Je sillonne les routes de France et d'ailleurs depuis un paquet d'années. Après neuf années au guidon de routières, j'ai découvert le trail en 1989 et ce fut une révélation. J'étais bien installé dessus; la position droite, surélevée avec un large guidon me permettait d'embrasser la route et le paysage qui se présentaient devant moi. Les grands débattements offraient une souplesse bienvenue quand on roule beaucoup comme je le faisais alors. Et la géométrie de la moto la rendait apte à quitter le bitume pour s'aventurer sur les chemins et les pistes que j'étais amené à rencontrer lors de mes voyages de l'autre côté de la méditerranée ou dans les pays du Moyen Orient.
Je n'ai alors plus quitté le monde du trail tant j'aimais sa polyvalence.
Pendant de longues années, j'ai assisté à la montée en puissance des sportives, des roadsters, des grandes routières. Pas vraiment ma tasse de thé.
Depuis peu, c'est "ma" catégorie qui est l'objet de toutes les attentions des constructeurs pour ma plus grande joie. Bien sûr, tous les modèles présentés ne me plaisent pas; je trouve d'ailleurs que certains s'engagent sur une mauvaise route en commercialisant des mastodontes à la puissance déraisonnable et inutile et à la complexité de plus en plus grande. Quant au prix.... Dans le nombre, beaucoup retiennent mon attention malgré tout.
Aujourd'hui, 25 octobre 2018, je viens de parcourir une nouvelle fois l'article consacré à la nouvelle Triumph Scrambler 1200. Je savais qu'elle était en cours de finalisation, mais je n'y avais pas prêté attention plus que cela. J'imaginais une continuité avec la petite sœur, la Street Scrambler. Or je regrettais que cette dernière, sous une robe magnifique, ne soit qu'un roadster modifié, avec ses minuscules 120 mm de débattements de suspensions. Je trouvais cela d'autant plus dommage que la moto possède une finition superbe.
Et, excellente surprise, les photos publiées sur Moto Services montrent une Triumph avec un avant si fin qu'il ne trompe pas. C'est bien une roue de 21 pouces qui officie et les débattements des suspensions apparaissent eux aussi se rapprocher des valeurs rencontrées sur les trails. Cela promet un comportement routier que j'adore, avec un ressenti de la route bien particulier. Je vérifie les caractéristiques techniques de la moto; oui, c'est bien cela, 200 mm de débattements à l'avant et à l'arrière. Un modèle plus tourné vers le tout-terrain est même proposé, avec 250 mm. Le poids annoncé est contenu (205 kg à sec), la puissance raisonnable (90 chevaux).
J'ai parcouru l'article à plusieurs reprises, m'attardant sur les photos de la nouvelle Triumph. Elle est très belle, par sa simplicité, l'esthétique des ses différentes pièces qui s'harmonisent entre elles. Il y a une somme de détails qui, au final, donnent une moto superbement équilibrée, jusqu'au feu arrière posé sur le garde-boue. La qualité semble au rendez-vous, mais je crois que c'est une constante chez Triumph maintenant.
C'est certain, elle mérite que j'ouvre un nouvel article qui lui sera consacré. Bien sûr, c'est une grosse cylindrée avec un prix bien au delà de mon budget, moi qui attends désespérément que les prix des Africa Twin d'occasion baissent à l'approche de l'hiver, mais elle m'a tapé dans l'oeil comme l'a fait il n'y a pas longtemps la Moto Guzzi V85 TT.
Bienvenue dans la famille des trails, Madame Triumph, même si vous avez revêtu un habit de Scrambler pour brouiller les pistes!
Plaisir des yeux...
