Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Une petite virée sur les bords de la mer rouge: impressions de voyage - Tunisie

Index de l'article

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TUNISIE

 

 

1/Impressions de voyage de Christian

 

Jerba.

En fait, arriver dans cette île, c'est très facile!!


Bon d'accord, il y a eu d'abord la chute de Marie après 15 centimètres sur calage, puis le petit V-twin qui a eu un coup de froid sur le plateau de Ger (carburateur givré?), également la neige qui s'est invitée à partir de Soumoulou, a redoublé de violence au départ de Top Motos, s'est définitivement accroché aux visières en montant sur le plateau de Lannemezan. Puis la routine des kilomètres qui défilent sous le blizzard (Marie a même vu quelques ours traverser l'autoroute, quant à Christian, il lui a semblé apercevoir, au loin, dans le brouillard, le traineau du Père Noël).


Enfin, le mistral nous accueille dans le sud-est et notre bateau arrive au port de Marseille avec plusieurs heures de retard après avoir essuyé une tempête vers la Sardaigne.
Sinon, R.A.S!!
Sauf, pour Marie, la découverte des conditions de circulation quelque peu différentes (ô combien!): voir billet de Marie très prochainement....


Les motos sont irréprochables, mais cela n'a rien d'étonnant; celle de Marie est très admirée, la Transalp en verdit un peu plus de jalousie, surtout que ce soir un Tunisien l'a prise pour une 125!


On va se reposer un peu sur cette belle île dans la maison paradisiaque (si, si!!) de Rachid et Annie.
 

Arkou sur l'île de Jerba



Maison d'Arkou


Maison d'Arkou

Il se confirme que la maison de Rachid et Annie est petit coin de paradis dans un coin de Tunisie. Depuis notre arrivée, hier au soir, nous bullons....et c'est très bon!


D'autant que, après une petite pluie dans la soirée, c'est le plein soleil qui nous a accueillis au réveil avec donc l'obligation de prendre le petit déjeuner sur la terrasse (il ne fait pas trop froid en France, j'espère?).
Ensuite, il y a eu une belle séance d'accordéon-flûte dans la douceur du petit matin.
Bref, je vais arrêter là car, comme vous le voyez, la journée fut éprouvante.


Après plus de 1100 kilomètres dans le froid et la pluie, voire la neige, nous avons estimé qu'un petit repos était amplement mérité. A l'unanimité.

Depuis jeudi, il faut dire que nous avons vécu intensément.
Marie se conduit comme une pro du voyage, même si, parfois, dans sa tête, ça doit remuer pas mal. Pour un premier voyage au guidon de sa moto, elle commence très fort!


Quant à moi, j'ai réalisé que j'avais oublié deux pièces de rechange, à savoir deux rétroviseurs. Je les regarde tellement souvent pour voir si le phare de la Varadéro suit qu'ils ne tiendront jamais tout le voyage. Ils vont s'user à vitesse grand V!

Voitures fatigués, mobylettes à foison, ânes omniprésents, charrettes, circulation anarchique mais dans un certain calme, boucherie-resto où l'on coupe directement les morceaux dans la bête pour vous les faire cuire, piétons suicidaires (parfois ce sont même les flics qui vous traversent sous les roues!), champs d'oliviers, haies de cactus, camions très chargés... et très tordus, voilà les premières impressions après deux jours de route en Tunisie.

Beaucoup de plaisir d'aller au fil des routes, traversant les villes, en ne se préoccupant que de trouver un endroit où dormir, où manger, en ouvrant grand ses oreilles, ses yeux et ses narines, en sachant que cela va durer pendant de longues semaines, sans contraintes. En fait, le bonheur, ce n'est pas plus compliqué que deux motos sur les routes du monde.

Justement, je vous quitte, il va falloir se mettre à la recherche d'un resto; j'ai très envie d'une blabi (soupe tunisienne à base de pois chiches, pain, sauce et très parfumée). Bon appétit et à bientôt!




Tataouine existe vraiment; la preuve, c'est de cette ville du sud de la Tunisie que je suis en train de vous écrire. Ce n'est donc pas seulement une expression française pour dire que l'on vient du bout du monde.


