Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Balade écossaise - L'Ecosse

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Départ pour l'Ecosse. Pas de chance pour Marie, c'est son jour sur deux roues et le pluie s'invite, le type de pluie qui détrempe n'importe quel motard en quelques minutes. Nous faisons une halte à Moffat, notre première ville écossaise et je me délecte d'une sorte de bœuf bourguignon dans une pâte feuilletée; Marie tente le haggis, la panse de brebis farcie et, ma foi, c'est très bon. On se sent bien dans cette petite ville et on se promène dans les rues en faisant quelques achats. Allez, c'est décidé, nous ne reprendrons pas la route aujourd'hui; il y a un panneau "camping" qui nous fait de l'oeil....

 

 

Le lendemain, j'ai plus de chance au guidon car le ciel, parfois menaçant, décide de m'épargner. Nous arrivons donc au Loch Lomond, rendu célèbre par le capitaine Haddock et son whisky adoré. Route minuscule comme souvent mais aussi beaucoup de monde. Nous nous rabattons sur Arrocha. Je trouve un charme désuet à ce village délaissé par les vacanciers.

 

 

 

Dernier jour de juillet. Aujourd'hui, j'ai le sentiment de vraiment pénétrer en Ecosse sur la très belle route qui nous amène jusqu'à Glencoe. Montagnes aux multiples tons de vert, lumière changeante au gré des relations incertaines entre le soleil, les nuages et la pluie. J'envie Marie au guidon de sa vaillante petite moto. Malheureusement, une heure après notre arrivée à Glencoe sur le bords du loch Leven, la pluie s'invite et ne nous quitte plus. Le plafond nuageux est très bas, le vent souffle, la température chute. Au secours, l'été s'en est allé!  Le fourgon est notre seul refuge et commence à sentir le chien mouillé. Il faut que je respire. Quoi de mieux pour me protéger que ma combinaison de pluie. C'est donc dans cette tenue légèrement voyante que je pars marcher dans les environs. Les bois sont remplis de fougères multiples, la mousse omniprésente semble y avoir fait son nid. La brume qui survole le loch lui donne une atmosphère baignée de mystère. C'est très beau .... mais nous aimerions que cela soit moins humide!

Deuxième journée un peu moins pluvieuse et j'en profite pour aller pédaler dans ce cadre magnifique. Puis, c'est une marche en famille. C'est l'occasion de nous attarder sur les maisons aux intérieurs coquets que nous devinons à travers les fenêtres; ces dernières semblent servir de vitrine et de multiples objets visibles de l'extérieur y sont déposés. Très cosy.

Vingt heures. Une petite camionnette pénètre dans le camping détrempé en diffusant, via son haut-parleur l'air de la chanson "Hello, le soleil brille" et propose à la vente des glaces. Maintenant, nous en sommes certains, les Ecossais ont beaucoup d'humour! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous quittons Glencoe après ces trois jours très humides. Aujourd'hui, c'est jour de fête pour Manon car nous nous arrêtons sur le bord de la route près de Glenfinnan. Elle ne comprend pas pourquoi nous stoppons ici alors qu'il n'y a manifestement rien à voir.  Nous lui apprenons que nous allons faire une petite marche jusqu'au viaduc sur lequel passe le train transportant Harry Potter et ses amis jusqu'à l'école de Poudlard. Cela fait bientôt un an qu'elle a dévoré tous les livres racontant l'histoire du célèbre apprenti sorcier et visionné les films. On ne pouvait pas lui faire de plus beau cadeau.

Plus tard, nous quittons l'axe principal pour une route déserte direction la péninsule d'Ardnamurchan. La nature se fait moins verte, le rocher plus présent. Sur cette "single road", ce qui signifie une seule voie, on roule lentement et on apprécie le moment. Pour se croiser, c'est simple, il y a des "passing places" où la route s'écarte subrepticement. La courtoisie des conducteurs fait le reste et la circulation se passe sans heurt. Difficile à imaginer en France une telle route sur des dizaines de kilomètres.

Arrivée dans un petit camping à Resipole au bord du loch Sunart. On s'y sent instantanément bien. L'atmosphère est paisible, la lumière change à chaque instant même si nous souhaiterions des périodes de soleil moins rares et fugitives.  Manon investit tout de suite la plage de galets, l'accordéon sort de son sac, les vélos partent en virée. Nous décidons de nous poser dans cet endroit si accueillant. C'est là tout l'avantage d'un voyage sans programme, on peut décider de sa direction à tout moment en fonction de son ressenti.

J'effectue une belle balade à vélo dans ce coin d'Ecosse déserté. Sur le chemin du retour, j'aperçois un petit panneau devant une maison: pains et gâteaux à vendre. Je sonne. Une dame vient m'ouvrir, me fait rentrer dans sa salle à manger. Sur le buffet quelques jolis petits pains et pâtisserie maison. Je fais mon choix et je paye. Nous parlons. Je lui dit que j'aime beaucoup sa région mais que le climat y est un peu trop incertain à mon goût. elle semble étonnée et me répond qu'il est tout à fait normal. Je sais maintenant que je n'ai pas la même notion du beau temps que les Ecossais! 

Le soir, il règne une atmosphère particulière car la nuit tarde à s'installer complètement. Nous nous sommes rapprochés du cercle polaire et  les jours ont rallongé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après ces trois belles journées, Marie se régale au guidon de sa moto alors que nous prenons la direction du fameux Loch Ness. L'étape prend de l'ampleur quand nous décidons de rouler sur la rive est du Loch; ça monte, ça souffle, la pluie se met de la partie puis disparaît aussi soudainement qu'elle était arrivée. Un climat très .... écossais qui offre en contrepartie des paysages magnifiquement contrastés, entre ombre et lumière. En fin de journée, nous arrivons au village de Dores. Il y a un pub et un petit parking en terre battue en contrebas. Deux fourgons y sont garés. Je demande l'autorisation au gérant du pub de passer la nuit. Cela ne lui pose aucun problème.  Nous stationnons notre fourgon à dix mètres du loch. La journée tire à sa fin. Manon s'entraîne aux ricochets, puis on mange dans le pub. La nuit vient de tomber, j'ai envie de jouer dans ce cadre magnifique. Je m'installe face aux eaux noires du loch et sors mon accordéon pour une heure de bonheur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain, une nouvelle belle étape nous attend. Elle nous conduit à une distillerie puis nous empruntons une route déserte. La végétation change, le climat aussi, enfin la pluie s'en est allée. Je me régale devant des paysages bucoliques puis la route prend de la hauteur et  nous atteignons notre première station de ski d'Ecosse. Terminées les petites maisons de pierre contrastant avec les près aux multiples tons de vert, c'est une lande garnie de bruyère qui s'offre à notre regard. On termine cette belle journée à Braemar, agréable village et camping qui ne l'est pas moins. C'est décidé, on y reste deux nuits.

Je pars explorer la région et sa réserve naturelle à vélo, mais la pluie revient à la charge. J'avais fini par l'oublier, mais pas elle! Je rentre trempé au fourgon.