Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Honda CBR 250: le joyeux petit mono

Il y a des révisions de moto plus agréables que d’autres. C’est  le cas de celle prévue ce mercredi 31 août 2011 chez mon concessionnaire tarbais. D’abord, comme Christophe, le mécanicien, l’a lui-même indiqué sur son cahier de rendez vous, c’est une révision « avant voyage » ;  c’est donc l’esprit léger, à quelques semaines du départ vers la côte adriatique que je laisse notre petit mono à l’atelier, en fin de journée. Et, cerise sur le gâteau, j’ai droit au prêt de la petite dernière de la gamme, la 250 CBR, toute pimpante dans sa livrée multicolore.

Honda CBR 250

 

Premier bon point, elle accepte sans sourciller ma volumineuse sacoche de réservoir, sans que cette dernière ne me cache le tableau de bord .

Je démarre en douceur, fait le plein de la machine et au premier rond point, voilà qu’elle décide sans me prévenir, de tourner à gauche, direction  le sud. Cela a l’air de lui faire tellement plaisir que je ne la contrarie pas, mais je commence à douter d’un retour rapide à Pau !  

La route est bosselée et je note que les suspensions amortissent avec fermeté et efficacité ; notre petit mono est plus approximatif sur ce point.

J’emprunte la vieille route de Bagnères de Bigorre. En face de moi, j’ai les Pyrénées remplies de la lumière du soleil couchant. J’ai des envies de montagne, mais l’heure tardive ne le permet pas ; alors, je me laisse porter sur les petites routes départementales qui foisonnent chez nous.

Honda CBR 250

 

 Honda CBR 250

Je regarde l’aiguille du compte tours s’installer à sa place favorite, c’est-à-dire sur le chiffre 7000, comme notre moto, mais, avec la petite nouvelle, cela va nettement plus vite à ce même régime ; 117 km/h au lieu de 102, et sans avoir pour autant l’impression de rouler à une vitesse supérieure.

Le tableau de bord est simple, lisible et esthétique. J'en connais une qui pourrait prendre exemple sur sa petite soeur, n'est ce pas Miss Crossrunner?

La bulle renvoie l’air au niveau du casque.


Je constate que les rétroviseurs me renvoient l' image d’une partie des bras ; un point commun avec l'ancienne à qui j'ai offert des "écarteurs" de rétroviseurs pour mieux surveiller mes arrières.

Honda CBR 250

Loucrup et sa côte m’accueille alors que je commence à être chaud et je goûte avec plaisir au caractère de ce sympathique monocylindre.  
Comparé au notre, ce moteur est plus vif, moins rugueux, et la boîte de vitesses douce et rapide participe à sentiment.


Je le trouve « joyeux », ce moteur, bien rempli et il me permet de rouler à un bon rythme sans  donner l’impression de forcer.


Plus tard, la moto virevolte avec aisance sur la petite route de Juncalas ; je fais semblant de ne pas me rendre compte que je ne suis plus du tout dans la bonne direction pour aller à Pau et je profite de la maniabilité de la CBR pour enchaîner avec facilité les virages les plus serrés . Seul petit bémol, je souhaiterais avoir une guidon plus relevé et un peu plus large ; je crois que je suis marqué à vie par la position des trails qui m’invitent plus à une conduite débridée grâce à leur large guidon, qui me met en confiance.

Honda CBR 250

Honda CBR 250

Honda CBR 250

Une route étroite me fait de l’œil et je bifurque pour entamer une pente rude qui part à l’assaut de la montagne ; rien de tel pour vérifier le disponibilité du moteur ; ce dernier tracte bien, comme un mono, mais avec une vivacité inconnue sur notre CBF. La route se termine par un chemin et je n’ose m’aventurer avec cette CBR qui n’a rien d’un trail.

