Voilà une moto qui ne demandait qu'à nourrir mes rêves de voyage les plus fous.
Lors de sa présentation, Honda annonçait la couleur. La moto avait été conçue pour aller loin, sans demander autre chose que de faire le plein du réservoir et une vidange de temps en temps.
Après trois années sur ma 125 et quelques beaux voyages à la clef, ces promesses résonnaient agréablement à mes oreilles.
Tout juste entré dans la vie active, j'envisageais de passer rapidement le permis gros cube et de m'acheter la moto qui conviendrait le mieux à mon goût naissant pour les destinations lointaines.
Un cardan, un rattrapage hydraulique du jeu aux soupapes, une double bobine d'allumage, un filtre à air idéalement placé, les arguments étaient sérieux.
Je trouvais qu'elle respirait la robustesse, cette moto. Je sais, c'était très subjectif, mais elle me donnait vraiment envie de partir loin et longtemps.
Moto Journal semblait également impatient de voir ce que cette XLV 750 avait dans le ventre d'autant que sa sortie avait été retardée. Il paraissait évident qu'il fallait lui faire parcourir un maximum de kilomètres. Le problème était que mon hebdo disposait de peu de temps et c'est un voyage express au Maroc qui fut programmé.
Un programme alléchant, d'autant qu'elle fut accompagnée par une BMW 80 GS, initiatrice dans la catégorie gros trail, afin de faire quelques comparaisons intéressantes avec sa seule rivale du moment.
Le résultat fut probant, avec une moto confortable et homogène, plus polyvalente que le trails gromono un peu limités dans les portions routières.
J'étais un peu frustré, j'aurais voulu que cet essai soit plus long, car ces 3500 kilomètres me paraissaient insuffisants pour avoir une idée complète des possibilités de la moto.
Malgré tout, je la désirais, cette moto, en dépit de ses couleurs bien trop voyantes pour moi. Elle semblait m'inviter aux grands espaces.
Quatre mois plus tard, détenteur de mon permis gros cube, c'est pourtant vers un autre V-twin de la gamme Honda que je jetais mon dévolu. Le prix de la grande soeur, supérieur de 27% m'avait fait renoncer. Je ne le savais pas encore, mais ce n'était que partie remise et je m'offris cette moto, cinq ans plus tard. J'avais bien fait d'attendre, elle revêtait alors une robe rouge et noire beaucoup plus discrète! Et avec quelques modifications destinées à améliorer sa fiabilité.