Du monde, il y en a même pas mal car nous sommes arrivés le jour du marché et Marie a eu droit à son épreuve de maniabilité lente au milieu de la foule qui avait envahi le centre. Très bon entraînement!


Après deux jours de farniente à Jerba, c'est avec un grand plaisir que j'ai repris le guidon, d'autant que le soleil est de la partie pour nous faire oublier le vent du nord. Plaines arides, sable de plus en plus présent, qui mord parfois sur la route, ça commence à sentir le désert. La route a beau être rectiligne, il n'y a pas d'ennui à rouler dans ces paysages si différents de ceux que nous connaissons en France; le coeur bat un peu plus fort au milieu de ces contrées.

Tout à l'heure, j'ai cru un moment que nous étions devenus des personnages importants quand le policier a carrément arrêté la circulation de l'axe principal que nous allions couper pour nous laisser passer; si ça peut leur faire plaisir, je veux bien continuer à griller des stop! Je n'ai jamais connu un tel honneur en France...

Sur la route, Marie devient infatigable; voilà qu'elle me reproche de m'arrêter pour reposer un peu le bonhomme; il va falloir que je lui refile mon surnom de "roule toujours" car, une fois qu'elle est lancée, il devient difficile de l'arrêter. Peut-être va-t-il falloir songer à rallonger l'itinéraire qu'elle va trouver bientôt un peu court à son goût?

Hier, la journée s'est écoulée paisiblement à faire le marché à Midoun, à nous préparer un plat marocain (hé oui!), à bouquiner, à sortir nos instruments de musique, à marcher sur les sentiers de sable, à retrouver l'ancienne maison de Rachid où j'avais passé une merveilleuse semaine il y a .... très longtemps; en 1981, lors de mon tout premier voyage avec la petite Honda 125 CG. Là, nous avons rencontré un de ses cousins (il y en a beaucoup, semble-t-il) qui nous a fait visiter la maison en travaux; le petit puits était toujours là, mais plus la boîte de conserve attachée à une corde pour remonter l'eau, une pompe a pris le relais.

Mosquée d'Arkou

Puits

 

La journée s'est terminée en compagnie de Hocine qui nous a préparé le thé pendant que les étoiles s'installaient dans le ciel pour la nuit.
Comme vous pouvez le constater, il y a beaucoup de souffrance dans notre voyage, mais nous nous accrochons pour ne pas abandonner en cours de route!

Jerba 11 mars: Hier, après Tataouine, nous sommes allés à Chenini, vieux village en ruines accroché à la montagne. Les contrastes entre le bleu très pur du ciel, la montagne ocre et la mosquée blanche étaient superbes.
Au retour, dans la ligne droite sans fin, je regardais dans mon rétroviseur le pneu arrière de la Varadéro qui soulevait le sable si fin déposé sur la route; sous le soleil qui déclinait, l'image était superbe; j'avais l'impression que nous étions loin, très loin de tout, et c'était un sentiment merveilleux.

 

Peu après alors que nous nous étions arrêtés, un couple de Français en voiture a stoppé à notre hauteur. Quel immense plaisir de répondre à la question:" Vous visitez la Tunisie?", "Oui, pour commencer". Quand tu prends conscience du temps que tu as, quand tu réalises tous les pays qu'il nous reste à traverser, les rencontres qui vont s'offrir à nous. Le bonheur est en route.

Demain, départ pour trois jours d'une virée qui nous mènera à Matamata, Douz, Tozeur, Tamerza.En attendant, nous allons préparer des crêpes car nous sommes invités chez Hocine ce soir.


11 mars 2005: la nuit s'était installée depuis longtemps autour de la maison familiale d'Hocine. Nous avions fini de manger, le troisième thé mijotait doucement au dessus du foyer de charbon de bois, dans sa petite théière marron. Alors, je me suis décidé, j'ai sorti l'accordéon de son sac et j'ai dit à Hocine et à sa femme que j'aimerais leur jouer quelques airs avec cet instrument qu'ils ne connaissaient pas. Les premières notes de la valse à Joseph, je suis allé les chercher loin, osant à peine tirer sur le soufflet pour ne pas rompre trop brutalement l'atmosphère si paisible de la petite pièce; les sons sont arrivés, peu à peu, et la musique a pris sa place.

