Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Sixième partie: Honda Paneuropean + EML GT3: le "camion" - Le coeur qui bat plus fort....

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Le camion est rentré à la maison après deux mois d’absence. Il a rencontré un chirurgien esthétique qui lui a fait un lifting.

Nous l’avions emmené chez Albert et Marie Choin, de la maison Choda à Pompejac, car la capote était (très) fatiguée et il y avait besoin d’installer des ouvertures pour que Manon puisse respirer sur les routes turques ou arméniennes.
Jamais à court d’idées, ils nous avaient proposé de diminuer la hauteur de l’ensemble, effectivement inutile et à l’esthétique un brin surannée.

Dimanche 27 janvier 2013, de retour de Dordogne, nous récupérons donc notre Camion rouge alors que Madame la Pluie officie consciencieusement depuis le matin. Pare-brise neuf et résistant, capote qui inspire confiance, fermeture et ouverture par l’intérieur, ceinture pour fixer le rehausseur, il y a eu du changement. De profil, les quinze centimètres de moins donnent un ensemble plus harmonieux.

Bon, il y a 150 kilomètres pour rentrer à la maison et la pluie semble redoubler de violence. Je me dis que ce sera l’occasion de vérifier l’étanchéité de la nouvelle capote !

Bilan positif, vu que j’ai roulé deux heures en ayant l’impression que quelqu’un, là-haut, m’avait jeté des seaux d’eau sans discontinuer. Avec la nuit qui s’était installée et la visière embuée qui m’obligeait à la garder ouverte, j’avais de l’eau à extérieur et à l’intérieur du casque. Il ne manquait que les phares des nombreuses véhicules que je croisais sur l’autoroute pour parfaire le tableau en m’aveuglant complètement.

Et pourtant, en regardant les voitures me doubler avec des passagers bien  à l’abri et au chaud, à aucun moment, je n’ai envié ces derniers.
Je crois que j’aime ce contact avec les éléments extérieurs, même si parfois ils sont un peu extrêmes. Mon corps a besoin de ces contrastes. J’ai alors l’impression de vivre pleinement. Contrairement à la voiture avec laquelle je vais d’un point à un autre, en moto, je voyage au point que la destination n’est pas vraiment importante. C’est le chemin pour y aller qui prend toute sa valeur. Et ça change tout.

Je pense à ce dessin de Christian Debarre, l’auteur du premier Tome ( le meilleur pour moi) du Joe Bar Team où l’on voit Edouard Bracame rêver qu’il est à bord d’une voiture confortable, bien au chaud et se réveiller brusquement dans un side-car, sous la neige, en annonçant à son pilote : « J’ai fait un de ces cauchemars ! ». Je m’y retrouve complètement.

Joe Bar Team Christian Debarre

Il n’empêche que, au péage, lorsqu’il a fallu chercher mon billet de 20 euros oublié dans la poche arrière de mon jean, lui-même recouvert d’un pantalon de ski, le tout enveloppé dans ma combinaison de pluie, je me sens un brin contrarié. Et, quand, dégoulinant, les gants gorgés d’eau, les bottes bien trempées, j’assiste au dur combat d’un billet systématiquement rejeté par la machine, je ressens comme un vague moment de découragement alors, que, isolée dans son « bunker », une dame tente de me convaincre par micro interposé, qu’il faut que je défroisse mon billet !
L’autoroute avait déjà un côté inhumain, mais depuis la disparition des péagistes, elle bat tous les records dans le domaine …..

Quelques minutes plus tard, en rentrant, au chausse pieds, notre attelage dans le petite garage, j’ai pourtant le sourire.

 

Une étape dans la préparation de notre voyage vient d'être franchie.

Il n’y a plus qu’à poursuivre ce chemin jusqu’au 8 mai, jour du départ.