Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Honda 700 Transalp - chapitre 2

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Dimanche 11 novembre. Un coup de démarreur et le moteur se réveille. La température d’eau s’affiche, environ, au bout d’une minute à 35 degrés.
Hier, la météo a annoncé du beau temps le long des Pyrénées, donc je décide d’aller vers le sud … après quelques détours.

Honda 700 transalp


Montauban d’abord, puis je me laisse guider par mon instinct et par la topographie du terrain. Tiens une petite route avec une colline à gauche. Bien vu ! La route serpente dans un bois. Le moteur tracte avec une vigueur fabuleuse. Je réalise que je reste toujours sur le rapport supérieur, comparé à ma 600 Transalp. Dès 2500 tr/mn en quatrième, la moto se relance avec vigueur pour se précipiter dans le virage suivant. Jouissif ! D’autant que le train avant confirme tout le bien que je pensais de lui ; très vif, il permet de modifier ses trajectoires, si le virage se resserre par exemple. Moi qui adore anticiper et lire le terrain, il me donne presque envie d’improviser plus. C’est très confortable, très sécurisant … et amusant au possible. Finie l’inertie de ma Transalp ; là, on se rapproche du train avant d’un roadster de moyenne cylindrée.

Honda 700 Transalp

 

J’en vois un qui lève le doigt depuis un moment au fond de la salle : « Et le freinage ? ».

J’y viens.
Pour résumer, c’est la première fois que je conduis une Transalp qui freine, je veux dire qui freine vraiment ! Entre un frein avant puissant, mais toujours doux, et un frein arrière couplé qui assoit la machine tout en faisant preuve, lui aussi, de puissance, c’est , avec ce fameux train avant, ce qui a le plus changé sur cette machine. J’ai tenté le freinage en virage pour voir : la moto ne se redresse pas d’un iota. Très sécurisant, d’autant que l’ABS peut aider dans des situations difficiles sur sol mouillé et glissant.

Honda 700 Transalp

Tiens, le compteur a passé la barre des 400 kms ; je m’autorise 500 tr/mn de plus, soit une vitesse de 105 km/h. Suffisant pour se faire photographier par un radar, mais mon itinéraire est loin des rond-points, feux rouges, lignes droites, et je ne risque rien.

Le temps reste gris, mais j’ai un énorme soleil dans la tête. Je l’apprécie de plus en plus, cette moto. Deuxième plein. 9,23 litres pour 202 kms. 4,57 aux 100. Pourtant, j’ai roulé un peu plus vite et sur des parcours plus accidentés. Le rodage en cours sûrement.

 

Honda 700 Transalp

Le tête de fourche protège moyennement et je craignais pour mes cervicales, qui me rappellent parfois les 700 000 kms que je leur ai ingligés. Mais, non, tout va bien.

Sortie d’un virage serrée derrière une voiture. Je reste en cinquième, à un peu moins de 60, le moteur reprend avec vigueur et le véhicule est rapidement dépassé. Je suis sûr que les chiffres de reprise 60-90 km/h qui vont être mesurés par la presse seront excellents. En outre, il y a toujours ce côté force toute en douceur qui caractérise tant les Transalp.


Sortie de Mazamet. Le panneau indique « Virages sur 10 kms ». Le revêtement est superbe et le rythme s’accélère sur cette route sinueuse qui s’enfonce dans la montagne noire.
Plus loin, un deuxième panneau annonce un rab de virages de 15 kms. Miam, miam !

Honda 700 Transalp

Mais la route est plus défoncée et la moto gigote pas mal en secouant son pilote qui n’en demande pas tant. La fatigue commençant à se faire sentir, cela devient moins supportable.
Je regrette le côté pullman de ma Transalp. Serait-ce le point faible de cette moto ?

De même, en rentrant à Carcassonne, le « pilonnement » du moteur me paraît plus fort ; je pose mon bras sur le devant du réservoir et le bruit devient plus étouffé.

Honda 700 Transalp

Il est peut être temps de casser la croûte, cela fait cinq heures que je roule.

Un sandwich et un thé plus tard, je me dirige vers Quillan alors que le soleil daigne enfin se montrer. Les couleurs automnales sont magnifiées et le jaune de ma Transalp se marie très bien avec elles .

Sortie de Quillan, direction Foix. Encore une belle brochettes de virages que j’ai parcourus à de nombreuses reprises. La montée se fait à un rythme rapide-coulé jusqu’au sommet, et la descente a des airs de samba sur les nombreuses inégalités du goudron. Toujours ces suspensions un peu fermes. Quant à la selle, elle assure un confort de très bon niveau ; en comparaison, celle de ma vieille Transalp provoque un mal aux fesses après un long parcours.

Honda 700 Transalp

Foix m’accueille alors que la nuit est proche. Un troisième plein : 11,65 litres pour 277 kms, soit 4,20 litres aux 100 ! Elle a l’air d’aimer ça, un rodage soigneux, la Titine !

Il me reste 200 kms, mine de rien. J’étais tellement bien que n’ai pas vu le temps passer. C’est bon signe une moto qui te fait oublier l'avancement de la journée.

Arrivé à Saint Gaudens, je commence à être frigorifié ; les pare-mains montrent là leurs limites. Ils m’ont bien protégé tout au long de la journée mais cela ne vaut pas une bonne paire de poignées chauffantes. Pour les 120 kms restants, je me résous à emprunter l’autoroute. Le compteur affiche alors plus de 800 kms et je me stabilise à 5000 tr/mn, soit 116 kms/h. Le peu de protection contre le vent ressort bien dans ces conditions ; je sens nettement la pression contre les épaules, le buste et la tête.

20H15 ; j’arrive à la maison transi et m’installe contre le poêle à bois. J’ai parcouru 626 kms aujourd’hui, et je ne suis pas encore lassé….