Nos hôtes restaient silencieux mais attentifs au mouvement du soufflet, aux doigts qui couraient sur les boutons de nacre. Ensuite, la danse de l'ours a pris le relais et, là, j'ai noté d'imperceptibles mouvements de nos deux amis, a priori sensibles au rythme dansant de cet air populaire. La musique a continué, avec Marie qui m'accompagnait en chantonnant.
Merci mon petit Stelvio de m'avoir accompagné dans ce voyage. Je souhaite qu'il nous offre encore de beaux moments. Et il a sûrement donné envie à Marie de m'accompagner avec sa jolie flûte en bois d'érable.

Aujourd'hui, nous sommes à Douz et nous sommes le treize (!). Depuis hier, nous avons changé de monde en nous frottant au désert. Hier, il y eut la traversée du Chott El Djérid, ancienne mer, où la réverbération extraordinaire participe à la création des mirages. Une impression superbe que cette étendue plane salée avec la montagne au loin.


Puis, ce matin, nous avons élevé le débat.... en rejoignant les oasis de montagne de Tamerza, puis de Midès. De là, à portée de main, l'Algérie, juste derrière cette crête que nous a montrée un Tunisien. L'Algérie que j'ai tant aimée et qui m'a accueilli si chaleureusement à quatre reprises. Une cinquième fois, peut-être.... bientôt?

Alors que nous venions de franchir le cap des 2000 kilomètres de notre voyage, Marie a décidé de me doubler dans le hurlement de ses deux petits cylindres (petits mais vaillants!) et d'ouvrir la route. Heureusement pour moi, elle n'a pas roulé trop vite, mais il faut que je me méfie, elle apprend vite. Il va falloir que je songe à lui installer mes sacoches Touratech sur sa Vara pour la freiner un peu...

Je commence à être "dans" notre voyage. Comme toujours, il faut laisser un peu de temps pour que tout se mette en place et le plaisir grandit au fil des jours.
Au niveau du climat, je dirais juste que mes manchons ont quelque chose d'incongru depuis deux jours! Bref, nous sommes sortis de l'hiver pour rentrer directement dans l'été. Mais, en Sicile, dans quelques jours (déjà), ce sera sûrement différent. Si nous ne nous sommes pas trompés, un ferry devrait nous emmener de Tunis à Trapani le 18 à 20 heures. Ensuite, ce sera un nouveau voyage.

15 mars: dernière soirée à Arkou. Hocine est arrivé avec son sourire teinté de discrétion et, dans son couffin, tout ce qu'il fallait pour préparer le thé. Quelques brindilles que l'on fait flamber, un peu de charbon de bois dans le petit foyer posé sur la vieille boîte de thon Sidi Daoud. Le vent marin suffit à attiser les flammes.
Et, c'est le long rituel de préparation du thé entrecoupé de quelques paroles et de longs silences. Nous nous sommes assis par terre sur la terrasse, adossés au mur.

Devant nous, la petite cour nous offre le spectacle de ses bougainvilliers, de son citronnier, de son mimosa. Autour de la maison, il y a les trois moutons et l'âne que les voisins sortent pour la journée, quelques poules qui vont et viennent. Lentement, très lentement, le thé prend tout son arôme sous le feu des braises. La soirée s'installe. Plus tard, c'est l'appel à la prière de la petite mosquée d'Arkou qui se fait entendre; de temps en temps, une mobylette passe sur le chemin proche.

Il y aura le partage des trois thés, le premier un peu amer, le dernier d'une douceur exquise. Enfin, un dernier au revoir; la promesse de lui envoyer les photos à notre retour de voyage. Alors, silencieusement, Hocine s'en est allé dans la nuit rejoindre sa famille. La fin d'une très belle soirée, de celles qui me font réaliser que nous vivons un voyage magnifique.
Merci, Hocine.

