Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Honda Vultus NM4: la moto des extra-terrestres

Au départ, c’était un simple bruissement, arrivé d’on ne sait où, comme poussé par le vent d’ouest le long des montagnes.

Il n’y avait pas prêté attention.

Puis, la rumeur avait enflé. Sur le marché de Tarbes, il avait entendu les conversations derrière les sacs de provisions.

Certains avaient perçu plus qu’entendu une présence furtive dans la rue, juste sous leurs fenêtres, au milieu de la nuit. D’autres avaient vu, au loin, une silhouette qui avait disparu rapidement, comme absorbée par la route.

Le SDF du quartier avait voulu témoigner. Il avait fugitivement aperçu, sortant de la brume, une espèce d’énorme chauve-souris survolant la rue dans un râle feutré et inquiétant. Même si ce dernier mélangeait trop souvent le vin rouge avec son café du matin, cela avait fini par interpeler Chris.

Plusieurs soirs durant, ce dernierl erra donc dans les rues de Tarbes, au moment où la nuit s’installait pleinement, et avec elle le silence. Le septième soir, l’atmosphère était lourde, le soleil éclatant de la journée avait cédé la place à de gros nuages menaçants.

Il était sur le point de rentrer chez lui, doutant de la véracité des propos qui continuaient à circuler dans la ville quand, soudain, il eut la désagréable impression d’être suivi. Il se retourna et l’aperçut, qui venait de tourner à l’angle de la rue.

La nuit était d’encre et il ne put mettre un mot sur ce qu’il vit ; il eut juste le réflexe d’appuyer sur le déclencheur de son appareil photo en visant, au jugé, cette silhouette fantasmagorique qui disparut aussi vite qu’elle avait surgi. Comme avalée par les nuages bas.

Il frissonna malgré le temps orageux de cette fin de printemps. Il y avait quelque chose de surnaturel dans cette apparition soudaine, comme si elle arrivait du ciel.

Il rentra précipitamment chez lui et s’installa sur son ordinateur pour percer les secrets de la photo qu’il avait pu prendre. Avec l’obscurité totale de la rue déserte, il n’attendait pas de miracles et, effectivement, il lui fallut travailler la photo pour arriver à distinguer une partie de l’objet qu’il avait très brièvement aperçu.

Il enregistra la photo sous le nom d’OVNI, le seul auquel il avait pensé. Car, il en était maintenant persuadé, c’était bel et bien un objet volant dont il avait croisé la route. Il ne ressemblait à rien de ce qu’il connaissait. « Peut-être tout simplement car il n’a rien de terrien » se dit-il avant d’aller se coucher, la tête remplie de questions.

 

 

Les nuits suivantes, il poursuivit ses recherches et marcha longuement dans l’espoir qu’une nouvelle rencontre ait lieu. Il fut enfin récompensé quand l’OVNI surgit sur le boulevard.

La nuit était claire et il put voir un quelqu’un installé dessus. L’équipage passa devant lui, dans un doux feulement. Sans l’avoir prémédité, il fit de grands signes. L’être (humain ?) se retourna, parut hésiter une seconde en voyant Chris prendre une photo, mais il intima un ordre à son engin qui disparut instantanément.

Ce cliché était plus net, mais Chris eut alors la certitude que tout cela venait d’un autre monde. Il pensa à la série télévisée de son adolescence, Les Envahisseurs, dans laquelle David Vincent est témoin de l'atterrissage d'une soucoupe volante et qui n’a de cesse, par la suite, de convaincre ses semblables de combattre ces extraterrestres qui, sous une apparence humaine infiltrent insidieusement la Terre afin de la coloniser.

Est-ce que la réalité était en train de rejoindre la fiction ?

 

 

La nuit suivante, comme mû par une intuition, il retourna sur le boulevard, s’assit sur l’herbe et attendit patiemment, longuement. Il ne fut pas surpris, quand, au petit matin, arriva l’équipage, surgi de nulle part.

Il avait acquis la conviction profonde que cette rencontre allait se faire. Pour autant, son cœur battait à tout rompre, quand l’homme approcha.

Ou tout au moins, l’être à apparence humaine. Car, ces mouvements un brin désordonnés laissaient à penser que ce n’était qu’une enveloppe qui l’habillait. D’une voix monocorde, métallique, il commença à parler sans lui laisser la possibilité de réagir. Il aurait voulu lui poser plein de questions, mais il était comme anesthésié, incapable de prononcer la moindre parole.

A la fin de ce long monologue, cet extra-terrestre, puisque c’en était un, lui permit de prendre quelques photos.

Enfin, il disparut aussi silencieusement qu’il était arrivé, laissant Chris hébété. Ce dernier rentra chez lui, dans un état second, et se coucha.

Le sommeil fut long à arriver. Il ne cessait de penser à l’histoire de cet « homme » venu d’une planète lointaine, la planète H, à bord de son petit vaisseau spatial, chargé, avec cent autres personnes, de parcourir les routes de France pour mieux comprendre notre mode de vie.

Contrairement aux envahisseurs de la série télévisée, il n’y avait aucune volonté de nuire, juste celle d’apprendre. Son interlocuteur lui avait dit que quelques centaines de ces petits vaisseaux étaient disséminés dans le monde.

Leur travail d’exploration de la Terre avait commencé…..