Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

France-Pakistan - Région Kurde

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Une grande étape m’attend le lendemain. D’abord, la traversée d’un long plateau où les pierres semblent avoir été posées par la main de l’homme (peut-être le Gulliver de la veille….) entre lesquels quelques troupeaux de vaches, chèvres et moutons cherchent leur maigre pitance, puis des champs immenses d’où émergent de magnifiques tons de vert, enfin une zone de montagne ocre avec, en contrebas, un torrent qui m’accompagne. De temps en temps, je traverse des villages où la pauvreté me parait plus présente.

Un premier arrêt s’impose à moi quand j’aperçois quelques hommes sur des tabourets prenant le thé au soleil ; bonne adresse, je rencontre Ibrahim, homme d’un certain âge avec qui le courant passe.

Kurdes dans un café


La route se poursuit, comme dans un rêve.
« Pas trop tôt ! »
Ca, c’est Titine qui veut en placer une.
« Qu’est-ce qu’il t’arrive ? »
« Je voulais simplement te faire remarquer que je trouve très agréable de porter moins de poids aujourd’hui »
« ?? »
« Ne fais pas l’innocent. Il était temps que tu te débarrasses de tout ce que tu avais dans la tête. Même moi, malgré mon moteur vaillant, j’avais du mal à emmener tout ça sur mon dos »
« Tu trouves ? »
« Oui, d’ailleurs, pour éviter toute rechute, j’aimerais que tu répètes 100 fois avant d’aller te coucher : carpe diem »
« Mais, Titine, tu sais très bien que l’important est d’agir en ce sens ; savoir que l’on doit agir ainsi n’est pas suffisant »
« Peu importe, ça ne peut pas te faire de mal »
Quand une moto veut avoir le dernier mot….

Turquie région kurde

Dans le village de Baykan, je stoppe devant un Pide salonu, un petit resto qui fabrique des pizzas turques. Cela fait un moment que je suis arrêté par des barrages militaires et j’ai croisé parfois des blindés. La région doit être sensible si j’en juge par le nombre de postes militaires sur les hauteurs. Encore un beau moment avec le propriétaire et son petit qui enfile mon casque, puis un ami à lui qui, avec difficulté compte tenu de la barrière de la langue, m’indique qu’ici, je suis au Kurdistan et que ça n’a rien à voir avec la Turquie. J’avais saisi la différence, merci…. Au moment de payer, l’homme me fait comprendre que ma présence dans son modeste resto lui suffit.


Cette belle journée s’achève dans un paysage de neige, avec le lac de Van en contrebas, à 1700 mètres d’altitude. Superbe !

A l'entrée de Tatvan


La promenade du soir dans les rues de Tatvan me conforte dans cette impression qui me poursuit depuis quelques jours; aucun voyageur à l’horizon, à croire que je suis le seul étranger à visiter la Turquie et à me diriger vers l’Iran à cette époque de l’année.

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