La veille, nous avions accompli une magnifique étape entre Douz et Arkou, via Matmata et Toujane. Le matin, nous avions flâné un brin avant de nous décider à partir, comme si nous étions sous l'influence de cette ville saharienne où le temps ne semble pas avoir la même importance. Nous avions discuté avec un couple de Canadiens en route pour un tour de la méditerranée (cela m'a rappelé quelques souvenirs...).

Il a fallu sortir les motos de l'hôtel où elles avaient passé la nuit; d'ailleurs Marie avait eu quelques sueurs froides en me voyant franchir les marches d'accès un peu trop hautes à son goût.... et au mien.

Parking personnel à l'hôtel de Douz!

Tout d'abord, il y eut la traversée d'une plaine aride interminable puis, peu à peu, la route s'est élevée, sinueuse au milieu d'un paysage de rochers égayé par quelques palmiers. Magnifique parcours accidenté où nous avons enchainé virages sur virages. Avec ce sentiment d'être loin de tout. Arrivée à Matmata et ses maisons troglodytes non pas taillées dans le rocher, mais enfouies sous terre. Du dessus, on aperçoit la cour intérieure avec, parfois, son petit puits. Certaines sont encore habitées, la plupart servent de basse cour, d'enclos pour les animaux.

Matmata

 

Matmata

 

région de Matmata

 

 



De nouveau, la route belle et sinueuse avant de rejoindre la plaine.

Hier, nous avons entamé notre remontée vers Tunis. C'est avec émotion que j'ai regardé pour la dernière fois cette maison d'Arkou qui nous a hébergés. Doucement, nous avons traversé les 30 kilomètres de l'île, une façon de lui dire au revoir.


Ensuite, ce fut moins drôle car nous avons emprunté la N7 tunisienne, peuplée de camions et voitures en tout genre; et le vent froid s'était invité. Comme j'ai dit à Marie alors que nous nous arrêtions dans un "routiers": "Un temps de merde et une route de merde". C'est là qu'elle m'a appelé le schtroumph grincheux! Arrivée à El Djem, petite ville qui a la particularité de posséder un colisée romain superbement conservé.

Et, aujourd'hui, la dernière étape tunisienne avec un arrêt sur le site de Thuburbo Majus, témoignage de la présence romaine dans le nord de la Tunisie. Perdu dans la nature, avec un sol parsemé de fleurs multicolores et aux douces senteurs, la ballade dans ce site désert fut un enchantement.

Ce soir, nous dormons à Carthage, les billets du ferry sont dans la poche; à 20 heures, demain, nous nous dirigerons vers Trapani, en Sicile. Au revoir l'Afrique, bonjour l'Europe. Il va falloir se réhabituer à la vie occidentale .... et à ses tarifs!

 

 

 

 

Deux semaines que nous sommes partis et, comme toujours, le sentiment qu'il y a très longtemps que nous avons accompli nos premiers tours de roues, tant les journées sont denses, variées, surprenantes; tous nos sens sont mis à contribution du matin jusqu'au soir, et j'aime ça.... Marie aussi à priori. Puisqu'elle ne lit pas mes messages, je peux dire sans la faire rougir qu'elle se révèle une sacrée voyageuse, endurante, s'adaptant aux circonstances; en plus, elle a réalisé de beaux progrès en conduite. Quant à la petite Varadéro, c'est une véritable Transalp en miniature.


3000 kilomètres parcourus, déjà. La vie est belle.

 

 

 

 

2/Impressions de voyage de Marie

Jerba : J'ai mis un moment avant de me rappeler qu'on est mardi, le 8 du mois de mars...ça y est, ça commence ! J'ai tout oublié de ma vie d'avant !
Vous savez quoi ? Je me sens si bien ici que je crois que je vais me mettre à mon compte : une boutique internet par exemple; j'ai déjà calculé le chiffre d'affaire potentiel mensuel en attendant de pouvoir interneter : environ 2000 euros par mois !
Bon, c'est sans compter les frais bien sûr ! En tout cas, ici, c'est toujours plein à craquer !


