Je me souviens de ce panneau , en mai 2000, sur la route menant au col Tizi N Test, dans les montagnes de l’Atlas Marocain ; il indiquait : virages sur 120 kms.
Un peu plus haut, pour la première fois de ma vie de motard, alors que je rétrogradais pour la n ième fois avant d’aborder un nouveau virage serré, je m’étais mis à rêver d’une boîte de vitesses automatique sur ma Transalp. J’avais alors juste envie de profiter du paysage grandiose sans avoir à m’occuper de ma moto.
Il m’avait fallu 20 années de moto pour que cette idée (saugrenue ?) me traverse l’esprit.
Itinéraire:
1er jour: en bleu
2ième jour: en vert
Première journée d’août 2008, 19 heures. Je quitte la concession Honda de Tarbes et enfourche une drôle de bestiole du nom étrange de DN 01. Philippe m’a proposé de l’essayer tout un week-end et , comme j’aime faire plaisir, j’ai accepté !
En fait, ma curiosité est grande de conduire dans toutes les conditions de route une « motomatique ».
Quand j’avais vu les premières photos de cet engin dans la presse, ma première réflexion avait été : « Pourquoi n’ont-ils pas installé cette mécanique sur une moto « normale », genre Deauville ? La conduite pieds en avant n’étant pas ma tasse de thé, moi l’adepte des trails depuis 1989, avec une XLV 750 et trois Transalp successives.
Mais, ce soir, quand je démarre la moto, je ne me pose plus de questions. J’ai juste envie de rouler avec.
Alors allons-y !
Pas de problème, je pose les pieds par terre ; qu’est ce qu’elle est basse, cette moto ! Une petite impulsion sur le bouton D à droite ; D comme drive. La DN 01 est prête à partir. J’accélère. Quelle douceur ! Le bruit est feutré, rien à voir avec la Transalp 700 essayée il y a quelques mois, munie pourtant du même moteur.
Premier rond-point, elle s’inscrit avec une vivacité à laquelle je ne m’attendais pas vu l’empattement de la bête.
Je regarde mes bottes ; instinctivement, je les ai posées à l’arrière des marche pieds dont elles n’occupent qu’un quart de la surface et le reste du pied est à l’air libre ; la position custom ne me convient décidément pas. De même, j’ai calé mon dos le plus en arrière possible, contre le dosseret pour me rapprocher d’une position de conduite plus naturelle.
J’effectue les 40 kilomètres qui me séparent de Pau. J’ai l’impression d’être sur un tapis volant ; pas de vitesses à passer, une transmission très douce, une selle large et accueillante. Je me laisse porter à 105 km /h, le compte-tours indique 4000 tr/mn ; elle tire plus long que la Transalp 700 qui ne roule qu’à 93 km/h au même régime. Un groupe de trois voitures à doubler, je me retrouve à 140 rapidement. Bien, ça pousse quand même suffisamment.
Le tableau de bord est bien caché sous la bulle, très bas, et je n’ai que le paysage qui s’offre à mon regard. Les rétroviseurs renvoient l’image sous le guidon, une sensation nouvelle pour moi.
Arrivée à Pau sous la pluie pour arroser le début de l’essai ; tiens, mes jambes sont protégées par la forme de la carrosserie et seul le haut du corps est mouillé.