Honda CBR 250

Plus tard, la montée du Hautacam me tend les bras et je ne me vois pas décliner l’invitation. J’oublie la montre et je m’attaque à cette route montagneuse bien connue des coureurs du tour de France cycliste. La route est déserte, le revêtement lisse ; je maintiens le régime entre 5000 et 8000 tours /minute. Le rythme est bon, pour une 250 s’entend, et je suis agréablement surpris par le moteur qui accepte même le 6ième rapport sur les rares lignes droites. J'apprécie cette faculté de maintenir une cadence rapide sans avoir à solliciter les hauts régimes; cela contribue à un pilotage détendu qui me convient totalement.

Honda CBR 250

En tout cas, je suis sûr d'une chose, notre 250 serait à la peine pour suivre, voire complètement larguée.


En outre, la partie cycle est bien plus rigoureuse ce qui, ajouté au freinage plus puissant, même s’il n’a pas les capacités de celui d’une VFR 1200 ou d’une Crossrunner, pour citer des motos essayées récemment, commence à faire beaucoup en défaveur de notre moto.  Rien d’étonnant, en fait, je crois même que certains appellent cela le progrès !

Peu avant le sommet, les nuages font leur apparition et je fais demi-tour. Il est temps de rejoindre la maison familiale si je veux arriver avant la nuit.

J’emprunte la quatre voies qui mène à Lourdes, 15 kilomètres qui me permettent de constater que la CBR peut maintenir une vitesse soutenue sans que le moteur ne tourne trop vite. A 7500 tours/minute, je suis à 126 km/h et je sens que je pourrais tenir ce rythme de croisière indéfiniment.


La position de conduite est plutôt reposante et les vibrations du moteur, bien que présentes, restent suffisamment limitées pour ne pas gêner. Rien à voir, là aussi, avec notre vibrante moto.

Je traverse Lourdes où la moto se révèle, rien d’étonnant à cela, à son aise. Je dirais malgré tout que le moteur est un peu moins souple que le notre, à très bas régime.

Honda CBR 250

Honda CBR 250

Honda CBR 250
Pour terminer la balade, je prends la nationale où je me stabilise naturellement à 117 kms /h ; largement de quoi se faire radariser. En fait, c’est un piège à permis, cette moto, il n’y pas besoin d’avoir une grosse cylindrée pour mettre en danger son petit papier rose!


121 kms parcourus pour aller de Tarbes à Pau, je sais que ce n’est peut-être pas le plus court chemin, mais en terme de plaisir, le parcours fut à la hauteur.



Jeudi 1er août: allez, c’est décidé, je vais  aller voir si la montagne est belle, après la journée de travail. Malgré mes craintes, j’arrive à installer sans difficulté mon accordéon diatonique à l’arrière de la selle avec deux sangles, en m’aidant de la fixation des repose pieds passagers et des poignées de maintien.

La traversée de Pau confirme ce que j’avais déjà ressenti, hier, à savoir que le moteur est un peu moins souple que celui de notre CBF à très bas régime. La différence entre une moto à l’ancienne, un peu placide, et cette nouveauté, pleine de vigueur.

Je rejoins Nay, impatient de retrouver ces routes de montagne que j’affectionne tant et qui me tendent les bras lorsque mon regard se porte au sud, vers nos belles Pyrénées. La circulation est assez chargée, ce qui me permet de constater que la petite CBR a suffisamment de puissance pour se dégager rapidement de ces obstacles à quatre roues.

Enfin, je quitte cet axe routier monotone et entame la montée du col du Soulor, par Ferrières. La lumière est belle avec quelques nuages épars qui jouent avec le soleil, je longe un petit torrent qui me renvoie sa fraicheur, la route est sinueuse est étroite, les villages sont accueillants.

 

Honda CBR 250

 Honda CBR 250


En fait, il est très simple de transformer un insipide parcours Pau-Tarbes ; il suffit tout simplement de ne pas posséder de GPS et de se laisser guider plus par le rêve que par la raison! 

Peu de véhicules sur ce parcours délaissé, à tort, par les automobilistes. Tant mieux car la route est étroite et les trajectoires des rares touristes croisés parfois incertaines.