Ou alors, je construis une usine de recyclage de déchets ménagers... il y a de l'avenir aussi ! Tout ça pour dire que je me sens très bien ici, dans cette île, dans la maison de Rachid et Annie. C'est un petit paradis : une belle architecture, du bleu et du blanc, des bougainvilliers roses, rouges, hauts comme la maison, des chèvres, des moutons, des géraniums en fleurs et au loin la mer...

Bon, je devais vous parler des autoroutes tunisiennes... et oui, j'ai été un peu surprise de trouver sur le bord de l'autoroute des poules, des chèvres, des moutons... mais très disciplinés; tout ça reste sur le bord... c'est pas comme les policiers à pied, qui s'imaginent de traversent l'autoroute devant nous, ou comme les quidams, à pied également, que tu vois passer devant toi comme dans un rêve !!!

Au fait, j'ai un scoop ! Il semblerait que le compteur de Christian soit trafiqué !!! En fait, quand je fais 100kms, il en fait 102.5 à son compteur! C'est facile, comme ça, de dire qu'on a été loin... si ça se trouve, avant de me connaitre, il n'a pas été plus loin que le plateau de Lannemezan, et là il a rencontré un routard auquel il a piqué tous ses récits de voyage et ses photos !?! Bon, je surveille son kilométrage de près maintenant !!!

Sinon, pour parler sérieux, je me disais hier sur la moto que je ne regrettais pas du tout mon choix de devenir conductrice de mon propre engin. C'est beaucoup plus excitant !!! J'ai l'impression de vivre le voyage plus intensément. Même si c'est plus dur physiquement et qu'il faut assumer les conséquences de ses choix : plus de fatigue, d'efforts, de peur parfois, mais tout ça c'est rien !

Ce qui est marrant, c'est les attitudes des filles que je croise et qui me prennent sûrement pour un homme... je pense que je n'aurais pas les mêmes sourires si elles savaient que je suis leur soeur !!!



Tataouine.
C'est vrai, c'est presque le désert, c'est aux portes du désert exactement.
Pour y aller depuis Djerba ? Facile !
Tu prends la voie romaine qui relie l'île au continent (environ 7 kms) et puis c'est tout droit... un peu monotone au début, avec des champs d'oliviers à droite et à gauche.


Puis surprise : la piste indiquée sur la carte est devenue une route ! Cela nous fait un joli raccourci (pas besoin de passer par Medenine). En plus, le fait de prendre cette route toute neuve me donne l'impression d'être un explorateur, tel Christophe Colomb mettant pour la première fois les pieds en Amérique !


Peu à peu, le sable s'installe et on se demande si la route ne va pas se transformer en piste de sable. Et puis non, on fini par apercevoir au loin une barrière rocheuse.
C'est au pied de cette petite montagne que se trouve Tataouine. Ce n'est pas extraordinaire, c'est une ville qui n'a rien de spécial, mais ça fait quand même quelque chose de se trouver là; en plus, plus bas, c'est les dunes, et encore plus bas c'est interdit (zone militaire apparemment).


Il faudra attendre la Jordanie pour aller encore plus au sud... mais nous n'en sommes pas là.
Dans l'immédiat, nous allons explorer les restaurants de Tataouine.

 

 

 En parlant de gastronomie (j'ai très faim !), j'ai découvert les mets suivants :
•    la confiture de figues de Barbarie faite à partir des fruits du cactus (à part le plaisir de la découverte, ça n'a rien d'extraordinaire, sauf que c'est fait avec 60% de fruits... mieux qu'en France !)
•    les bricks (garnies avec des pommes de terre, des fines herbes)
•    une soupe tunisienne, avec des pois chiches, du pain et des épices



Et surtout, j'ai assisté à la préparation du thé à la menthe tunisien...
Vous prenez un grand matelas, vous le portez sur la terrasse. Maintenant, munissez-vous d'une vieille boite de thon (ou de ce que vous voulez du moment que c'est une très grosse boite !) Vous faites un feu de brindilles dans la boite, puis vous rajouter du charbon de bois sur le dessus.Portez la boite sur la terrasse, à coté du matelas et mettez une bouilloire dessus. Une poignée et demi de thé, 4.5 cuillères à café de sucre, de l'eau, et maintenant asseyez-vous sur le matelas parce que ça va être long !
N'empêche, ça vous fait un bon thé fort, avec un gout de sucre caramélisé pas mauvais du tout. Ce qui est surprenant, c'est qu'on l'a bu à l'heure de l'apéro !
Le voisin Tunisien qui nous l'a fait est très gentil, pas très bavard mais de toute façon, on a un peu de mal à se comprendre par moments... sa proposition de nous faire le thé était une très bonne surprise et nous a permis de nous réchauffer, en surface comme à l'intérieur....


