Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Cinquième partie: Honda 250 CBF, la discrète - Les premiers tours de roues

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4 novembre 2010, sous un soleil superbe et une température printanière, j'effectue les premiers tours de roues de notre 250 CBF.

Première impression visuelle: elle est minuscule. Les quelques photos prises à côté de la 125 Varadéro dont elle va prendre la place sont révélatrices. C'est la 125 qui semble la plus grosse.

Honda 250 CBF

Quand on s'installe sur la selle, cela se confirme: le poids contenu (139 kilos à sec) et la faible hauteur de selle en font un véritable "vélo".

Commande de starter au guidon, un coup de démarreur et le moteur démarre dans un bruit feutré au niveau de l'échappement. Par contre, le moteur laisse entendre des bruits que j'avais fini par oublier depuis que les motos ont un refroidissement liquide. Allez, je crève d'envie de voir comment se comporte la nouvelle moto familiale et j'en oublie mon lumbago qui a donné des signes de vie ces deux derniers jours. Mon ostéopathe ne m'a-t-il pas dit que le pire, pour un lumbago, c'était la voiture et non pas la moto!


En ville, je me régale avec une maniabilité hors pair, un moteur très doux secondé par une boîte de vitesses à la Honda. Et, au feu vert, elle permet de bien mieux se dégager du flot des automobiles que la 125 un peu poussive dans cet exercice.

Je réalise que je passe les rapports entre 5 et 6000 tours minute et que cela suffit pour me maintenir dans le flot de la circulation. Cela me change du caractère pointu de la 125.

 

Honda 250 CBF
 
Honda 250 CBF
L'émotion est présente lors de ces premiers tours de roues. Même 30 ans après, j'ai la moto chevillée au corps et je suis à l'écoute de notre nouvelle monture, tout à la joie de découvrir une autre manière de rouler, avec un simple monocylindre refroidi par air.



J'ai une pensée pour les motards qui, récemment, critiquaient sur un forum, la puissance de la Honda VFR 1200, bridée à 100 chevaux en France. Je me dis que la puissance n'est pas tout et que la moto, c'est surtout le plaisir d'enchaîner les courbes, de relancer le moteur, à la sortie d'un virage, d'une impulsion sur la poignée de gaz, de saisir le levier de frein et sentir la moto se tasser sur ses suspensions, de s'arrêter pour admirer le paysage, de lever la visière pour traverser, sur un filet de gaz, un village, en regardant la vie se dérouler sous ses yeux, de sentir la douceur des rayons de soleil sur son corps à la sortie d’un bois, de rouler, simplement, des heures durant, avec un sentiment de liberté totale.

Je n'ai que 21 chevaux sous la poignée de gaz, et c'est avec allégresse que je me dirige vers les petites routes départementales  où je sais déjà que je vais me régaler.

 

Dans les premiers ronds points, je note un infime décalage lors des mises sur l'angle entre la roue avant et la roue arrière. J'avais déjà noté cela sur la Gladius d'une amie. C'est un peu comme si le train avant plus vif, prenait un peu d'avance sur le pneu arrière. Et , comme je suis habitué à piloter mes motos trails au guidon, je crois que j'accentue le phénomène en agissant ainsi.


Sinon, je me sens bien sur cette petite moto, entre 90 et 105 km/h (entre 6 et 7000 tr/mn).

Je parcours 240 kilomètres sur les petites routes sinueuses omniprésentes dans la région; les Pyrénées me font de l'oeil, au loin et j'ai hâte d'emmener le petit mono sur les routes de montagne. La moto virevolte de virages en virages; son poids plume participe à cette vivacité. Le freinage est puissant et le cadre, qui ne paie pourtant pas de mine, semble largement suffisant pour encaisser les 21 chevaux de la machine.

 

Honda 250 CBF

Honda 250 CBF

 Je m'autorise une petite pointe de vitesse pour voir ce que le monocylindre a dans le ventre. Résultat: 150 km/h à 10 000 tr/mn, juste à l'entrée de la zone rouge. A 140, le moteur tourne à 9500 tr/mn, et à 130 à 9000 tr/mn.

 

De retour à la maison, sur les 7 barettes de la jauge à essence, il y en a encore 5 ! A priori, la consommation devrait se révéler minime et, avec un réservoir de 16 litres, je prévois une autonomie d'au moins 400 kilomètres.

 

11 novembre 2010: le compteur totalisateur journalier indique 397 kms et je ne suis pas encore sur la réserve. j'ai encore 50 kilomètres à parcourir alors que minuit approche et je ne prends pas de risque. L'arrêt à la station d'essence est un petit moment de plaisir quand il me suffit de rajouter 13,15 litres. Cela fait une moyenne de 3,3 litres aux 100. Notre moto vient de marquer un point.

 

Je rentre à la maison sous une étonnante douceur en ce mois de novembre. Le moteur semble respirer avec allégresse; sa plage d'utilisation, c'est 5-7000 tr/mn, voire 8000 de temps en temps. J'apprécie la couleur rouge du tableau de bord et la puissance du phare. Ce matin, j'ai fait la pression des pneus auxquels il manquait quelques centaines de grammes. Depuis, le comportement routier est superbe avec une mise sur l'angle vive et une bonne stabilité. Allié à un freinage puissant et bien dosable, cela en fait une moto-plaisir dès que quelques virages ou ronds-points se présentent sous ses roues.

Je retrouve dans cette moto l'équilibre propre aux machines de la gamme Honda, une certaine harmonie dans le comportement, même sur ce modèle plutôt basique.

 

Je me sens bien sur notre nouvelle machine, elle me donne envie de rouler. J'en oublie certaines réactions lues sur un forum motard ce matin. Membre du club, j'avais fait une petite bafouille présentant notre moto et certaines réponses m'ont laissé sans voix. Dont l'une refusant le terme de moto à la 250 CBF! Et me refusant presque d'éprouver de la passion pour ce type de moto. Quant à celui qui s'en servirait bien pour démarrer le méchoui....

Les bras m'en sont tombés!

Peu importe, chaque prise d'angle me redonne le sourire.

 

 Honda 250 CBF

Honda 250 CBF

Honda 250 CBF

Honda 250 CBF

Honda 250 CBF