Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Deuxième partie: Honda 500 VTE, la vie trépidante d'un vaillant V-twin - Le choix

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CHAPITRE 2 :LE CHOIX

C’est ainsi que, par une froide journée de janvier, en 1984, j’allai chercher chez mon concessionnaire une Honda 500 VTE blanche. Un peu plus de trois ans et après 95 000 kms parcourus avec le petit mono , l’émotion était la même. Le premier coup de démarreur, le moteur qui chauffe doucement, l’émerveillement lors des premiers tours de roues devant ce moteur si doux, le sentiment de sécurité.
Dans la foulée, 500 kms parcourus à 4000 tr/mn au cours du week-end. Puis, 700 kms de plus dans la semaine. J’étais tellement heureux que je n’hésitais pas à rouler le soir, après le travail, sur les routes ariégeoises hivernales.
A ce rythme, le rodage soigneux fut vite achevé . J’avais décidé de gagner 500 tr/mn tous les 500 kms, car j’avais la conviction qu’un rodage soigneux était indispensable.
Honda 500 VTE

De 11 à 50 chevaux, la différence de puissance était de taille ! Et je savourais chaque kilomètre au guidon de mon « bolide ». Il reçut très rapidement la panoplie du « roule toujours » : les sacoches et le top case tout d’abord. A l’époque, le choix était restreint et mon choix se porta sur les Krauser, réputées dans le milieu motard.
La sacoche de réservoir ensuite, une Briant dont la solidité ne faisait aucun doute lorsqu’on l’examinait dans le détail .
Les déplacements hebdomadaires entre Foix et Tarbes mettaient à mal me doigts engourdis par le froid pyrénéen et je réussis à me bricoler, avec l’aide de mon père, des poignées chauffantes. Aujourd’hui, c’est un accessoire très répandu, mais, en 1984, je m’étais inspiré de l’article paru dans Le Monde de la Moto, journal dont la particularité était d’être « écrit par ses lecteurs ». Je me souviens que le motard avait installé du fil de constantan dans les embouts de guidon de sa Harley Davidson. Cela a été l’occasion pour moi de savoir ce qu’était le fil de constantan et de réaliser que mes guidons n’étaient pas creux. Avec du cuir, nous avions réussi, après quelques essais infructueux, à installer ces poignées artisanales en sur-épaisseur ; terminées les onglets au bout des doigts, lorsque le thermomètre descendait en dessous de zéro !


Après la rusticité du petit CG, nous avions l’impression d’être sur un pullman. Pas de vibrations, grâce à un ingénieux système d’embiellage à manetons décalés, des suspensions onctueuses, une selle confortable. Quant à moi, je me délectais de ce moteur souple, coupleux et vif à la fois, de sa boîte de vitesses douce et précise, avec une sixième surmultipliée qui permettait d’abaisser le régime moteur. Le frein à disque était particulier : inboard, dixit Monsieur Honda. En fait, c’était un disque installé dans un flasque, donc protégé de la poussière et de la pluie. Cerise sur le gâteau : elle avait un cardan, denrée rare, surtout sur une moyenne cylindrée et ce cardan était d’une onctuosité parfaite.

Bref, nous l’avons vite aimée, cette moto.