Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Balade en famille autour de la mer noire (version en différé par Christian) - Turquie

Index de l'article



La Turquie n’est pas la Grèce. Cela se vérifie à chaque fois. Pour mon cinquième rendez-vous avec ce pays, je retrouve cette atmosphère qui me plait tant, ces petits restos où l’on choisit son repas en soulevant les couvercles des marmites qui mijotent sur le feu, cette douce gentillesse des habitants.
Mais aussi ses routes déformées où le side-car cherche son chemin avec une roue avant suivant fidèlement les déformations longitudinales. Je ressens régulièrement la faiblesse de l’amortisseur qui s’écrase ; j’anticipe tant que je peux, j’ouvre grand mes yeux pour lire l’état de la route et tenter de choisir la voie la plus favorable.

Manon, à côté, m’épate. Elle a compris son rôle dans ce voyage, ne demande pas comme elle le fait régulièrement dans la voiture « Quand est-ce que l’on arrive ? ». Elle s’est appropriée ce petit espace rustique et s’adapte à toutes les situations, heureuse d’être là. Un bonheur à voir.
J’appréhendais (et Marie aussi!) la longueur des étapes mais, en fait, elle accepte assez bien les heures passées dans le panier.
Preuve qu’elle se sent bien, elle a assez vite abandonné le casque acoustique sur lequel est installée la liaison radio. Elle s’en sert surtout comme micro pour chanter des airs à ses parents enfermés dans leur casque !

Kesan, Gelibolu et maintenant Ayvalik, charmante petite ville balnéaire où nous avons décidé de nous poser un peu, dans une minuscule pension paradisiaque, située dans la vieille ville. L’accès à travers les ruelles pavées fut épique avec le camion mais nous avons même trouvé un « parking », dans un bout de cour d’une maison abandonnée.
Le matin, de bonne heure, je ne peux résister et j’entame une longue marche dans cette ville attachante.  



Gelibolu

Ayvalik

Ayvalik

 

Ayvalik

Ayvalik

 

Ayvalik

 

Ayvalik

 

Ayvalik

 

Ayvalik

 

Ayvalik

 

Ayvalik

 

 

 

 

Ayvalik

 

 

 

Selçuk : arrêt obligatoire ! C’est là que j’espère, dans quelques jours, un amortisseur venu de Toulouse, arrivera. Il y a pire comme endroit. Un petit hôtel de neuf chambres calme, une terrasse d’où l’on peut voir la campagne environnante, les vergers multiples, les cigognes. Très nombreuses, ces dernières nous gratifient de vols majestueux.

Bref, l’endroit est bien choisi pour une attente estimée à une semaine. J’ai passé le cap de la déception et j’ai cessé de m’en vouloir de ne pas avoir assez peaufiné la préparation du side-car. C’est ainsi, et c’est tout !

D’ailleurs, l’étape jusqu’à Selçuk eut une goût particulier. J’étais complètement dans mon voyage, quelque chose de difficile à exprimer, mais merveilleux à ressentir. La route se déroulait devant mes yeux, comme une évidence. De temps en temps, je regardais Manon qui vivait sa vie dans son panier. Elle m’épate, notre petite. Elle parait heureuse de ce nomadisme, de cette découverte permanente, prend de l’assurance, gambade, saute, court comme jamais.





 

 

 Selçuk

 

Selçuk

 

Selçuk

 

Selçuk

 

 

 

 




Avec Jean-Roland, nous partons visiter un musée de vieilles locomotives. Endroit désert, très agréable, avec même le wagon  d’Ataturk, le père fondateur de la Turquie moderne. Les locomotives à vapeur sont impressionnantes et nous pouvons monter à l’intérieur, prenant conscience des conditions de travail difficile des conducteurs, à l'époque.

 Musée de çamlik

 

Musée de çamlik

 

Musée de çamlik

 

Musée de çamlik

Au retour, nous nous arrêtons chez le concessionnaire Mondial. La Turquie regorge de 125 cm3 et je suis curieux d’examiner la production d’origine chinoise, même si le montage semble se faire sur le sol turc.
Un des modèles en vente est la réplique exacte de ma Honda 125 CG de 1980, frein à tambour riquiqui, carter de chaîne et selle compris !  Prix : 800 euros.
On trouve également, à 860 euros, un modèle électrique.

 

On en voit pas mal ici, beaucoup plus qu’en France, mais les deux roues sont en majorité ces 125 ou 100 cm3 qui ravissent mon oreille avec leur pom-pom caractéristique.


Quant à la qualité de ces motos, les quelques points de rouille déjà présents sur les machines neuves en exposition me laissent dubitatif….









