusqu'au bout, malgré les questions et les doutes d'avant le départ; Manon a été une vraie petite voyageuse pleine de curiosité et a su s'adapter à tout ce qui se présentait; Christian est heureux de cette expérience en famille et cogite déjà sur le prochain voyage...

Quant à moi, grâce au petit micro portable Asus de Didier qui ne m'a pas quitté et grâce à ce site j'ai pu partager cette aventure avec ceux qui sont restés en France.

J'ai aimé particulièrement les premières semaines avec Dedette et JR, nos bières du soir en musique sur la terrasse de l'hôtel de Selçuk, la Cappadoce, les plateaux de l'Anatolie, les rencontres avec les voyageurs, avec Mérie, Lévan et sa famille, la traversée de la mer noire, les merveilleux paysages du nord de la Roumanie, et j'ai dans la tête tous ces instants de bonheur qui ne peuvent pas se raconter mais qui ont rempli notre voyage...

FIN DE L'AVENTURE