Nous étions deux au départ de Djerba, nous arrivâmes à Douz...
Il fallait bien que quelqu'un la fasse... j'espère que Christian n'y a pas pensé !
Bon, pour parler sérieusement, depuis 2 jours on n'a pas chômé !
On est partis vendredi de Djerba, en prenant le bac cette fois. On a tout de suite compris qu'on n’aurait pas du beau temps... je ne savais pas que j'allais affronter ma première mini-tempête de sable !
Le vent s'était levé, soulevant le sable et la poussière, un bon vent qui fait bien pencher la moto. Plus on avançait, plus on voyait l'horizon se boucher; j'étais pas fière-fière ! En plus, la route qu'on a dû emprunter au début était pleine de camions, bref, des conditions idéales !


Et puis petit à petit, la purée de pois s'est levée, le vent s'est calmé et le soleil a fini par apparaitre comme on arrivait au Chott El Jerid. Le Chott El Jerid, c'est un désert tout plat et salé ! Sans doute les restes d'une mer ancienne. Le sel est là affleurant partout. Un "ruisseau" d'eau salée coule le long de la route, de chaque côté. Au fond du ruisseau, on voit les cristaux de sel. Au loin, les montagnes... J'ai même vu un mirage ! Qu'on se rassure, je n'ai pas sauté sur Christian en le prenant pour une bouteille de martini....(c'est un peu comme ça que je voyais les mirages : la faute à Tintin !).

Chott El Jerid

 

 

 C'est juste des formes imprécises qui flottent au loin au dessus de l'horizon. Bref, voilà les palmiers de Tozeur.
Hélas, j'avais en tête la magnifique palmeraie de Tinhérir, au Maroc...
La palmeraie de Tozeur on l'aperçoit quand on est déjà dedans.
Elle parait toute grise et triste et on n'y a pas vu de cultures; il y manque de la vie. Pour tout dire, on a vite rebroussé chemin à cause d'un molosse qui nous a barré la route.. C'était un signe, on s'est repliée vers la ville ! (il faut dire aussi qu'on était crevés !)
Plutôt bruyante cette ville !
Elle a la particularité d'être construite en briques très claires.


C'est aussi le royaume des dattes mais pour les avoir fraiches il faut venir d'octobre à janvier. Super petit hôtel et bon restau, et en route ce matin pour Tamerzat, avant Douz ce soir. Tamerzat, puis Midest, sont des oasis de montagne, magnifiques. En fait, on en a mieux profité une fois que le soleil a daigné de lever et éclairer la montagne. Au loin, l'Algérie ! (pas si loin que ça en fait... bon, on verra plus tard !).

 

 

 

Enfin, nous voici à Douz, avec ses dunes...je peux pas en dire grand chose car je ne les ai vu que de nuit !!! Je peux juste dire qu'à Douz, y'a un restau qui fait des petits pois-agneau très-très-très épicés!!! j'ai jamais mangé autant de pain avec de l'agneau aux petits pois ! Bon, faut qu'on aille s'acheter une petite pâtisserie pour faire passer tout ça...

 

Douz

 

Douz

 

Demain on remonte vers le nord, et mon billet sera court car on est pressé... nous sommes invités à prendre le thé... c'est speed la vie ici !!!
Surprise tout à l'heure, quand on est arrivé devant la boutique internet : l'enseigne était la même mais plus rien n'était pareil à l'intérieur ! Une boutique deux fois plus petite et repeinte à neuf. On s'en va 3 jours et ils nous ont monté un mur !!! D'ailleurs ça sent la peinture. Maintenant j'en suis sûre, c'est bien la même boutique, je reconnais la patronne.