Honda CBR 250

Honda CBR 250

Honda CBR 250

Honda CBR 250


Je me régale avec ce petit mono toujours aussi plaisant dans les moyens régimes, bien secondé par une boîte de vitesses précise et rapide. La moto, bien aidée par son faible poids et ses pneus étroits, se balance avec enthousiasme dans les successions de virages, et le moteur tracte vigoureusement l'ensemble, malgré la pente parfois importante.

 Honda CBR 250

Honda CBR 250

 

Honda CBR 250

Honda CBR 250

Honda CBR 250

Honda CBR 250


J’arrive au col du Soulor beaucoup trop rapidement à mon goût.

 Honda CBR 250

Heureusement, la descente se révèle encore plus jouissive que la montée. Le revêtement est superbe et il n’y a pas besoin de puissance pour rouler à un bon rythme. Après plus de 200 kilomètres à son guidon, je commence à me sentir en phase avec cette moto et elle suit fidèlement mes désirs lors d’un freinage un peu plus appuyé ou  un changement de trajectoire dans un virage qui se referme.

Je retrouve à regret la quatre voies à Argelès-Gazost mais il ne faudrait pas que j’oublie que je ne suis pas en balade pour le week-end mais que je viens juste rechercher ma moto en révision !

8000 tours/minute, 134 kmh/h, la moto garde sa vitesse sans difficulté malgré le vent de face. A cette vitesse, la pression de l’air renvoyé sur le casque est importante et je pense qu’une bulle plus enveloppante s’impose pour un meilleur confort.
J’ouvre un peu plus les gaz jusqu’à 8500 tours/minute, la vitesse est de 143 km/h ; je sens que le moteur tire relativement long et que les 2000 derniers tours du moteur seront peut-être un peu moins faciles à aller chercher sur le dernier rapport. Il est vrai que ce moteur n’est pas encore libéré et que le vent présent n’offre pas les meilleures conditions. En outre, l’important pour moi est cette faculté à tenir le 130-140 avec aisance. Cela ouvre des possibilités que je ne soupçonnais pas avant d’essayer cette machine. Si le besoin s’en fait sentir, on peut parcourir des étapes autoroutières  sans faire souffrir le moteur.

En plus, Christophe m’a dit que, lors du stage Honda, ce moteur rentrait dans la catégorie des « incassables ».

A regret, je dépose la moto chez mon concessionnaire après avoir refait le plein, qui révèle une consommation de 4,01 litres aux 100. Cela fait presque un litre de plus que notre petit mono, mais j’ai noté qu’un moteur neuf consommait toujours plus. Je l’ai constaté systématiquement avec les motos que Philippe m’avait prêtées, lors de mes « week-end d’essai » ; au fur et à mesure des kilomètres, le moteur consommait moins. Cela s’est vérifié aussi bien avec la Transalp 700, qu’avec la Crossrunner récemment et même avec la petite 125 CBF.


En conséquence, si je veux avoir un bilan consommation sérieux, il va falloir que je propose à Philippe de terminer le rodage de cette petite 250 CBR !

Cet essai rapide m’a conforté dans mon sentiment qu’une 250 est une cylindrée à découvrir. Depuis 10 mois, que je roule avec la CBF 250, j’avais pu m’en rendre compte .


J’ai réalisé que cette CBR avait en outre une polyvalence beaucoup plus importante et que ses 26 chevaux, qui peuvent paraître ridicules sur le papier, sont amplement suffisants pour se faire plaisir, et ceci à un rythme que l’on ne soupçonne pas avant de l’avoir essayée.


Notre 250 CBF a pris un sacré coup de vieux, tant au niveau du comportement routier ( tenue de route, freinage, suspensions) que moteur et je craignais un peu l’instant de nos retrouvailles. Heureusement, chaussée de pneus neufs de qualité ( Bridgestone Bt 45) et d’un kit chaîne neuf, son comportement était transfiguré.

