Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Honda 700 Transalp - chapitre 3

Index de l'article



Lundi 12 novembre.
« Qu’est ce que tu dirais d’aller voir la montagne ? ».

La Transalp ne répond pas, mais, vu son démarrage au quart de tour, j’en déduis qu’elle est d’accord.

Honda 700 Transalp


Aujourd’hui, ce sera donc petites routes et …. petites routes. Après Oloron Sainte Marie, je me dirige vers le col de Larrau, désert à cette époque de l’année. Sur cette route sinueuse et piégeuse, le V-twin fait preuve d’une sacrée vigueur. Quel couple à la sortie des virages serrées !

Honda 700 Transalp

Dès 2500 tr/mn, le moteur tracte l’ensemble avec force ; je tente même 2000 tr/mn, pour voir, et ça reprend bien. Impressionnant.

Quant à la moto, elle me donne l’impression, dans ces conditions, de peser 25 kgs de moins que la mienne. Les virages s’enchaînent avec une facilité déconcertante.

J’arrive au sommet du col sous un vent glacial et un brouillard inhospitalier. Deux photos et demi-tour.

Un peu plus bas, un autre col me tend les bras, en allant vers la forêt d’Iraty. L’endroit est toujours aussi peu fréquenté, hormis les moutons qui déambulent sur la route. Je roule sur un filet de gaz, sous le charme des couleurs automnales des forêts et des montagnes environnantes.

Honda 700 Transalp

Descente sur Saint Jean Pied de Port. Je décide de tester le frein arrière. Etonnante impression. C’est l’arrière qui semble agir d’abord et, en insistant, on sent l’avant qui l’assiste. Je fais toute la descente en ne touchant plus au levier de frein avant. C’est une autre façon de piloter, mais c’est diablement efficace ! Le freinage couplé : l’essayer, c’est l’adopter.

Honda 700 Transalp

Passage au pas dans les ruelles pavées de saint Jean Pied de Port. La moto se révèle très équilibrée à très basse vitesse, et les demi-tours se font facilement, bien plus qu’avec ma Titine, que je vais finir par trouver camionesque ! La plus faible hauteur de selle contribue également à se sentir plus à l’aise dans ces manœuvres.

 Honda 700 Transalp Saint Jean Pied de Port

Honda 700 Transalp Saint Jean Pied de Port


Bon, il est peut-être temps de rentrer à la maison. Allez, un petit dernier, le col d’Osquich, avant de ranger la Transalp au garage. Toujours ce même plaisir de balancer la moto d’un simple regard vers la sortire du virage, de sentir le V-twin « rugir » à la remise des gaz. Ce moteur est une réussite. Toutes proportions gardées, il me rappelle celui de ma XLV 750 que j’avais il y a …. 18 ans déjà. Du caractère mais pas caractériel. Il est en plus épaulé par une boîte de vitesses digne d’une Transalp, douce et précise, et un embrayage onctueux. Que du bon !

Au fait, le dernier plein, ce matin, a donné 12,5 litres après 268 kms parcourus, dont 130 bornes d’autoroute ;soit 4,66 litres aux 100. A priori, l’injection est bien maîtrisée. Un petit bémol toutefois. Parfois, à vitesse stabilisée, style entrée en ville à 2500 tr/mn, j’ai l’impression d’une certaine imprécision de l’injection, comme si l’essence hésitait à alimenter le moteur. A la remise, des gaz, cependant, le moteur répond instantanément.

Après ces 1185 kms parcourus, je dois reconnaître que cette nouvelle Transalp m’a séduit.
Moteur ( souple, coupleux, vif, consommant peu) boîte de vitesses, freinage, partie cycle, maniabilité, stabilité, tableau de bord.
Cet essai « longue durée » m’a quand même révélé que Honda avait décidé, sûrement en connaissance de cause, d’abandonner ce qui faisait le charme des anciennes générations de Transalp, à savoir la protection contre le vent et la souplesse des suspensions. Je viens de regarder la fourche et j’ai constaté qu’elle avait travaillé sur un débattement plutôt faible pour un trail. De même je pense que les pistes et chemins seront moins bien tolérés par cette nouvelle Transalp, avec sa roue avant de plus petit diamètre. Pour ma part, j’aurais opté pour des suspensions moins fermes, car j’ai trouvé cela remuait pas mal sur mauvaises routes, et j’en ai fréquenté pas mal tout au long de ces trois jours.
Je vais quand même aller vérifier si la suspension n’était pas réglée au plus dur, car je viens de réaliser qu’il y avait un réglage de l’hydraulique possible avec un tournevis.


Le bilan est quand même plus que positif. !


Demain, après le boulot, je vais devoir rendre la moto à mon concessionnaire de Tarbes. Il ne me reste plus que 24 heures pour trouver une BONNE raison de ne pas lui rapporter.
1/ « Tu sais, Philippe, en jaune, tu n’arriveras jamais à la vendre »
2/ « Sans poignées chauffantes à l’entrée de l’hiver, personne n’en voudra »
3 / « Pour me remercier de l’avoir si bien rodée, elle ne veut plus me quitter »
4/ « Elle trouve Pau plus animée que Tarbes »
5/ « Tu as plein de motos dans ton magasin une de plus ou une de moins…. »