Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Honda NCX 750: la NCX s'étoffe - Au revoir, Miss NCX 750

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Lundi 30 janvier : je rejoins Tarbes pour mes derniers kilomètres au guidon de la NCX 750.

Je m’arrête à la station d’essence. Cela fait bientôt 150 kilomètres que je roule à une allure moins soutenue qu’habituellement en respectant, plus ou moins, les limitations de vitesse. Résultat : 3,24 litres/100. La différence est faible comparée au rythme que j’ai habituellement, peut-être parce que ce dernier se situe dans la zone de couple de ce moteur, là où son rendement est optimal. Conclusion, la conduite économique n’est pas la solution idéale d’autant qu’elle réduit le plaisir de conduire.

Il me reste alors 30 kilomètres à parcourir et je passe en mode « on lâche les chevaux ». La moto totalise 1400 kilomètres et je m’autorise un maniement plus musclé de la poignée de gaz.

Et là, surprise ! 

Le moteur répond par un vrombissement grave qui remonte à mes oreilles via le devant du réservoir et, ma foi,  ça pousse fort. Voilà une nouvelle facette de cette moto que je n’attendais pas à pareille fête. Elle a alors un côté pétillant qui contraste avec son image sérieuse. Je me régale de ses montées en régime, de cette allonge entre 4 et 6000 tours/minute avec les chiffres du compteur qui dansent derrière la visière. Je n’ai pas de chronomètre sur moi pour comparer, mais je n’avais pas noté cette expressivité sur la NCX 700.

Je rejoins la route principale et termine mon parcours à une allure peu raisonnable en effectuant des dépassements rapides sur le cinquième rapport. Nul besoin de 100 chevaux pour affoler les radars !

Certains vont sûrement trouver que j’exagère, mais je lui  trouve un côté sportif, à cette moto, lors de mes derniers instants avec elle. Un moteur qui répond présent, une partie cycle excellente, il n’en faut pas plus pour me séduire.

55 chevaux, cela peut paraitre peu sur le papier, mais, dans la réalité, avec ce couple omniprésent, il y en a suffisamment pour enquiller les kilomètres à un bon rythme et aussi pour se faire plaisir le jour où l’on décide de hausser la cadence.

 

 

Voilà, c’est fini. La belle histoire s’achève et je sens que je vais la regretter, cette moto.

Hormis l’abandon (regrettable) du freinage couplé, cette NCX 750 a su améliorer la base excellente de la 700. Je trouve en outre que les pneus Dunlop Trailmax D609 qui l’équipent lui vont très bien.

Quant à la boîte DCT, je conseille vraiment de l’essayer. Pour ma part, je trouve que, sur le mode D, elle passe les rapports trop tôt ; d’ailleurs, en conduite calme, en mode manuel, je passais les rapports aux environs de 3000 tours/minute, ce qui fait travailler le moteur dans une zone où il se sent mieux. Le mode S me convient mieux, mais je trouve alors qu’il rétrograde parfois un peu trop vite. L’avantage, c’est que l’on peut choisir en fonction de son humeur du moment, de son état de fatigue, des conditions de circulation. Personnellement, le mode manuel a quand même ma préférence car j’aime gérer entièrement mes passages de vitesse et, avec les gâchettes au guidon, cela se fait avec une facilité et une rapidité assez incroyables.

Comme la NCX 700, cette moto ne conviendra pas à tous les motards. Son moteur atypique peut enthousiasmer ou rebuter et il faut l’acheter en connaissance de cause. Pourtant, je trouve que cette augmentation de cylindrée lui a apporté un supplément d’âme et, après un rodage soigné (important, le rodage), il fait preuve d’un caractère très plaisant, un brin joueur alors que l’on ne l’attend pas sur ce terrain. Et c’est une vraie bonne surprise !

 

 

Puisque l’on est le dernier jour de l’année, je vais imaginer ma NCX 750 idéale. Peut-être mon choix porterait sur la boîte de vitesses traditionnelle et, avec les 800 euros économisés, je l’équiperais d’une béquille centrale, de pare-mains, d’une bulle haute, de protections moteur et d’un lèche roue arrière. Elle aurait droit à un pignon de sortie de boîte d’une dent de moins qui, j’en suis certain, ne pourrait que magnifier le comportement du moteur avec une sixième plus utilisable. Et, plus tard, je pense que je l’équiperais d’un amortisseur Fournales dont j’ai pu apprécier les grandes qualités de confort et de robustesse sur mes Transalp et qui se révèle également excellent sur la Honda 250 VTR familiale.

Allo, Père Noël....

 

PS: j'ai pensé à ce que pourrait être la prochaine évolution de cette séduisante boîte DCT. Mes connaissances en la matière sont inexistantes mais j'ai imaginé le rajout d'un mode P qui  se rajouterait au mode D et S. Ce serait le mode personnalisé, celui que chaque utilisateur, après avoir une idée précise de ses attentes au guidon de sa moto, ferait programmer chez son concessionnaire. Pour ma part, je verrai assez bien un mode P qui monterait les rapports à des régimes légèrement plus élevés que sur le mode D afin que le moteur travaille dans une zone de couple plus confortable pour lui. A des régimes assez bas, mais pas trop, pour éviter le sous-régime.

C'est peut-être techniquement impossible à réaliser mais, sur le papier, une telle solution me parait fichtrement séduisante!   

 

PS n°2:  plus d'un an après, j'ai eu l'occasion d'essayer de nouveau cette belle NCX 750 sur un peu plus de 200 kilomètres. Cette boîte DCT a produit encore plus d'effet à mon encontre, ma laissant comme une évidence que cette moto n'atteint la plénitude de son fonctionnement qu'ainsi équipée. 

En décembre 2013, bien que séduit, j'en étais resté à un calcul bassement matériel, me mettant à la place d'un budget limité. Et, je crois, qu'au fond de moi, j'avais encore en souvenir ces étapes lointaines où, sur les routes désertes et surchauffées de Libye, d'Algérie, d'Egypte ou du Pakistan, j'espérais ne rencontrer aucun problème mécanique. Cette boîte, me disais-je, c'est une complication mécanique de plus. Mais, outre le fait que je roule moins et moins loin (quoique....), cette transmission unique dans la production moto a maintenant largement fait ses preuves quant à sa fiabilité. Depuis son arrivée, il y a cinq ans, sur la Honda VFR 1200 , je n'ai jamais lu le moindre commentaire négatif en ce qui concerne sa robustesse. 

Lors de ces 200 kilomètres supplémentaires, dont 40 sous la neige, j'ai goûté avec une joie certaine la douceur, la réactivité de cette boîte. En tout automatique, c'est le mode S qui se rapproche le plus de mon idéal, et le fait de pouvoir, à tout moment, intervenir manuellement est vraiment appréciable.

Plus on l'utilise et plus on l'apprécie, cette transmission.

Pour ma part, il est aujourd'hui évident que ma prochaine NCX ( car c'est cette moto dont je rêve) aura une boîte DCT!