Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Kawasaki Versys 650

Kawasaki est une marque japonaise que je connais en fait assez peu même si certains modèles mythiques ont marqué ma vie de passionné de motos.

 

Le penchant de Kawasaki pour la sportivité a eu tendance à m'en éloigner.

J'ai pourtant le souvenir de ma visite chez le concessionnaire pour examiner la KLE 500 qui correspondait à l'époque à ce que je cherchais, un trail de moyenne cylindrée. Mais la Honda Transalp 600 bien plus aboutie avait recueilli mon assentiment.

 

 Jusqu'à présent, la Versys 650 n'avait pas provoqué en moi une attirance particulière. Il faut dire que la première mouture avait une esthétique que je qualifierai de très personnelle!

 

Même si c'est subjectif, il y avait aussi ce bruit très particulier du moteur que je trouvais peu harmonieux et la présence d'une roue de 17 pouces  qui la classait dans la catégorie des trails purement routiers. Bien que je ne fréquente plus les pistes, j'ai un faible pour le train avant des trails et leur fine roue de 21 pouces (ou 19 pouces à minima).

Mais la curiosité était là, et avec elle l'envie de découvrir une nouvelle moto. Les possesseurs de cette machine ont l'air satisfaits de leur machine qui a évolué au fil des années. 

11 mars 2021. Ce jeudi après-midi de libre est donc l'occasion de faire connaissance avec cette Versys 650 en me rendant chez le concessionnaire Kawasaki à Tarbes. Le temps est printanier alors que je m'installe sur la selle. Les jambes sont tendues pour poser le bout des pieds au sol, mais c'est une caractéristique dont j'ai l'habitude et qui ne me gêne pas. Je débraye, le levier est doux à manier. Première. Je décolle. Je note aussitôt que le guidon n'est pas très large; je ne serais pas contre quelques centimètres supplémentaires et un positionnement légèrement plus en arrière. Je rejoins Séméac; les ralentisseurs à la sortie représentent un bon test pour les suspensions; ces dernières amortissent avec efficacité ces obstacles.

Dans la montée qui suit, le premier freinage appuyé avant l'épingle révèle une fourche avant réglé vraiment souple malgré un débattement moyen. Elle plonge franchement. A la remise des gaz, le moteur me parait un peu paresseux. Je m'attendais à un peu plus de vigueur de la part d'un bicylindre de 650 cm3.

La route est bosselée et il se confirme que les suspensions font bien leur travail. La moto doit être confortable sur les longs parcours d'autant que je me sens bien assis sur la selle.

 

Mon parcours est sinueux et les nombreuses relances confirment que le moteur manque de nerf dans la première partie du compte-tours. Il ne se manifeste vraiment qu'à partir de 5000 tours/minute. En dessous, c'est un peu creux. Cette caractéristique me donne l'impression d'un moteur qui tire long, ce qui n'est pas le cas; à 105 km/h, il tourne à 5000 tours/minute.

Les freins sont efficaces, réactifs, mais pas violents. Il faut juste se faire à la plongée de la fourche mais pour l'adepte du trail que je suis, cela n'est pas gênant.

Les enfilades de virages sont avalées avec facilité. Le train avant est plutôt neutre; il n'a pas la vivacité que je trouve excessive d'une Tracer 700. Je sens malgré tout que la mayonnaise ne prend pas à cause de ce moteur qui peine à réagir aux bas régimes que je fréquente régulièrement. Je ne peux m'empêcher de le comparer avec le V-twin de sa concurrente, la V-Strom 650 qui m'avait emballé par sa douceur et sa disponibilité. Bien sûr, si on le sollicite plus, il répond présent et avec vaillance mais je sais, qu'au quotidien, ce comportement ne me conviendrait pas.

Je prends le chemin du retour en essayant de ne pas trop me polariser sur le moteur. Le tableau de bord a eu la bonne idée de conserver un compte-tours classique et j'aime voir l'aiguille se promener sous la vitre au gré des pulsations du moteur. Le gros réservoir de 21 litres est échancré et permet de bien positionner ses genoux. 

Quelques accélérations me montrent un réel changement de caractère sur la deuxième partie du compte-tours.  Le bicylindre manifeste alors sa joie de vivre en partant à l'assaut des 10 000 tours/minute de la zone rouge. Cela peut plaire aux motards adeptes de ce type de conduite mais je n'en fais pas partie.

 

 

Je retrouve le vendeur de la concession et lui fais part de mes réserves. Il me confirme que ce moteur nécessite d'aller chercher les chevaux dans les tours. Comme je l'ai déjà remarqué, le moteur est l'âme d'une moto. Selon ses caractéristiques, je vais être ou non en phase avec lui. C'est ainsi que je n'ai pas aimé celui de la Tracer 700, trop réactif à la remise des gaz, le trois cylindres de la Triumph 800 Tiger trop lisse et sifflant, le bicylindre BMW fabriqué par Loncin ou le trois cylindres de la Tracer 900 qui semblait vouloir me dicter ma conduite.

Avec cette Kawasaki 650, ce fut malheureusement encore le cas. Ce moteur ne m'a pas fait vibrer et son manque de couple m'a contrarié au point que je n'ai pas pu apprécier les autres qualités de la moto. Ce n'est pas grave, il y a tellement de choix dans les gammes des différents constructeurs pour trouver chaussure à son pied. Et j'aime cette variété. Cela permet de croiser des motos à la personnalité marquée, loin de l'unicité des automobiles actuelles qui ont tendance à toutes se ressembler.

 

Alors que je m'apprête à quitter la concession, le vendeur me dit:  

"Vous devriez essayer la Versys 1000".

" C'est une autre catégorie hors de mon budget"

"Juste pour le plaisir". 

Voilà une proposition plus que sympathique! Je m'empresse d'accepter... et cela va faire l'objet d'un autre petit essai.