Triumph Scrambler 1200 XC
- Moteur
- Moteur : Bicylindre parallèle calé à 270°, refroidissement liquide
- Distribution : Simple ACT, 4 soupapes/cylindre
- Alésage x Course : 97,6 x 80 mm
- Puissance maxi : 90 ch à 7 400 tr/min
- Couple maxi : 110 Nm à 3 950 tr/min
- Conso moy : 4,9 l/100km
- Emissions CO2 : 113 g/km
- Embrayage : assisté, multidisque à bain d'huile
- Boite de vitesses : 6 rapports
- Partie cycle
- Cadre : Tubulaire en acier avec berceau en alu
- Bras oscillant : double, en aluminium, 547 mm
- Jante Av : à rayons en alu, 21 x 2.15
- Jante Ar : à rayons en alu, 17 x 4.25
- Pneu Av : 90/90 - 21
- Pneu Ar : 150/70 - 17
- Suspension Av : Fourche inversée Showa 45 mm entièrement réglable
- Suspension Ar : Combiné "Piggy back" Öhlins entièrement réglable
- Débattement Av : 200 mm
- Débattement Ar : 200 mm
- Frein Av : Double disque 320 mm, étriers monobloc Brembo M50
- Frein Ar : Simple disque 255 mm, étrier 2-pistons Brembo
- Dimensions et poids
- L x l x h : 2285 x 820 x 1200 mm
- Hauteur de selle : 840 mm
- Empattement : 1530 mm
- Angle de chasse : 25,8°
- Chasse : 121 mm
- Poids à sec : 205 kg
- Réservoir carburant : 16 l
- Autres
- Modes de conduites : 5 (Road, Rain, Sport, Off-Road et Perso)
- Régulateur de vitesse : 1 bouton
- Instrumentation : Ecran TFT
- Éclairage 100% LED
- Commodos : rétroéclairés avec joystick
- Prise électrique : type USB
- Démarrage sans clé
- Coloris : Noir "Jet" et Noir "Matt", ou Vert "Khaki" et Noir "Jet"
- Dispo : printemps 2019
- Tarif : 14800 euros
Triumph Scrambler 1200 XE :
- 6ème mode de conduite : Off-Road Pro (sans ABS)
- Centrale inertielle IMU : ABS et antipatinage optimisés
- Bras oscillant : 579 mm
- Suspension Av : Fourche inversée Showa 47 mm entièrement réglable (dorée!)
- Débattement Av : 250 mm
- Débattement Ar : 250 mm
- L x l x h : 2235 x 905 x 1250 mm
- Hauteur de selle : 870 mm
- Empattement : 1570 mm
- Angle de chasse : 26,9°
- Chasse : 129,2 mm
- Poids à sec : 207 kg
- Protège-mains avec renforts alu
- Levier Brembo MCS
- Guidon finition argentée, pontets anodisés noir
- Poignées chauffantes
- Logo réservoir "Triangle"
- Coloris : Blanc "Fusion" et Vert "Brooklands", ou Bleu "Cobalt" et Noir "Jet"
- Tarif : 15800 euros
Le premier essai de la nouvelle Triumph vient de paraître sur moto Services.
Il s’agit du modèle « de base » avec des débattements de suspensions plus faibles (200 mm quand même). Je me posais la question de l’efficacité des amortisseurs à l’ancienne. Je suis rassuré : « Parfaitement accordées, elles affichent une souplesse remarquable sur leur premier tiers de course, de quoi offrir une capacité d’amortissement conséquente sur tous les terrains ». Le travail effectué avec la firme Ohlins a porté ses fruits. De même, la fourche réagit bien avec une plongée limitée : « Sur les phases appuyées nous constatons que la fourche s’enfonce plus que d’ordinaire, normal avec son grand débattement, mais le transfert est tout de même bien contenu ».
Bref, tout ce que j’aime sur les trails est bien présent sur cette machine : «ses superbes suspattes filtrent idéalement les petites irrégularités et qui s’en sortent encore avec brio sur les plus grosses ». Triumph propose un Scrambler qui ne se contente pas d’offrir une ligne sympathique ; c’est bien à un véritable trail que l’on a affaire.
Bien sûr, la protection est minimaliste ce que ne manque pas de relever le journaliste. Il est évident pour moi qu’un pare-brise s’impose pour celui qui veut rouler régulièrement avec.
Coté moteur, et le contraire aurait été étonnant avec une cylindrée aussi importante, c’est excellent. Un couple constant, un caractère affirmé avec un calage à 270°. Le bicylindre dérivé de la Thruxton a été revu pour offrir un meilleur remplissage à bas et moyen régimes. En outre, la consommation semble maîtrisée (l’essayeur annonce 5,65 litres aux 100 à l’issue d’un test dynamique).
