Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

 

 

 

 

 

 

 

Elle était beige, d’une telle discrétion qu’elle se confondait presque avec la mur de ma concession contre lequel elle était béquillée. Pourtant, je ne le savais pas encore, elle allait être à l’origine de grands moments dans ma vie de motard.

Elle portait un beau nom, Transalp, qui donnait des envies d’aller voir de l’autre côté des montagnes

C’était un dimanche, une fin de week-end à rouler avec le petit mono.
 
La moto était arrêtée sur le bord de la route, entre Saint Girons et Saint Gaudens, manifestement victime d’un ennui mécanique. Nous nous étions arrêtés. C’était une simple panne d’essence, et nous avions pu dépanner le couple de motards. Pour nous remercier, il nous avait invités à boire un pot un peu plus loin, dans un café.
 
La conversation s’était engagée sur leur moto, une Honda 500 CX, qui me faisait tant rêver.
 
El Goléa In Salah

J’étais allé faire un tour chez mon concessionnaire favori de l’époque. Cela faisait alors quelques semaines que j’avais vendu ma Honda 500 VTE et le manque commençait à se faire sentir.
Tel le fumeur à la recherche d’un bureau de tabac ouvert à 21 heures pour y trouver le réconfort d’une cigarette, j’étais rentré dans le magasin pour regarder quelques motos, monter dessus, bref pour oublier que j’étais redevenu un piéton.

Un réservoir rouge et noir étincelant attira mon attention. Je m’approchai de la moto, un peu fébrile. La moto de mes rêves, celle que je n’avais pu m’acheter, cinq ans auparavant, était là, posée sur sa béquille latérale.

Honda 750 XLV Plareau du Fadnoun

Elle était bleue. Vingt huit ans après, j’ai un souvenir très précis de l’endroit où elle était garée, dans le magasin.

Je venais de la commander et je me souviens de l’étiquette jaune que le concessionnaire avait collée sur le réservoir : " Vendue ". Elle était à moi, mais je ne pouvais venir la chercher que deux semaines plus tard.

Gorges du Todra