Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Voyage à Djanet - Djanet .... enfin!

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9 / DJANET ... ENFIN !

Après une nuit réparatrice, je reprends la piste gonflé à bloc sous un soleil radieux. Le plus difficile a été de m’arracher de mon duvet alors que le thermomètre de ma moto affichait -2 degrés. Le paysage est toujours aussi grandiose ; dans cet endroit minéral, la vision soudaine de deux antilopes me réchauffe le cœur ; avec une grâce et une légèreté inouïes, elles disparaissent rapidement de ma vue.

L’arrivée au col Tin Taradjeli est pour moi un moment empreint d’émotion. Il y a plusieurs années, j’avais lu un récit de voyage en moto et une photo superbe m’avait particulièrement touché. Brusquement, je me retrouve dans cet endroit magique qui marque la fin du plateau du Fadnoun. De là haut, j’ai une superbe vision sur le début du Tassili N’Ajjer, mélange de grands pics rocheux et de sable avec quelques arbres disséminés.

La piste devient supportable avec des passages difficiles de plus en plus espacés. De plus, j’ai le sentiment de mieux dominer la conduite sur cette piste en étant plus volontaire. Je commence à plus apprécier le paysage sans me crisper comme la veille sur une conduite au pas exténuante pour les nerfs d’un motard solitaire. Enfin, tel un mirage apparaît Zaouatallaz, petit village isolé. Quelle joie en apercevant quatre motos garées devant le petit restaurant. Je fais la connaissance de quatre sympathiques allemands et nous mangeons ensemble un délicieux plat de pâtes, pommes de terre et oignons relevé par une sauce .

Ils me proposent de rejoindre Djanet en leur compagnie et c’est avec un énorme plaisir que je me joins à eux. La piste devient de plus en plus sablonneuse et les ensablements rythment le parcours.

 

 

Ensablement

Mais, en groupe, ces moments difficiles ne sont qu’anecdote. Il y a toujours des mains secourables pour aider le compagnon de route en détresse. Nous quittons la piste et trouvons un endroit pour dormir dans un cadre paradisiaque. Nous partageons une énorme soupe et les discussions vont bon train ; je suis si heureux de pouvoir parler après ces longues journées de solitude. Je m’endors, apaisé.

La dernière étape du lendemain est courte, une véritable promenade de santé. A 3 kilomètres de Djanet, surprise : le goudron fait son apparition ; mieux vaut tard que jamais !

La douche prise au camping a un goût divin après ces trois jours de piste. Le campement prend forme ; quatre tentes, cinq motos, un semblant d’ordre, des motards propres qui reprennent allure humaine. Chacun vaque à ses occupations. Thomas écrit, Herman se repose sous la tente, Martin bricole sa moto, Herbert fait sa lessive. Je regarde avec une certaine admiration ma Honda. Je suis étonné par sa résistance ; elle a subi ces trois derniers jours des chocs d’une telle violence que, à plusieurs reprises, j’avais envie de m’arrêter, persuadé qu’elle était en train de rendre l’âme. Elle a gagné ses galons de grande voyageuse.

Mes compagnons ne désirant pas visiter cette région, je me mets en quête d’un guide dans une agence de voyages. J’y rencontre un couple de Français et un Suisse arrivés directement par avion ce matin. Nous décidons de nous regrouper pour une virée de trois jours.