Je me demandais si on allait retrouver ce ressenti si particulier propre aux trails avec leurs grands débattements et leur fine roue avant de 21 pouces, mais je n’ai pas vraiment trouvé la réponse. Mais, ce qui apparait comme une (légère) critique de la part du journaliste (« il faut un tantinet faire preuve d’engagement au moment de déclencher les mises sur l’angle, on apprécie ensuite le maintien de cap en virage et la progressivité à passer du zig au zag. Certes, les enchainements rapides révèlent parfois un effet tire-bouchon, avec un redressement assez marqué entre deux prises d’angle. Aussi dans les courbes rapides passées à vive allure, on parvient également à mettre en défaut la rigueur du Scrambler ») est pour moi une qualité. Je ne vais jamais chercher les limites comme le font les professionnels et cette inertie que l’on trouve sur ce type de moto participe à la sérénité que j’éprouve à leur guidon. Ce « maintien de cap », cette « progressivité à passer du zig au zag », c’est tout ce que j’apprécie, bien plus qu’une vivacité trop grande, surtout quand cela se combine avec une fourche et une roue avant qui absorbe toutes les inégalités que l’on peut trouver sur le réseau secondaire français que j’affectionne. Enfin, la position de conduite semble se rapprocher de ce que j’aime avec des repose-pieds placés bas et un guidon haut.
Le freinage est bon (mais y-a-t-il encore des motos qui freinent mal ?).
J’aime beaucoup le tableau de bord qui réussit à allier le modernisme avec une présentation claire ; enfin un compte-tours visible ! La finition semble au top. Triumph a vraiment progressé au fil des années pour arriver à une grande qualité (visible qui plus est avec une parfaite intégration de tous les éléments).
Je note que l’échappement chauffe un peu trop la cuisse droite ; rien d’étonnant quand on voit son positionnement.
Cet essai m’a mis l’eau à la bouche. Triumph ne s’est pas loupé avec ce nouveau modèle qui concilie le style rétro et les qualités d’un trail avec un sens de l’équilibre très poussé. J’ai hâte de pouvoir faire un petit essai de cette moto.
Ce 20 décembre 2018, le Repaire des Motards présente lui aussi son essai des deux modèles. Le journaliste a été impressionné par les qualités du moteur. La musique qu’il distille, le couple présent dès les plus bas régimes, la souplesse et une belle vigueur à partir de 4000 tours/minute jusqu’à la zone rouge, il cumule toutes les qualités d’autant qu’il est secondé par une bonne boîte de vitesses et un embrayage doux. Ce gros bicylindre semble être une réussite : « Gras, mais vif, ronflant, faisant sentir chaque coup de piston, il donne une vie mécanique peu commune aux Scramblers 1200. De 3.500 à 7.400 tours, il pousse sans discontinuer, martyrisant l'enveloppe arrière qui, parfois, dérape gentiment, nonobstant l'excellent anti-patinage. ». A noter que la connexion poignée de gaz-moteur est excellente (très important pour moi).
Comme quoi, nul besoin d’une multitude de chevaux pour prendre du plaisir au guidon d’une moto. Cela me fait plaisir de voir que tous les constructeurs ne s’engagent pas à la surenchère, surtout pour des motos dénuées de velléités sportives comme les trails. Après l’Africa Twin et ses « seulement » 95 chevaux, Triumph propose 90 canassons amplement suffisants. Pendant ce temps, Ducati, BMW et KTM se sentent obligés d’augmenter la puissance de leurs moteurs, puissance inexploitable au quotidien. J’avoue que je ne saisis pas vraiment le sens de leur démarche.
En ce qui concerne la partie cycle, le modèle XC se révèle plus agile, avec une inertie moindre dans les changements d’angle, mais le niveau atteint par les deux modèles parait élevé.
En tout terrain, cette nouvelle Triumph s’en sort très bien, avec bien sûr des capacités supérieures pour la XE grâce à des débattements de suspensions plus élevés et un large guidon permettant une très bonne position de conduite debout sur les repose-pieds. Cela se confirme, c’est un trail ayant revêtu la tenue d’un Scrambler !
