Lorsque l'on pense à des motos d'exception, on pense tout naturellement à celles qui ont impressionné, par leurs performances, leur gabarit, leur rareté.
Celle que je vous présente fait partie de la catégorie des discrètes, des petites motos. D'ailleurs, à la base, le projet concernait une 125 cm3 et l'usine avait doublé la cylindrée en conservant les dimensions de la 125.
La ligne épurée m'avait séduit quand j'avais dévoré l'article de Moto Journal du 16 juin 1977. A l'époque, n'ayant encore jamais conduit de moto, le nombre de cylindres me paraissait être un critère important.
Comme pour la Moto Guzzi V50, le mot d'ordre semblait avoir été la chasse aux kilos; ainsi, l'utilisation de plastique à profusion ( c'était rare à l'époque), un cadre réduit à sa plus simple expression .
Résultat, l'usine annonçait 117 kilos ( 126 kilos vérifiés par le journal). Avec le recul, je trouve regrettable que cette intelligence dans la conception de ces motos italiennes fut ternie par une piètre qualité de fabrication. C'est d'ailleurs ce qui me détourna de ces belles motos italiennes dont le vieillissement un peu trop rapide m'effrayait.
Le moteur avait enthousiasmé l'essayeur qui louait sa faible inertie, ses montées en régime "fantastiques". En outre, la musique qui sortait des pots d'échappement semblait envoûtante puisque que le journaliste parlait d'un " beau gros bruit très sourd et des montées en régime fulgurantes du petit monstre qui résonnaient dans toute la cuvette où se trouvent les pistes Pirelli", lieu de l'essai.
J'avais longuement rêvé devant les photos de cette belle Italienne et à la lecture de l'article, peut-être parce qu'elle ne ressemblait pas à un monstre inaccessible et parce que je m'imaginais aisément la chevaucher sur les routes des Hautes Pyrénées.
Seul bémol, il était annoncé en fin d'article qu'elle ne serait pas importée en France!