On m'a demandé à quoi ça ressemble ces cafés internet. D'abord, ce ne sont pas des cafés. Ensuite, on est plus ou moins serrés; selon les endroits, plus ou moins bien assis; il n'y a que des ordinateurs, séparés parfois en petits box (plus intimes). Parfois, c'est le clavier qui est fatigué, parfois c'est la connexion via internet qui a du mal à passer... mais pour l'instant, ça a toujours marché !

Le monsieur qui va nous faire le thé tout à l'heure (sur "notre" terrasse) nous a invités vendredi soir à manger chez lui. Peu de temps après notre arrivée, Occine (je ne sais pas comment ça s'écrit) m'a dit d'aller voir les femmes à la cuisine pour qu'elles me montrent ce qu'elles cuisinaient, tandis que lui et Christian allaient préparer le thé... je me suis dit "ça commence bien cette histoire, si on m'envoie déjà à la cuisine ! "


En fait, l'épouse d'Occine m'a amené dans la chambre à coucher, m'a montré des tissus, et en un quart d'heure, j'étais transformée en femme tunisienne!!! Robe rouge faite de 2 morceaux de tissus, une coiffe faite d'un petit chapeau sur lequel vient s'accrocher un voile, des parures dorées, des bijoux (mêmes aux chevilles !), et des escarpins... bon, il a fallu remonter un peu le Jean qui dépassait et qui ne faisait pas beau du tout !!!


Quand je suis venue rejoindre Christian, il avait revêtue une longue cape marron traditionnelle... ne riez pas sinon vous ne verrez pas les photos !!!


On a quand même du enlever tout ça pour manger, ça aurait été un peu embarrassant. Puis on a partagé le repas avec Occine et son épouse, les 4 enfants mangeant à part. J'ai vécu là une soirée un peu féerique et surtout chargée en émotion. Ce qu'ils nous ont offert là, je ne suis pas prête à l'oublier...

 

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La recette de la soupe Lablabi
J'ai un scoop !Je détiens la formule de la soupe Lablabi, mixture que Christian adore et qui rendrait verts d'épouvante les nutritionnistes de chez nous ! C'est une soupe à base de pois chiches (500g) que l'on fait cuire 3/4 d'heure dans 3l d'eau, 1/4 l d'huile et un peu de sel.On rajoute en fin de cuisson du cumin, et selon les gouts, un oeuf mollet et /ou du thon !!! Bon appétit !

 

La blabi mijote

 

Aujourd'hui, nous avons visité gratis le théâtre romain de Carthage. Endroit paisible, quasiment désert et propice à la rêverie.
Je me suis dégonflée... je n'ai pas eu envie d'amener ma Titine dans la circulation de Tunis; et puis vu que je suis zen, j'entends le rester aussi longtemps que possible ! De toute façon, des médinas j'en verrai ailleurs, na ! Bon, il faut que je vous laisse, j'ai du courrier en retard...


Comment résumer 3 jours de voyage, très très remplis ì C'est ce que je vais essayer de faire, malgré l'extrême difficulté.
Pourquoi avoir raconté la recette de la soupe Lablabi et pas l'étape Douz-Djerba ?
Parce qu'il arrive que l'informatique ait des défaillances. En effet, le billet de mon étape préférée en Tunisie s'est envolé.
Ce n'est pas les dunes de Douz qui m'ont charmée, ce sont les montagnes près de Matmata. Non seulement elles étaient magnifiques mais en plus j'ai eu l'impression d'un paysage familier. En plus, ma Titine et moi on s'est bien débrouillé dans cette étape redoutée de nous deux.


Du trajet de retour, je ne vous parlerai que de El Jem et de son colisée. Je commençais à découvrir les traces de l'empire romain en Tunisie.
Puis il y a eu les ruines de la ville de Tuburbo Majus, plus au nord, magnifiques, dans un parterre de fleurs de toute beauté, et notamment quantité de bourrache. Je sais, ce n'est pas très joli comme nom mais sa fleur bleue est très belle.

 

 

 

 

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