Quant au freinage, il s’avère puissant et parfaitement dosable.
La dernière née de Triumph est une belle réussite. Le seul bémol, c’est le prix, non pas qu’il ne soit pas justifié au regard des nombreuses qualités de cette 1200 cm3, mais je regrette que la « petite » Scrambler de la gamme n’ait pas fait l’objet du même traitement avec des débattements de suspensions plus importants. Les 65 chevaux me paraissent amplement suffisants, par contre les 120 mm de débattements….
Le Repaire des Motards compare cette nouvelle Triumph à la Ducati Scrambler 1100 ou à la BMW Nine T Scrambler. Compte tenu de son positionnement, je trouverais plus intéressant de faire un comparatif avec l'Africa Twin, un "vrai" trail contre un scrambler qui se veut trail. Puissance équivalente, débattements de suspensions proches, poids comparable, je serais curieux de voir ce que donnerait un essai opposant ces deux motos peut-être pas si différentes que leur esthétique le suggère.
20 décembre 2018 : Moto Station n'aborde pour l'instant que l'essai en tout-terrain. La pluie est tombée dans la région de l'Algarve au sud du Portugal où Triumph présentait les motos et les journalistes ont eu droit à des terrains meubles. La docilité du moteur a fait merveille dans de telles conditions, permettant d'optimiser la traction. Ce qui est mis en avant, c'est "l'équilibre général" des deux versions. Il n'empêche que cela reste une grosse moto et que le journaliste a été le témoin de plusieurs chutes. Il a été impressionné par le modèle XE en concluant ainsi "Triumph est allé très loin dans l’idée de proposer un Scrambler réellement pensé pour des escapades en tout terrain…".
Vivement la rédaction de l'essai intégral!
27 décembre 2018: voilà enfin l'essai intégral après 300 km parcourus. " Présentation impeccable". Cela confirme que la marque anglaise a désormais mis la barre très haut en matière de qualité du produit. Il est loin le temps des Triumph qui laissaient systématiquement trace de leur passage sur l'emplacement où elles avaient stationné avec quelques gouttes d'huile!
Le poids se fait sentir dans les manoeuvres à l'arrêt mais disparait dès que la moto roule, preuve d'un bon équilibre de l'ensemble.
Les qualités du moteur sont notées par l'essayeur. Souple, avec un beau bruit et un couple bien présent. " La poussée du twin calé à 270° est sympathique, vivifiante, enivrante…" Le journaliste a été plus que séduit, semble-t-il...
Le comportement routier se révèle excellent, même si le train avant ne permet pas des entrées de virages trop vives. Cela me semble tout à fait logique.
Peu de défauts sont notés: une sélection trop ferme à la montée des rapports, la hauteur de selle, surtout sur la XE et ce pot d'échappement qui peut gêner et qui chauffe pas mal, malgré les protections thermiques installées. es températures étaient pourtant peu élevées (12-14 degrés maximum), ce qui peut poser question lors des virées estivales.
Les capacités en tout-terrain sont réelles mais le poids ne peut totalement se faire oublier. Il ne faut pas oublier que c'est une 1200 cm3. Les constructeurs ont tendance à nous faire croire que leurs grosses cylindrées sont capables de passer partout. Même si cette Triumph et avant elle l'Africa Twin ont montré que des gros trails offraient de réelles possibilités en la matière, je ne peux m'empêcher de penser à leur poids et leur prix. Une petite 500 serait sûrement plus adaptée mais, comme souvent en matière de deux roues, la part de rêve est importante et les constructeurs savent nous vendre du rêve!
Caradisiac Moto publie son essai. Là aussi, la nouvelle Triumph attire les commentaires élogieux qui démontrent que le constructeur anglais a fait du très bon travail. Il a de plus osé "trailiser" le scrambler, ce qui est pour moi une excellente initiative !
Le gros bicylindre est mis en avant ; "son moteur conjugue sensations et efficacité redoutable, vibrations bien dosées et plaisir mécanique".