Et puis, argument imparable, on l’aime , notre petit mono !

 

Deux semaines plus tôt, j'avais déjà eu l'occasion de faire quelques kilomètres sur cette moto. Voilà quelles avaient été mes premières impressions que j'avais délivrées sur un sympathique forum dédié justement aux 250.

"Vingt cinq petits kilomètres.

C’est très peu, mais peut-être que j’aurais le loisir d’en parcourir un peu plus dans quelques semaines.

Je venais de parcourir quarante kilomètres avec notre petit mono et l’occasion était trop belle de pouvoir comparer, à chaud, cette nouvelle 250 CBR, à notre monture habituelle.

Aussi, j’ai accepté sans hésiter la proposition de Philippe, mon concessionnaire, qui avait lui-même effectué un tour de roues avec.

En m'installant, j'ai constaté avec plaisir que la position n’avait rien à voir avec la 1200 VFR à laquelle elle cherche à ressembler ; la 250 est beaucoup plus compacte et il n’y a pas besoin d’aller chercher les guidons trop en avant. Le dos est bien droit.

Premier rond point et je sens l’avant « tomber » et je le retiens instinctivement. Deuxième rond point, je laisse faire car je réalise que le train avant est tout simplement beaucoup plus vivace que celui du CBF.

Le moteur me semble, dès le départ, plein de vie, avec une boîte de vitesses rapide et précise.

Je me cale à 6000 tours/minute avec une vitesse affichée de 100 km/h. Avec ma moto, je suis en dessous de 90 km/h.
En fait, j’ai le sentiment d’être au guidon d’une moto de plus forte cylindrée, tant le moteur « emmène » bien.

La route est bosselée et les suspensions réagissent bien, avec un bon amortissement. Par rapport au CBF, j’ai plus envie de jouer car le moteur est vif malgré son petit kilométrage.

7000 tours /minute , 117 km/h au lieu de 102 sur le petit mono. Quinze kilomètres qui font la différence car cela permet de rouler à bonne allure sans faire souffrir le moteur.

Je réalise que le carénage protège bien.

Le freinage m’avait paru mou lors des premiers ralentissements et je tente un freinage appuyé. C’est bon, il suffit de bien empoigner le levier.

Vingt cinq kilomètres, c’est peu, mais l’avantage, c’est qu’ils peuvent être sinueux autour de Tarbes et cela m’a permis de constater que la partie cycle est à la hauteur. J’ai vraiment eu envie de jouer avec cette moto.

J’ai osé un 8000 tours/minute à 134 km/h, à 2500 tours/minute de la zone rouge, ce qui me fait dire que cette moto pourra s’immiscer sans problème dans la circulation et qu’on pourra même s’aventurer sur l’autoroute, si nécessaire, alors que la CBF n’y est pas à sa place.

En reprenant mon petit mono et en ressentant ses vibrations, j’ai réalisé que la nouvelle Honda ne vibre pas, ce qui participe à ce sentiment de moteur de plus forte cylindrée. Il tourne moins vite, donne l’impression de moins forcer, est plus vif et m’a paru coupleux, alors que je m’attendais à un moteur plus pointu que le mien.

Bref, d’un côté, il y a un moteur de conception ancienne, un peu rugueux et, de l’autre, un monocylindre moderne et trente années de différence entre les deux. Si, sur le papier, la différence est faible avec seulement 5 chevaux de plus pour la nouveauté, au guidon, c’est une autre histoire !


Ce ne sont que des impressions fugitives mais cette moto m’a donné envie « d’approfondir la relation » en passant quelque heures sur sa selle sur les belles routes départementales que recèle ma région.

Philippe voudra peut-être me la confier un peu plus longtemps. En attendant, je sais qu’il va profiter des deux semaines de fermeture du magasin pour emmener la petite 250 CBR sur les routes de montagne. Je crois qu’il a réalisé, lui aussi, que le plaisir ne rimait pas forcément avec la cylindrée".

Honda CBR 250