Puisque j'en suis à parler moto, on trouve également ce qui semble être ce qui fait de mieux dans la catégorie des utilitaires, j'ai nommé la Honda 150, fabriquée en Turquie. Un examen détaillé de la bête m'a montré une qualité de fabrication nettement supérieure, le prix étant bien sûr plus élevé.

 

Sinon, outre les multiples 125, quelques 250 sont en vente, souvent dans des magasins de meubles (!), mais elles sont  très peu répandues.

 

 

Enfin, on croise, rarement, mais je pense que cela va évoluer, des motos de grosse cylindrée, récentes, avec des jeunes au guidon. C'est peut-être le début du développement de la moto en Turquie. Le pays est moderne, sa croissance est bonne et le niveau de vie en hausse doit permettre l'accès au monde de la moto.

 

La vie s’écoule loin de la France. Pas d’information qui pollue le cerveau, seul notre quotidien compte et la tête ne s’en porte que mieux !

J’apprends la patience. Mardi 28, j’espère recevoir l’amortisseur, mais j’apprends qu’il y a eu un couac au démarrage, chez Chronopost.
Les jours s’écoulent paisiblement ici, en attendant que Chronopost, puis les douanes fassent leur travail.

Lecture d’un beau livre « Les cheveux de Bérénice » récit qui se déroule du temps d’Alexandre lle Grand, jeu de cartes avec Manon, séance d’accordéon et clarinette avec Marie, balade en ville.


J’ai même droit à l’essai de la petite moto d’un monsieur qui passe de temps en temps à l’hôtel. Voyant que je m’intéressais de près à sa Vitello 100, presque neuve, il me propose d’aller faire un tour. Très sympa ce petit mono … jusqu’à la prise de freins. Mamamia ! Cela m’a rappelé l’inefficacité du tambour de mon 125 CG de 1980, c’est dire !

Le soir, on peut admirer de beaux ciels étoilés de notre terrasse. Juste avant, j’ai vu le propriétaire d’une petite boutique de souvenirs se contenter de mettre un grand drap recouvrant partiellement sa marchandise. A priori, pas trop de risque de vol ici….

Enfin !!! Le voilà ce fameux amortisseur, longtemps espéré. Après de multiples rebondissements, un gars en scooter ( !) apporte le Fournales. Hier au soir, des voisins de l’hôtel m’avaient dit que nous avions plus le statut de touristes depuis que nous étions là. Je leur avais répondu que j’allais demander ma naturalisation….

Je me mets immédiatement au travail dans la rue. Il y a du monde autour de moi, c’est que nous commençons à être connus dans le quartier !
Je vois soudain un gars s’installer à côté de moi et m’aider à monter l’amortisseur. Je comprends que c’est le propriétaire du fourgon avec un panneau Kawasaki garé un peu plus loin.
En soulevant la roue, il me dit simplement « Problem ». En fait, il a senti un jeu dans le bras oscillant. Je n’ai pas le temps de gamberger.
Il me dit qu’il a un atelier à 25 kilomètres de là et qu’il peut réparer ça dans les 24 heures, qu’il est risqué de rouler ainsi avec tout le trajet nous restant à parcourir et les mauvaises routes qui nous attendent.



Il monte dans son fourgon et je le suis avec le side. Je ressens immédiatement la différence de comportement, l’amortisseur était vraiment usé.
Arrivé dans son petit magasin, il entreprend de démonter, je suis impressionné par la vitesse avec laquelle il travaille et sa ténacité devant les problèmes rencontrés, bien que vaguement inquiet quand je réalise l’ampleur du démontage.


Après deux bonnes heures, il me dit qu’il continuera avec un ami mécano compétent, me ramène à l’hôtel et me donne rendez-vous pour le lendemain 19 heures.





A l’heure dite, je me présente ; aucun attelage dans le magasin. Le jeune mécano me dit que son ami est parti sur la route faire un essai. Devant mon air inquiet, il ajoute qu’il maîtrise la conduite d’un trois roues. Après dix interminables minutes, je vois arriver  un gars d’une cinquantaine d’années en short, tee-shirt et sandalettes, sans casque ni gants bien sûr. Une conduite (trop) rapide, un freinage dernier carat devant moi et il m’annonce que tout va bien, l’air satisfait !

Chaleureuse accolade du mécano qui me souhaite bon voyage et m’assure de la solidité de sa réparation.

Je rentre un peu ému à l’hôtel, avec le vieux roulement de l'axe du bras oscillant en souvenir, appréciant ces 25 kilomètres. Demain, nous allons enfin pouvoir repartir, après ces deux semaines d’attente.

Le soir, je suis serein et je commence à préparer les motos. Pas besoin de réveil pour le lendemain, j’ai trop envie de reprendre la route !