Si l’on s’attarde sur les (rares) défauts relevés, il y a le poids en utilisation tout terrain. Mais il est évident qu’une telle moto n’est pas destinée à rouler sur de pistes aussi difficiles que celles réunies dans cet essai presse. Je doute que beaucoup de propriétaires de cette moto osent l’emmener sur de tels parcours !
Le journaliste a été un peu gêné par la position sur la moto avec un carter gauche sur lequel vient buter la botte et un côté droit occupé par le pot d’échappement qui oblige à s’en écarter pour limiter les effets calorifiques de cet élément métallique.
Egalement, "à l'attaque, l'avant s'allège copieusement et l'on sent parfois le pneu riper dans les phases de transition et de forte accélération". Mais ce sont là des conditions extrêmes que peu de motards rencontreront et c’est pour moi la réaction normale d’une roue de 21 pouces. La polyvalence que cette dernière génère compense largement ce (léger) défaut.
Trail Adventure est une revue qui me parle. On y traite des motos qui font vibrer mon cœur de motard et on y associe des articles où le voyage est souvent présent. C'est avec toujours beaucoup de plaisir que je la lis. Dans le numéro du premier trimestre 2019, la nouveauté anglaise fait bien sûr l'objet d'un essai. On y trouve également l'interview de Felipe Lopez Cordoba qui a assuré le développement du Scrambler 1200. On en apprend ainsi un peu plus sur les différentes phases de la conception de la moto. En ce qui concerne les suspensions, il se confirme que l'usine a tenu à obtenir des amortisseurs de qualité malgré l'absence de biellettes. Le célèbre fabricants Ohlins a développé un produit spécifique avec, entre autre, deux ressorts par amortisseur. J'ai hâte de vérifier si Triumph a ainsi réussi à concilier l'esthétique des motos à l'ancienne avec un amortissement de qualité.
La moto a été très appréciée par le journaliste qui a cependant relevé un défaut qui n'avait pas mis en avant dans les autres essais, des légers à-coups sur le filet de gaz à basse vitesse, ainsi qu'une masse à ne pas oublier en tout-terrain, un échappement qui "chauffe copieusement le mollet" et un tarif conséquent.
Au tour de mon hebdomadaire, devenu ( hélas) bimensuel et (encore hélas) dernièrement racheté par les Editions Larivière qui possèdent son concurrent principal, Moto Revue, lui-même devenu mensuel. Décidément, la presse moto va mal.
Sous la photo de présentation de l'essai, le journaliste ne peut s'empêcher d'écrire "en étant un poil tatillon, on n'aurait pas été contre un caractère moteur plus prononcé". Pourtant, l'essai révèle un bicylindre souple, "un couple qui permet de ressortir parfaitement des virages et de prendre rapidement de la vitesse, des montées en régime vigoureuses et une belle allonge du twin". Il est ajouté que, "à aucun moment, le moteur ne se montre explosif ou violent". Je considère cela comme une qualité, surtout sur une moto destinée à la ballade, mais il faut croire que cette notion de moteur de caractère est encore bien ancrée chez certains journalistes bien que loin des désirs de la plupart des motards.
La belle sonorité de l'échappement est soulignée, la qualité du châssis également qui "fait merveille sur route tortueuse".
Comme ses concurrents, Moto Journal a été admiratif devant la qualité de la finition de la Triumph (matériaux employés avec beaucoup de pièces en alu, souci du détail).
Les amortisseurs développés avec Ohlins ont fait étalage de leur efficacité. Bonne maniabilité. Freinage "au top". Cette moto cumule beaucoup de qualités.
La réserve concerne le modèle XE à l'orientation tout-terrain plus prononcée. Le journaliste estime (à juste raison) qu'une moto de ce gabarit exige tout de même de sacrées compétences en pilotage pour pouvoir être exploitée et il a trouvé la XE moins homogène sur route avec un train avant "offrant moins de feeling en entrée de virage". En outre, "les freinages appuyés provoquent un mouvement de cheval à bascule plus prononcé et la longueur plus importante (bras oscillant et empattement plus longs) lui fait perdre en maniabilité et en vivacité face à la XC".
Cela confirme mon sentiment que le modèle XC est la version la plus homogène. La XE vend, quant à elle, du rêve. C'est une tendance de l'ensemble des constructeurs de montrer leurs gros trails dans des lieux exotiques avec des pilotes aguerris à leur guidon sautant les obstacles, franchissant des gués, grimpant des montagnes même si l'on sait qu'une infime minorité osera s'aventurer dans de tels endroits avec des motos haut de gamme coûteuses. Il serait d'ailleurs temps que les constructeurs proposent également des trails plus accessibles. J'ai vu que KTM présentait sa 790 Adventure mais, si la cylindrée a diminué, que dire du prix! Il y aura aussi Yamaha avec sa future 700 Ténéré qui devrait être sous les 10 000 euros mais avec une orientation tout-terrain qui me semble un peu trop marquée (on dirait une moto d'enduro). Chez Honda, la petite CB 500 X va "chausser" du 19 pouces à l'avant, mais les débattements de suspensions, bien qu'en légère augmentation, me paraissent encore un peu faibles. En fait, il faudrait une sorte de Transalp moderne, une moto pas trop puissante, avec une cylindrée moyenne, une puissance et un prix raisonnables offrant une véritable homogénéité lui permettant, à l'occasion, de fréquenter avec modération le tout-terrain.
Je m'égare un peu, l'article est consacré à cette belle Triumph diablement réussie. La seule question que je me pose, c'est au sujet de la protection contre le vent. Que donne-t-elle au quotidien, munie d'un pare-brise? J'ai fini par m'habituer au rempart efficace que procure le carénage de mes Transalp et un minimum en la matière me parait indispensable pour le confort de conduite.
En tout cas, bravo à Triumph pour avoir donné naissance à cette belle moto!
Dans son numéro de février 2019, Moto Magazine présente son essai. Il en ressort que cette nouvelle Triumph est une belle réussite mais Moto Magazine, au sujet du modèle XE, parle d'un "monstre aux dimensions ahurissantes!". Empattement et hauteur de selle supérieurs à ceux de la nouvelle BMW R 1250 GS. Une phrase de l'ingénieur châssis m'a fait sursauter: "Quand on a vu que KTM sortait sa 790 avec 240 mm, il fallait que l'on fasse plus". Bigre! J'espère qu'il y des raisons plus objectives dans le choix de tels débattements de suspensions que celle de vouloir pisser plus loin que son voisin....
Le journaliste compare la Triumph à une Honda chère à mon coeur en indiquant "qu'elle enchaîne les virages avec l'aisance d'une Africa Twin". Connaissant les qualités du bicylindre japonais dans le domaine, je prends cela pour un sacré compliment. Le moteur est loué pour ses nombreuses qualités alliant couple "impressionnant" ,"injection parfaitement maîtrisée", "boîte précise". Le tout dans un bruit qui semble assez envoûtant. En tout-terrain, malgré d'indéniables qualités, les dimensions et le poids de la machine se rappellent au bon souvenir du pilote. D'ailleurs, j'ai cru comprendre, à la lecture de tous ces essais, que les chutes furent assez nombreuses, ce qui permet de remettre les choses à leur place. Cette Triumph est avant tout une excellente routière qui, sous sa belle robe, vous laisse entendre qu'elle serait capable de vous emmener sur les pistes les plus improbables .... à condition toutefois d'avoir le budget et les capacités de pilotage en tout-terrain.
C'est pour cela que la version XC parait plus accessible avec sa plus faible hauteur de selle, "un centrage de masse vers le bas et une meilleure stabilité sur l'angle". Dommage que la différence de tarif avec le modèle XE soit si faible (14800 euros au lieu de 15800 euros).
Moto Revue, dorénavant avec une publication mensuelle, propose son essai dans son numéro de janvier 2019. Le journaliste semble d'accord avec moi puisqu'il écrit que "les yeux fermés, on jurerait être sur un trail, l'excellente protection généralement constatée en moins et la chaleur perçue sur le mollet droit en plus". C'est bien un Trail caché sous une robe rétro de scrambler.
La revue axe son essai sur le modèle XE (c'est dommage car la XC parait plus abordable et homogène) et la grande qualité de l'amortissement est soulignée, tant pour la fourche que pour les amortisseurs. Le moteur est également loué pour ses multiples qualités. Par contre l'importance du gabarit et la hauteur de selle ne vont pas simplifier les manœuvres à l'arrêt. La partie cycle ne pose aucun problème: "agile, stable, précis et acceptant les corrections de trajectoires, ce Scrambler 1200 XE montre un excellent équilibre et une très bonne tenue, à la réserve de pneus trails dont le profil et els sculptures font qu'ils n'auront jamais le grip offert par des concurrents routiers".
Bref, encore beaucoup de compliments envers cette machine qui donnent envie de se faire sa propre opinion en allant faire un essai personnel chez le concessionnaire, bien que les tarifs soient bien trop élevés pour mon budget.
Je suis allé rendre visite au site du constructeur. Je dois avouer que j'ai été impressionné par sa qualité. Très complet, convivial, il permet d'avoir rapidement le maximum d'informations et de configurer facilement la moto. Ce site sait créer l'envie, Honda pourrait en prendre de la graine!
J'ai constaté que, à l'instar de BMW, la politique des options était assez développée chez le constructeur anglais. Il est tentant de rajouter tel ou tel équipement supplémentaire mais la note finale risque de s'en ressentir! Je n'ai mis que les options qui m'ont paru les plus pertinentes mais il y a en une ribambelle à aller consulter.
La brochure du constructeur tout d'abord pour se mettre l'eau à la bouche ....
Quelques options proposées....
Dans son numéro d'avril 2019,Moto Magazine a eu la bonne idée de comparer la nouvelle Triumph, un scrambler aux forts accents de trail avec un des meilleurs trails de sa catégorie, la Honda Africa Twin.
Les deux motos présentent un haut niveau de qualité et le choix pour l'une ou l'autre sera affaire de goût mais il se fera aussi en fonction de l'utilisation que l'on souhaite faire de sa moto, la Honda se révélant plus homogène avec un niveau de confort et de protection supérieur et une plus grande facilité de conduite. L'anglaise lui oppose un moteur avec une cylindrée plus importante et un couple supérieur, des suspensions encore meilleures.
En tout cas, c'est un bel essai présenté par Moto Magazine avec des photos superbes qui mettent l'eau à la bouche et invitent à prendre la route et les chemins.
Triumph fait évoluer son Scrambler 1200 d'une manière qui me parait assez intelligente en présentant deux versions désormais appelées XE et X.
Dorénavant, il y aura un modèle présentant une hauteur de selle plus raisonnable (820 mm) grâce à un débattement des suspensions revu à la baisse (170 mm). Excellente initiative qui s'éloigne des débattements très importants des deux versions précédentes dont l'orientation tout-terrain avait été mise en avant par le constructeur lors de sa sortie (de manière peut-être un peu excessive d'après moi compte tenu du poids de la moto).
Pour ceux qui ont la taille adéquate ou qui aiment s'aventurer sur les chemins, la version XE conserve ces grands débattements (250 mm).
Cette XE présente les nouvelles caractéristiques suivantes:
- Étriers monoblocs radiaux Brembo Stylema de dernière génération avec deux disques flottants de 320 mm, et étrier Nissin à un piston à l'arrière.
- Fourche inversée Marzocchi de 45 mm et amortisseurs à deux ressorts, avec réservoirs piggyback optimisés.
- Nouvelle fourche Marzocchi optimisée avec un grand débattement de 250 mm à l'avant et à l'arrière, entièrement réglable
- Collecteurs d'admission et d'échappement revus pour une meilleure répartition du couple dans la plage de régime supérieure.
- Nouveaux clignotants leds fins et nouveau feu arrière compact à LED
- Tableau de bord modifié
Quant à la X, il devient le modèle "de base" avec des suspensions moins sophistiquées et des freins moins performants par exemple.
Pour les deux versions, le réservoir diminue légèrement de volume en acceptant 15 litres, ce qui est un peu faible.
Le moteur a été légèrement revu avec un couple maximum délivré plus tôt (4250 tours/minute). Il devrait conserver ses grandes qualités que j'avais pu constater lors de mon bref essai il y a quatre ans.
Avril 2019 : 109
Mai 2019 : 101
Année 2019: 510